mardi 19 juillet 2011

L'étrange histoire de Benjamin Button - Francis Scott Fitzgerald


Dès sa naissance, loin d'être un beau poupon joufflu, Benjamin Button ressemble à un vieillard voûté et barbu. Ses parents découvrent peu à peu qu'il rajeunit chaque jour: de vieillard, il devient un homme mûr, un jeune homme, un enfant... Bénédiction ou malédiction?

Ce livre prêté par Marmotte a dormi quelques temps sur le bureau avant d'être lu très vite ce matin, par curiosité. Pour un premier contact avec Fitzgerald, c'est un bon premier contact, et j'ai tout d'abord beaucoup aimé le style de l'auteur, bref, efficace, teinté d'ironie, et traitant du sujet un peu absurde d'un homme qui commence la vie par la fin de façon touchante et sans fioritures.

J'ai trouvé cette histoire très bien traitée, chaque étape de la vie du personnage étant évoquée rapidement, en allant à l'essentiel, présentant à chaque fois en quelque phrase le décalage entre Benjamin Button et son entourage, entre son âge apparent et son âge réel, et les réactions indignées que cela suscite. Il est intéressant de voir que pour cet homme qui vit son temps à rebours, il ne peut pas y avoir de relation durable avec son entourage. Au fur et à mesure que son âge avance, il devient plus proche de son grand-père, de son père, de son épouse, de son fils enfin, puis de son petit fils, chacun s'éloignant au fur et à mesure que Benjamin rajeunit et que les autres prennent de l'âge. La fin de la nouvelle présente l'image assez triste d'une vie qui s'efface peu à peu, sans aucun souvenir d'elle-même.

J'ai trouvé une certaine tendresse au personnage, contrebalancée par l'ironie avec laquelle l'auteur dépeint son entourage, les rumeurs qui courent sur lui, les réactions de sa famille qui lui ordonnent d'arrêter de rajeunir, prenant la particularité de Benjamin Button comme un caprice. Cette ironie de l'auteur jointe au côté émouvant du récit donne au texte une saveur particulière (un côté un peu aigre-doux si l'on peut dire.). Le format de la nouvelle donne à l'histoire une rapidité qui rend le sort du personnage implacable, inéluctable.

La seconde nouvelle, « la lie du bonheur », m'a un peu moins emportée, mais elle a ceci de commun avec la première qu'elle dépeint également un sort inexorable, un désenchantement, mais dont j'ai trouvé la fin un peu plus ouverte, certes pas bien joyeuse, mais beaucoup moins définitive.

En conclusion, pour une première approche du style de Francis Scott Fitzgerald, c'est une bonne découverte. The Great Gatsby m'attend sagement dans ma PAL, il patientera peut-être moins longtemps que prévu =p.

sixième livre lu dans le cadre du challenge Marmotte



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