jeudi 13 janvier 2011

Les aventuriers de la Mer, tome 2: Le navire aux esclaves - Robin Hobb

Décidée à prouver ses aptitudes de marin à Kyle, qui a hérité de Vivacia, Althéa s'engage comme mousse à bord du Moissonneur, un navire abattoir, à bord duquel elle se rend compte que faire partie d'un équipage est plus difficile qu'elle ne le pensait. Pendant ce temps, forcé de travailler comme mousse à bord de Vivacia, Hiémain peine à trouver une place au sein de l'équipage et refuse de renoncer à ses convictions de prêtre de Sa. Quant à Ronica et Keffria, elles ont bien du mal à gérer ce qui reste de la famille Vestrit, d'autant que Malta, soutenue par son père contre sa mère, tient absolument à se conduire comme une femme et à en avoir tous les avantages, malgré son âge. Parallèlement, Kennit poursuit son objectif, sa nouvelle réputation de chasseur d'esclavagistes lui assurant de nombreuses sympathies, mais aussi de solides inimitiés.

Pas le temps de respirer dans ce deuxième tome dont l'action se déroule sur une durée de quelques mois environ, allant du plein été à l'hiver, et divisée en trois parties correspondant chacune à une saison. En regardant rétrospectivement la table des matières, je trouve que finalement, il y a assez peu de chapitres (dix en tout) mais les points de vue changent si souvent, au sein d'un même chapitre, que finalement on a l'impression d'en avoir beaucoup plus. D'autant qu'il y a un assez grand nombre de points de vue principaux: les mêmes que dans le premier tome, Althéa, Brashen, Hiémain, Kennit, plus rarement Ronica (qui reviennent le plus souvent, avec parfois quelques personnages plus secondaires) auxquels s'ajoute encore le point de vue de Malta, qui commence à prendre de l'importance dans ce tome-ci.

Malta qui est une gamine parfaitement insupportable, je tiens à le préciser. Elle est en pleine crise d'adolescence et ça se sent. Elle ne pense qu'à elle sans se soucier des problèmes que rencontrent sa mère et sa grand-mère, elle ne tient pas compte des conseils que l'on lui donne, elle fait preuve d'un affligeant manque de goût et d'une suffisance déplorable... bref, Malta est profondément exaspérante! (j'attends avec impatience le moment où elle va vraiment se planter et se rendre compte qu'elle est parfaitement ridicule... comment ça, pas très charitable? XD)

En dehors de ce personnage que j'ai tout simplement détesté (maintenant, il reste encore sept tomes pour que, éventuellement, elle me fasse changer d'avis ^^) on en suit d'autres qui se retrouvent parfois dans des situations assez compliquées. Hiémain, pour commencer, à qui on donnerait volontiers un coup de pied au fesses de temps en temps pour le secouer un peu, mais avec qui l'on compatis quand même, parce que définitivement, non, la vie de marin ne convient pas à un prêtre de Sa. On aimerait quelquefois qu'il laisse un peu de côté ses convictions (il a un côté vaguement dogmatique par moments qui gêne un peu) qu'il se laisse un peu aller, qu'il réalise que ses préceptes sont incompatibles avec la vie qu'on lui impose et qu'il essaye un minimum de s'adapter. Mais malgré tout, on l'admire quand même (moi en tout cas ^^) car il parvient à s'en tenir à ce qu'il croit juste, même si cela doit lui rendre la vie impossible (ce qui n'empêche pas que ces convictions le confinent souvent à une passivité exaspérante.)

J'aime énormément le personnage d'Althéa, pour sa ténacité et sa capacité d'adaptation. Elle tient à récupérer Vivacia, et surmonte pour cela tous les obstacles qui se présentent à elle, même si elle réalise assez vite que le véritable travail de marin est très différent de ce dont elle avait l'habitude avec son père. Mais finalement elle s'accroche et réussit à trouver sa place dans l'équipage (à l'exact opposé de Hiémain, en fait). Bref, j'aime beaucoup ce côté volontaire chez le personnage.

Je passe rapidement sur Kennit qui est un personnage que je trouve assez ambigu. Dans le sens où il pourrait apparaître comme vraiment odieux: il est froid, calculateur, à ce qu'il semble dépourvu de toute forme de compassion et profondément ambitieux... mais il est présenté de telle façon que l'on ne parvient pas à le trouver antipathique, on en vient même parfois à craindre pour sa vie. On s'interroge surtout sur ses motivations, et même lorsque c'est son point de vue qui est adopté, il reste toujours assez obscur. Bref, c'est un personnage que je trouve assez déstabilisant et par conséquent très intéressant.

Autre point intéressant: les premières apparitions des Marchands du Désert des Pluies, des questions qui se posent sur cette région apparemment très étrange, sur la nature des liens entre ses habitants et les Marchands de Terrilville, et les mystères qui y semblent liés. Enfin, pour terminer, je suis toujours fascinée par le personnage du Parangon. Il apparaît peu dans ce tome-ci, mais reste toujours lui aussi une personnage fort ambigu, un peu effrayant mais malgré tout assez attachant. D'autant que son histoire est loin d'être claire et attise ma curiosité.

Bref, une suite aussi passionnante que le premier tome, qui révèle pas mal de choses, tout en posant beaucoup d'autres questions, qui tiennent en haleine du début à la fin.

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