Ce livre m'a été très gentiment prêté par Sybille, dans le cadre de sa Banque de Livres, et si j'ai mis un certain temps à le commencer, j'en ai néanmoins beaucoup apprécié la lecture, et je l'ai terminé en un week-end. Je connaissais déjà les grandes lignes de l'histoire pour en avoir étudié des extraits au lycée et en prépa, et du coup j'ai été ravie de pouvoir lire le livre dans son ensemble.
A quinze, ans, Michaël fait la connaissance, en rentrant du lycée, d'une femme de trente-cinq ans dont il devient l'amant. Pendant six mois, il la rejoint chez elle tous les jours, et l'un de leurs rites consiste à ce qu'il lui fasse la lecture à haute voix. Cette Hanna reste mystérieuse et imprévisible, elle disparaît du jour au lendemain.
Sept ans plus tard, Michaël assiste, dans le cadre de ses études de droit, au procès de cinq criminelles et reconnaît Hanna parmi elles. Accablées par ses coaccusées, elle se défend mal, et est condamnée à la détention à perpétuité. Mais, sans lui parler, Michaël comprend soudain l'insoupçonnable secret qui, sans innocenter cette femme, éclaire sa destinée, et aussi cet étrange premier amour dont il ne se remettra jamais.
Sept ans plus tard, Michaël assiste, dans le cadre de ses études de droit, au procès de cinq criminelles et reconnaît Hanna parmi elles. Accablées par ses coaccusées, elle se défend mal, et est condamnée à la détention à perpétuité. Mais, sans lui parler, Michaël comprend soudain l'insoupçonnable secret qui, sans innocenter cette femme, éclaire sa destinée, et aussi cet étrange premier amour dont il ne se remettra jamais.
D'abord, on trouve à un contraste assez frappant entre la première et la deuxième partie du livre. La première traite d'abord de la relation particulière de Michaël et Hanna, leurs rituels, les images que Michaël a gardé de cette femme et ce que lui apportait leur relation. Hanna est sujette a des sautes d'humeurs, des attitudes parfois incompréhensibles, et on ne sait jamais, du début à la fin, quelle a vraiment été sa perception de cette relation avec Michaël. Néanmoins, la légèreté de cette première partie contraste fortement avec le côté plus sombre, plus réflexif et philosophique de la deuxième partie, qui relate le procès puis l'incarcération d'Hanna.
Bon, je n'ai pas trouvé l'écriture exceptionnelle. Sobre, je n'irai pas jusqu'à dire plate, car la manière dont le personnage exprime ses pensées peut parfois frapper, souvent faire réfléchir, mais il y a peut-être une certaine froideur qui maintient malgré tout une distance avec le texte. Peut-être est-ce un effet voulu par l'auteur, qui fait bien sentir à plusieurs reprises que les faits relatés par le narrateur sont des souvenirs lointains, parfois flous ou incomplets. Est-ce que cela dessert le livre? Difficile à dire. Car finalement, on ne peut pas prendre en compte les affections ou les sentiments des personnages pour résoudre le cas de conscience du narrateur, qui devient du coup aussi celui du lecteur.
Car même quand on connaît son secret, Hanna reste un personnage énigmatique et difficile à juger. Peut-être a t-elle agi inconsciemment, peut-être s'est elle trouvée prise dans un engrenage auquel elle n'a pu échapper ou peut-être n'a t-elle tout simplement pas été telle que le narrateur l'imagine, dans tous les cas, on ne peut s'empêcher de la plaindre malgré-soi, et comme Michaël d'osciller entre condamnation et compréhension sans vraiment trouver terrain d'entente entre les deux.
Enfin, le personnage de Michaël illustre également le malaise de la génération d'après-guerre, celle qui essaye de comprendre, et en même temps voudrait se contenter de fermer les yeux, malaise qui transparaît précisément dans le dilemme que connaît Michaël face au procès d'Hanna: peut-elle être dédouanée de ce qu'elle a fait? Peut-on comprendre qu'elle l'ait fait, en sachant pourquoi elle l'a fait? La question est ardue et atteint le comble de l'horreur quand Michaël évoque cette « anesthésie », cette indifférence à l'autre, qui frappe les occupants des camps, aussi bien les bourreaux que les victimes. En somme, on se pose à plusieurs reprises dans ce livre la question de la responsabilité, pour les nazis, pour les simples civils impliqués par hasard, pour cette génération d'après-guerre.
Sans être véritablement un coup de coeur (essentiellement à cause de cette froideur dans le style, et quelques maladresses peut-être dues à la traduction), ce livre a néanmoins été une découverte très intéressante et le style du coup assez fluide en a fait une lecture très agréable (malgré parfois quelques problèmes au niveau du déroulement chronologique des évènements). J'ai particulièrement apprécié la dernière partie, que j'ai trouvée très belle et qui m'a beaucoup émue. Encore merci à Sybille pour m'avoir prêté ce livre!
Bon, je n'ai pas trouvé l'écriture exceptionnelle. Sobre, je n'irai pas jusqu'à dire plate, car la manière dont le personnage exprime ses pensées peut parfois frapper, souvent faire réfléchir, mais il y a peut-être une certaine froideur qui maintient malgré tout une distance avec le texte. Peut-être est-ce un effet voulu par l'auteur, qui fait bien sentir à plusieurs reprises que les faits relatés par le narrateur sont des souvenirs lointains, parfois flous ou incomplets. Est-ce que cela dessert le livre? Difficile à dire. Car finalement, on ne peut pas prendre en compte les affections ou les sentiments des personnages pour résoudre le cas de conscience du narrateur, qui devient du coup aussi celui du lecteur.
Car même quand on connaît son secret, Hanna reste un personnage énigmatique et difficile à juger. Peut-être a t-elle agi inconsciemment, peut-être s'est elle trouvée prise dans un engrenage auquel elle n'a pu échapper ou peut-être n'a t-elle tout simplement pas été telle que le narrateur l'imagine, dans tous les cas, on ne peut s'empêcher de la plaindre malgré-soi, et comme Michaël d'osciller entre condamnation et compréhension sans vraiment trouver terrain d'entente entre les deux.
Enfin, le personnage de Michaël illustre également le malaise de la génération d'après-guerre, celle qui essaye de comprendre, et en même temps voudrait se contenter de fermer les yeux, malaise qui transparaît précisément dans le dilemme que connaît Michaël face au procès d'Hanna: peut-elle être dédouanée de ce qu'elle a fait? Peut-on comprendre qu'elle l'ait fait, en sachant pourquoi elle l'a fait? La question est ardue et atteint le comble de l'horreur quand Michaël évoque cette « anesthésie », cette indifférence à l'autre, qui frappe les occupants des camps, aussi bien les bourreaux que les victimes. En somme, on se pose à plusieurs reprises dans ce livre la question de la responsabilité, pour les nazis, pour les simples civils impliqués par hasard, pour cette génération d'après-guerre.
Sans être véritablement un coup de coeur (essentiellement à cause de cette froideur dans le style, et quelques maladresses peut-être dues à la traduction), ce livre a néanmoins été une découverte très intéressante et le style du coup assez fluide en a fait une lecture très agréable (malgré parfois quelques problèmes au niveau du déroulement chronologique des évènements). J'ai particulièrement apprécié la dernière partie, que j'ai trouvée très belle et qui m'a beaucoup émue. Encore merci à Sybille pour m'avoir prêté ce livre!
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