Des " noces vermeilles " de Marguerite de Valois et Henri de Navarre, prélude au massacre des protestants, à la mort de Charles IX baignant dans une rosée de sang, les deux années qui s'écoulent comptent parmi les plus cruelles de l'histoire de France. Guerres civiles de religion, luttes d'influence au sein de la famille royale, complots et assassinats politiques forment la trame sombre sur laquelle se détache la figure de Margot. Beauté incomparable, dame galante, cette fille de France est aussi une femme de lettres doublée d'une redoutable politique ; Marguerite est avant tout une Valois, fille de roi, soeur de roi, femme de roi. Et le brave La Mole, ce jeune gentilhomme protestant réfugié dans l'alcôve royale pour échapper à ses assassins la nuit de la Saint-Barthélemy, sait que l'amour qu'il voue à cette perle le précipitera au coeur d'intrigues de pouvoir où la vie d'un homme n'a guère de poids.
Après la trilogie des Mousquetaires, je poursuis ma découverte des romans historiques de Dumas avec le premier tome de la trilogie des Valois, via une LC organisée encore une fois par Nekotenshi. Et encore une fois, j'ai bien fait de m'y inscrire, car c'est à nouveau un coup de coeur!
J'ai eu un peu de difficulté dans les tous premiers chapitres, à me plonger dans le récit. Il y a énormément de noms, de fonctions et de personnages différents à retenir au début et mon Histoire Moderne n'étant plus ce qu'elle était, il m'a fallu un petit temps d'adaptation pour retenir tous les personnage, leurs liens et leur place dans le récit. Mais grâce à la plume de Dumas, toujours aussi dynamique, vive et bien tournée, les personnages sont très vite mis en situation, chacun avec sa voix et son caractère particulier, ce qui permet de s'immerger très vite dans le roman et ses intrigues de cour.
Grâce à cette caractérisation efficace des personnages, on s'attache très vite à eux, nobles comme moins nobles. Étrangement (peut-être) la romance entre Marguerite et La Mole ne m'a pas fait vibrer plus que cela. J'ai en revanche été particulièrement sensible à l'amitié improbable entre ces deux personnages antithétique que sont La Mole et Coconnas, ainsi qu'à l'alliance politique bien plus que conjugale entre Marguerite et Henri de Navarre, deux associations sur lesquelles il est bon de pouvoir compter dans le climat de suspicion et d'intrigue qui baigne tout le récit.
Car ce roman est loin d'être de tout repos, tout d'abord parce qu'il traite d'une période de l'Histoire de France très sombre et très tendue, avec la Saint Barthélémy et les catholiques et huguenots qui sont, littéralement, à couteaux tirés. Dans ce roman, Dumas met en scène aussi bien les têtes couronnées que les petits gentilshommes, et les drames qui se jouent à la cour de France ont un impact aussi bien sur les unes que sur les autres.
Dumas parvient en effet à retranscrire la tension politique de l'époque à travers les tensions qui existent à la cour entre les différents personnages et c'est ce qui fait tout le sel de l'intrigue, entre les conspirations, les attentats, les tentatives de meurtre ratées, déjouées, détournées... tous les personnages ont des secrets, plus ou moins graves, plus ou moins compromettants à cacher, et le roman est un jeu de dissimulation permanent, où les protagonistes marchent constamment sur des oeufs, tâchant de savoir au mieux ce que les autres ont en tête sans se dévoiler eux-mêmes. Sur ce point, toute mon admiration (ou du moins une large part) va à Henry de Navarre, digne adversaire de Catherine de Médicis. Il frôle la mort tous les deux chapitres, mais grâce à son astuce, son oeil acéré, mais aussi (et de manière non négligeable) à la chance, il parvient (parfois de justesse) à éviter les machinations visant à le tuer ou le discréditer.
On voit malgré tout que Dumas fait bien œuvre de romancier et non d'historien, car il n'hésite pas à prendre parti de façon tranchée sur certaines questions sujettes à discussion (telle l'implication effective de Catherine de Médicis dans la mort de Jeanne d'Albret) ce qui ne fait que donner plus de force à ses personnages, et crée une atmosphère propice à l'intrigue et au complot, dont il exploite tous les ressorts tout au long du roman. Il n'hésite pas, par ailleurs à introduire dans son récit la notion éminemment tragique de destinée, ainsi qu'une touche de fantastique à travers le personnage de René et ses rituels cabalistiques, qui tous rendent le même verdict : Henry de Navarre siègera sur le trône de France, peu importe ce que pourra faire Catherine de Médicis pour l'en empêcher. Une affirmation qui ferait friser les moustaches de tout historien qui se respecte, mais qui sert diablement bien la montée de la tension dramatique tout au long du roman.
Bref, en plaçant son récit dans un cadre historique troublé et propice à l'exaltation des passions, en exacerbant les traits de certains personnages pour en faire des figures quasi-archétypales (typiquement, Catherine de Médicis, adversaire formidable des huguenots, apparaît parfois comme une sorte d'ogresse, tant par son caractère que par son apparence physique, dépeinte au mépris de toute évidence historique) Dumas nous offre un récit sombre, passionné, allant parfois jusqu'au tragique, sans pour autant se départir de l'humour un peu grinçant qui m'a fait aimer la trilogie des Mousquetaires. Autant dire que c'est encore une fois une très belle découverte pour moi, et que j'ai déjà hâte de lire le second roman de cette trilogie, La Dame de Monsoreau.
J'ai eu un peu de difficulté dans les tous premiers chapitres, à me plonger dans le récit. Il y a énormément de noms, de fonctions et de personnages différents à retenir au début et mon Histoire Moderne n'étant plus ce qu'elle était, il m'a fallu un petit temps d'adaptation pour retenir tous les personnage, leurs liens et leur place dans le récit. Mais grâce à la plume de Dumas, toujours aussi dynamique, vive et bien tournée, les personnages sont très vite mis en situation, chacun avec sa voix et son caractère particulier, ce qui permet de s'immerger très vite dans le roman et ses intrigues de cour.
Grâce à cette caractérisation efficace des personnages, on s'attache très vite à eux, nobles comme moins nobles. Étrangement (peut-être) la romance entre Marguerite et La Mole ne m'a pas fait vibrer plus que cela. J'ai en revanche été particulièrement sensible à l'amitié improbable entre ces deux personnages antithétique que sont La Mole et Coconnas, ainsi qu'à l'alliance politique bien plus que conjugale entre Marguerite et Henri de Navarre, deux associations sur lesquelles il est bon de pouvoir compter dans le climat de suspicion et d'intrigue qui baigne tout le récit.
Car ce roman est loin d'être de tout repos, tout d'abord parce qu'il traite d'une période de l'Histoire de France très sombre et très tendue, avec la Saint Barthélémy et les catholiques et huguenots qui sont, littéralement, à couteaux tirés. Dans ce roman, Dumas met en scène aussi bien les têtes couronnées que les petits gentilshommes, et les drames qui se jouent à la cour de France ont un impact aussi bien sur les unes que sur les autres.
Dumas parvient en effet à retranscrire la tension politique de l'époque à travers les tensions qui existent à la cour entre les différents personnages et c'est ce qui fait tout le sel de l'intrigue, entre les conspirations, les attentats, les tentatives de meurtre ratées, déjouées, détournées... tous les personnages ont des secrets, plus ou moins graves, plus ou moins compromettants à cacher, et le roman est un jeu de dissimulation permanent, où les protagonistes marchent constamment sur des oeufs, tâchant de savoir au mieux ce que les autres ont en tête sans se dévoiler eux-mêmes. Sur ce point, toute mon admiration (ou du moins une large part) va à Henry de Navarre, digne adversaire de Catherine de Médicis. Il frôle la mort tous les deux chapitres, mais grâce à son astuce, son oeil acéré, mais aussi (et de manière non négligeable) à la chance, il parvient (parfois de justesse) à éviter les machinations visant à le tuer ou le discréditer.
On voit malgré tout que Dumas fait bien œuvre de romancier et non d'historien, car il n'hésite pas à prendre parti de façon tranchée sur certaines questions sujettes à discussion (telle l'implication effective de Catherine de Médicis dans la mort de Jeanne d'Albret) ce qui ne fait que donner plus de force à ses personnages, et crée une atmosphère propice à l'intrigue et au complot, dont il exploite tous les ressorts tout au long du roman. Il n'hésite pas, par ailleurs à introduire dans son récit la notion éminemment tragique de destinée, ainsi qu'une touche de fantastique à travers le personnage de René et ses rituels cabalistiques, qui tous rendent le même verdict : Henry de Navarre siègera sur le trône de France, peu importe ce que pourra faire Catherine de Médicis pour l'en empêcher. Une affirmation qui ferait friser les moustaches de tout historien qui se respecte, mais qui sert diablement bien la montée de la tension dramatique tout au long du roman.
Bref, en plaçant son récit dans un cadre historique troublé et propice à l'exaltation des passions, en exacerbant les traits de certains personnages pour en faire des figures quasi-archétypales (typiquement, Catherine de Médicis, adversaire formidable des huguenots, apparaît parfois comme une sorte d'ogresse, tant par son caractère que par son apparence physique, dépeinte au mépris de toute évidence historique) Dumas nous offre un récit sombre, passionné, allant parfois jusqu'au tragique, sans pour autant se départir de l'humour un peu grinçant qui m'a fait aimer la trilogie des Mousquetaires. Autant dire que c'est encore une fois une très belle découverte pour moi, et que j'ai déjà hâte de lire le second roman de cette trilogie, La Dame de Monsoreau.
je suis d'accord avec toi, Dumas a su donner à son roman un souffle tragique et théâtral. Evidemment il s'éloigne de la réalité et égratigne bien sévèrement au passage quelques personnages. Mais on lui pardonne car on se régale !
RépondreSupprimerTout à fait! Mais après tout, il est romancier, pas historien, et s'il faut triturer la réalité historique pour obtenir un roman aussi magistral, je dis oui sans hésitation :D! Merci de ta visite!
SupprimerSuperbe chronique !
RépondreSupprimerC'est marrant, "improbable" est aussi le mot que j'ai employé concernant l'amitié de La Mole et de Coconnas :p
Merci pour ta participation, et on se retrouve pour le tome suivant ^^
Tiens, je n'avais pas fait attention :D! En même temps ces personnages sont tellement aux antipodes l'un de l'autre que l'on se demande bien comment ils finissent par devenir amis xD. Mais leur amitié fait quand même partie de ce que j'ai le plus aimé dans ce roman! Vivement le prochain tome :D !
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