L'Assassin Royal tome 1: L'apprenti Assassin - Robin Hobb

Pour inaugurer dignement ce blog, je vais commencer de ce pas par ma toute dernière série entamée, et par la même occasion mon dernier coup de coeur, j'ai nommé l'Assassin Royal de Robin Hobb. Voilà un petit moment que le tome 1 m'avait été prêté par Marmotte, et après avoir mis un peu de temps à démarrer la lecture, j'ai finalement achevé le tome 1, puis, hier, le tome 2.

Rien ne va plus au royaume des Six-Duchés, lorsque le roi-servant de la famille Loinvoyant, le prince Chevalerie, apprend l'existence de son fils illégitime, Fitz. Il se retire de la cour et renonce à son titre, laissant l'enfant à la garde de Burrich, le maître d'écurie, qui l'élève près de lui parmi les chiens et les chevaux. Malgré la naissance de Fitz, et le mépris dont il est l'objet, le roi Subtil lui impose de recevoir une éducation, celle qui sied à un enfant de sang royal, mais également une formation d'un tout autre genre: il a pour objectif d'en faire un assassin, dévoué à la cause royale, et ce dans le plus grand secret. Parallèlement, les Pirates Rouges s'attaquent aux côtes des Six-Duchés, décimant la population de manière impitoyable et ni le roi Subtil, ni Vérité, le nouveau roi-servant, ne semblent pouvoir y mettre un terme. Au milieu des troubles, Fitz va devoir utiliser tous les talents à sa disposition pour survivre au milieu des intrigues de cour et obéir aux ordres du roi en dépit de ses nombreux ennemis.

Que dire? Par quoi commencer? J'avoue que j'ai mis un bon moment à lire les deux premiers chapitres de l'Apprenti Assassin, qui plante le décor et décrit essentiellement les premières impressions de Fitz à son arrivée à la cour de Subtil. Mais à partir du moment où Fitz commence son apprentissage et (surtout!!) rencontre Umbre, on constate une nette accélération de l'action, et le reste se dévore tout seul. Les descriptions sont détaillées sans pour autant alourdir la narration, et la dualité entre les aptitudes que sont le Vif et l'Art m'a semblé bien trouvée.

Quant aux personnages, ils ont tous un caractère particulier et intéressant, d'autant que le récit à la première personne et le point de vue adopté, celui de Fitz, nous empêche d'en avoir un aperçu absolument complet et univoque. C'est sans doute aussi la raison pour laquelle ceux qui ont surtout retenu mon attention sont essentiellement ceux dont Fitz se sent particulièrement proche: le fou énigmatique (mais c'est ce qui fait son charme ^^), Vérité, le roi-servant malgré lui, Umbre, le vieil assassin, Burrich, le maître d'écurie bourru... et aussi dame Patience qui est un personnage que j'apprécie beaucoup (peut-être parce que pour une raison ou pour une autre, j'ai tendance à m'identifier à son côté excentrique, asociale, désordonnée et un peu à côté de la plaque =p).

De son côté, Fitz, sans être pour autant un anti-héros, n'est pas néanmoins un héros au sens premier du terme: déjà objet de peu de considération en raison de son statut de bâtard, il ne peut pas davantage s'illustrer par ses exploits, son rôle d'assassin l'obligeant à œuvrer dans l'ombre et à accomplir les besognes les moins glorieuses. Il lui arrive de se montrer faible et indécis, voire "passif" (je ne sais pas si c'est le mot juste. Disons, qu'on lui impose beaucoup de choses, et malgré une envie parfois manifeste de se révolter, il se laisse souvent brider quasiment sans protester, pas ouvertement, du moins. C'est tout à son honneur, certes, mais quelquefois, j'ai trouvé ça frustrant XD). Et pourtant, on se surprend à crier à l'injustice devant les épreuves qu'il traverse et avoir envie qu'il s'en tire malgré tout ^^.

Bref, un véritable plaisir de lecture, qui laisse présager une suite de saga tout aussi palpitante.