Étant une grande fan du dessin animé Merlin l'Enchanteur, je me demande comment j'ai pu passer aussi longtemps à côté du livre qui l'a inspiré. J'ai donc réparé cet oubli, et je dois bien avouer que compte tenu de la vision inévitablement très « Disney » que j'avais de cette histoire, cette lecture m'a plongée dans des abîmes de perplexité.
En pays de Grimoirie, Le jeune Arthur, surnommé la Verrue vit auprès de son tuteur, Messire Auctor, et son fils Keu, dans le château de la Forêt Sauvage. Un jour, perdu par hasard en forêt, il fait la rencontre d'un personnage fort étrange. Merlin semble avoir prévu sa visite depuis longtemps et se propose aussitôt pour être son précepteur, mais un précepteur comme La Verrue n'en a jamais eu. Le magicien excentrique accorde peu d'intérêt aux tournois, et à l'instruction guerrière qui sied à un gentilhomme et s'emploie à initier La Verrue aux science naturelles par le biais de diverses métamorphoses qui lui feront découvrir successivement la société des faucons, des fourmis, des oies sauvages ou encore des blaireaux.
Pour être franche, je m'attendais à un roman de fantasy « classique », une petite lecture reposante pour les vacances. J'ai été agréablement surprise de voir que le roman de White était en réalité plus complexe que cela. S'il réutilise les personnages et les thèmes du mythe arthurien, il y apporte une touche de modernité et d'humour, en maniant un art de l'anachronisme parfaitement assumé et maîtrisé. La vision qu'il apporte des personnages principaux est très drôle, et l'auteur parvient à nous les faire aimer avec le sourire, malgré des défauts qui les rendent presque caricaturaux (je pense au hasard à l'arrogance de Keu, qui se révèle finalement plus honnête qu'il n'en a l'air. J'avoue avoir eu un faible pour le Roi Pellinor et sa Bête Glatissante qui m'ont beaucoup fait rire). On a au final l'impression d'un patchwork, d'une compilation plus ou moins suivie de plusieurs petits épisodes relativement courts et juxtaposés les uns aux autres.
La même impression se retrouve dans le style de l'auteur, qui mêle des références précises à des pratiques médiévales réalistes à un univers où évoluent des créatures fantastiques (les licornes, les griffons ou la fameuse Bête Glatissante du Roi Pellinor), tout en saupoudrant par ci par là son écriture de références ou de citations contemporaines. Les différentes métamorphoses de La Verrue lui permettent également d'explorer des mondes en apparence totalement différents, qui tous lui dévoilent une facette de la société humaine. J'ai trouvé que c'était particulièrement visible dans la société des fourmis, totalitaire et aliénante, qui m'a rappelé irrésistiblement certains aspects des romans d'anticipation d'Orwell ou Huxley. A l'inverse, celle des oies sauvages paraît être la représentation d'une société idéale, ou la guerre est un concept inconnu et même inimaginable.
Le point de contact qui paraît faire tenir ensemble à la fois l'histoire et le style est le personnage de Merlin, qui fait le lien entre la Grimoirie médiévale où se déroule l'histoire et le monde moderne dans lequel vit l'auteur et que le magicien est censé avoir déjà connu (j'ai bien aimé l'idée d'un Merlin vivant le temps à rebours, ce qui lui donne entre autre l'occasion de faire des remarques souvent très drôles.) Le personnage en lui même est traité avec beaucoup d'humour, comme un magicien certes sage mais excentrique et aux pouvoirs magiques très aléatoires: il peut faire subir à La Verrue toute une série de métamorphoses, mais se révèle incapable de réparer par magie son caleçon déchiré...
Le seul bémol serait peut-être la place des descriptions de pratiques telles que la chasse ou la joute qui m'ont semblé longues et trop techniques pour retenir mon attention. Mais elles sont assez rares pour ne pas gêner la lecture et restent assez détaillées pour être intéressantes à relire plus attentivement par la suite.
En définitive, j'ai passé un très agréable moment avec ce livre, plus que je ne l'espérais, et je serai enchantée de lire la suite quand elle me tombera entre les mains.
La même impression se retrouve dans le style de l'auteur, qui mêle des références précises à des pratiques médiévales réalistes à un univers où évoluent des créatures fantastiques (les licornes, les griffons ou la fameuse Bête Glatissante du Roi Pellinor), tout en saupoudrant par ci par là son écriture de références ou de citations contemporaines. Les différentes métamorphoses de La Verrue lui permettent également d'explorer des mondes en apparence totalement différents, qui tous lui dévoilent une facette de la société humaine. J'ai trouvé que c'était particulièrement visible dans la société des fourmis, totalitaire et aliénante, qui m'a rappelé irrésistiblement certains aspects des romans d'anticipation d'Orwell ou Huxley. A l'inverse, celle des oies sauvages paraît être la représentation d'une société idéale, ou la guerre est un concept inconnu et même inimaginable.
Le point de contact qui paraît faire tenir ensemble à la fois l'histoire et le style est le personnage de Merlin, qui fait le lien entre la Grimoirie médiévale où se déroule l'histoire et le monde moderne dans lequel vit l'auteur et que le magicien est censé avoir déjà connu (j'ai bien aimé l'idée d'un Merlin vivant le temps à rebours, ce qui lui donne entre autre l'occasion de faire des remarques souvent très drôles.) Le personnage en lui même est traité avec beaucoup d'humour, comme un magicien certes sage mais excentrique et aux pouvoirs magiques très aléatoires: il peut faire subir à La Verrue toute une série de métamorphoses, mais se révèle incapable de réparer par magie son caleçon déchiré...
Le seul bémol serait peut-être la place des descriptions de pratiques telles que la chasse ou la joute qui m'ont semblé longues et trop techniques pour retenir mon attention. Mais elles sont assez rares pour ne pas gêner la lecture et restent assez détaillées pour être intéressantes à relire plus attentivement par la suite.
En définitive, j'ai passé un très agréable moment avec ce livre, plus que je ne l'espérais, et je serai enchantée de lire la suite quand elle me tombera entre les mains.
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