Face à la tyrannie des Lettrés qui ont interdit tous les ordinateurs au profit du livre, les Zappeurs propagent un virus qui efface les mots à mesure qu'ils sont lus. Seule Allis est capable d'identifier l'inventeur du virus et de trouver un antidote...
Alors qu'il m'a été prêté il y a quelques jours par Vashta Nerada qui me parle souvent de cet auteur, j'ai finalement entamé et terminé rapidement ce petit livre dont on me parle depuis un certain temps. Et je suis dans l'ensemble assez contente de la découverte, même si j'aurais mieux apprécié ce livre si je l'avais lu quelques années plus tôt.
C'est un livre qui a été publié en 1998, alors que le livre électronique en était encore à ses premiers balbutiements, et que j'ai trouvé d'autant plus d'actualité aujourd'hui, maintenant que l'e-book est en pleine expansion. L.I.V3 se présente comme un hommage à Fahrenheit 451 de Ray Bradbury, tout en prenant l'exact contrepied de son illustre modèle: ici, ce sont les livres qui sont sacralisés et portés aux nues, les écrans et l'électronique qui sont dénigrés et condamnés. Et bien qu'étant une lectrice, cette situation m'a semblé, tout comme à l'héroïne, beaucoup trop extrémiste pour être souhaitable. Qu'on aime les livres ou non, la dictature des livres m'a parue tout aussi effrayante que la dictature des images de Fahrenheit 451. J'ai trouvé intéressant de nuancer ainsi la primauté du livre sur les autres médias culturels.
Cela m'a d'autant plus touchée que les discours qui ont été imaginés par Christian Grenier pour ses Lettrés les plus extrémistes sont en substances ceux que l'on entend aujourd'hui chez ceux qui dénigrent violemment le livre électronique: ce n'est pas de la vraie lecture, c'est une hérésie de lire un livre autrement que sur papier etc etc... discours le plus souvent tenus par des personnes qui n'ont même pas pris la peine de faire l'expérience eux même, et se permettent de porter un jugement sur les pratiques des autres. Mais je m'éloigne du sujet... ou est-ce vraiment le cas? Les Lettrés de L.I.V3 sont finalement un peu similaires, refusant d'accepter de nouvelles manières de lire, et de nouvelles manières de s'approprier un texte, prônant catégoriquement et sans concession la supériorité du texte sur l'image, et plus largement, du papier sur l'électronique.
L'héroïne m'a plu en ce sens, par son caractère plus tempéré que la majorité des Lettrés. Obligée de communiquer via un écran, auteur elle-même mais amie avec une Zappeuse, elle a un regard bien plus modéré que la plupart des Lettrés sur les deux modes de communication, et se montre plutôt d'avis de les faire cohabiter plutôt que s'opposer. Certains Lettrés eux-même, malgré la dictature du texte qu'ils ont instauré, admettent la nécessité de recourir aux nouvelles technologies de temps en temps. Ce livre est ainsi, autant que Fahrenheit 451, une déclaration d'amour aux livres, mais également un appel à la tolérance, au respect, à l'innovation, et à la curiosité, d'autant plus important aujourd'hui, alors que les façons de lire se transforment de plus en plus (ne serait-ce que par l'existence de forums et blogs de lecture, qui transforment les façons de partager, d'échanger, ou encore de valider un texte...)
Au milieu de toutes ces questions qui sont posées au cours de la lecture (car pour être très court, ce livre n'en est pas moins assez riche) il y a quand même une intrigue et des personnages que j'ai plutôt bien appréciés, notamment Allis et Lund, que j'ai trouvés touchants, chacun à leur manière, l'une avec son amour des livres et de la lecture, et en même temps son espèce de fascination pour les possibilités offertes par la technologie... tout en convenant de façon lucide qu'il est toujours préférable d'avoir le choix. L'autre obligé par la force des choses de se tourner vers une voie qui fait de lui un paria de la République des Lettres. Tous deux atteint d'un handicap qui devient une force, finalement, puisqu'elle les oblige à exploiter toutes les possibilités que leur offrent ces deux systèmes qui s'opposent de façon bien artificielle, alors qu'ils pourraient parfaitement cohabiter de façon harmonieuse.
Ce livre a été terminé rapidement, et pourtant il aborde, même succinctement des thèmes divers et variés, comme la signification de l'acte de lecture, le rôle du lecteur comme acteur du récit, et d'autres choses qui invitent à la réflexion tout en restant accessibles à un jeune lecteur. J'ai tout particulièrement apprécié le soin apporté à l'onomastique: chaque nom a une signification, renvoyant à un auteur ou des personnages de ses romans et donnant des indices sur les caractères des personnages: l'héroïne Allis L.C. Wonder, qui renvoie à Alice's adventures in Wonderland de Lewis Carroll, évidemment, mais parfois d'autres noms plus pointus, et moins évidents pour un jeune lecteur (Céline L.F. Bardamu, par exemple: je connais assez peu de collégiens qui aient lu Voyage au Bout de la Nuit...). C'est à la fois un point qui m'a plu et pourtant me chagrine un peu.
En effet, la lecture est systématiquement active, la gymnastique pour deviner les références est amusante, au milieu des initiales, des abréviations, des jeux sur les langues, et il est très plaisant de mettre soi-même en place les pièces du puzzle. L'inconvénient quand on a fait un peu d'études de lettres, est que l'on connaît immanquablement toutes les références (non, je ne me lance pas de fleurs, ce sont vraiment de grands classiques), et étant donné les indices énormes que cela donne, cela tue un peu dans l'oeuf tout le suspense, et les révélations que l'on devine toujours à l'avance tombent un peu à plat. Spoiler: on devine par exemple très vite que Mondaye, Lund et Sonn ne sont qu'une seule et même personne, et partant de là, dès que l'on ouvre Fahrenheit 451, on s'attend aussitôt à trouver Lund sous les traits de Montag. De même qu'il devient vite évident que le « mystérieux » Vendredi n'est autre que Rob D.F. Binson. De nombreux exemples de ce genre parsèment tout le livre.
Mais cette prévisibilité qui a un peu affadi ma lecture ne m'empêche pas d'avoir un très bon avis sur ce livre, d'autant que le public auquel il est destiné (à partir de 10 ans) y prendra certainement plus de plaisir. C'est typiquement le genre de livre qu'il vaut mieux lire une première fois avec un regard innocent pour simplement se plonger dans l'histoire, puis relire avec des yeux d'adulte pour en saisir toutes les subtilités. Cette abondance de référence et de questions a un peu parasité ma première lecture de l'intrigue (à laquelle j'ai plutôt accroché mais dont les ficelles m'ont paru un peu grosses), mais c'est finalement un mal pour un bien, car elle permet également de voir la richesse de ce texte court, mais qui parle de la lecture avec simplicité et poésie, sans pour autant en devenir sectaire.
Finalement, j'ai un peu regretté de ne pas avoir eu cette première lecture simple qui m'aurait permis de m'immerger complètement dans l'histoire, mais ce livre ouvre tellement de pistes de réflexion intéressante et maintient tellement l'esprit en éveil du début à la fin que ce petit souci est vite oublié pour laisser place à la richesse du texte. Une belle découverte en définitive.
C'est un livre qui a été publié en 1998, alors que le livre électronique en était encore à ses premiers balbutiements, et que j'ai trouvé d'autant plus d'actualité aujourd'hui, maintenant que l'e-book est en pleine expansion. L.I.V3 se présente comme un hommage à Fahrenheit 451 de Ray Bradbury, tout en prenant l'exact contrepied de son illustre modèle: ici, ce sont les livres qui sont sacralisés et portés aux nues, les écrans et l'électronique qui sont dénigrés et condamnés. Et bien qu'étant une lectrice, cette situation m'a semblé, tout comme à l'héroïne, beaucoup trop extrémiste pour être souhaitable. Qu'on aime les livres ou non, la dictature des livres m'a parue tout aussi effrayante que la dictature des images de Fahrenheit 451. J'ai trouvé intéressant de nuancer ainsi la primauté du livre sur les autres médias culturels.
Cela m'a d'autant plus touchée que les discours qui ont été imaginés par Christian Grenier pour ses Lettrés les plus extrémistes sont en substances ceux que l'on entend aujourd'hui chez ceux qui dénigrent violemment le livre électronique: ce n'est pas de la vraie lecture, c'est une hérésie de lire un livre autrement que sur papier etc etc... discours le plus souvent tenus par des personnes qui n'ont même pas pris la peine de faire l'expérience eux même, et se permettent de porter un jugement sur les pratiques des autres. Mais je m'éloigne du sujet... ou est-ce vraiment le cas? Les Lettrés de L.I.V3 sont finalement un peu similaires, refusant d'accepter de nouvelles manières de lire, et de nouvelles manières de s'approprier un texte, prônant catégoriquement et sans concession la supériorité du texte sur l'image, et plus largement, du papier sur l'électronique.
L'héroïne m'a plu en ce sens, par son caractère plus tempéré que la majorité des Lettrés. Obligée de communiquer via un écran, auteur elle-même mais amie avec une Zappeuse, elle a un regard bien plus modéré que la plupart des Lettrés sur les deux modes de communication, et se montre plutôt d'avis de les faire cohabiter plutôt que s'opposer. Certains Lettrés eux-même, malgré la dictature du texte qu'ils ont instauré, admettent la nécessité de recourir aux nouvelles technologies de temps en temps. Ce livre est ainsi, autant que Fahrenheit 451, une déclaration d'amour aux livres, mais également un appel à la tolérance, au respect, à l'innovation, et à la curiosité, d'autant plus important aujourd'hui, alors que les façons de lire se transforment de plus en plus (ne serait-ce que par l'existence de forums et blogs de lecture, qui transforment les façons de partager, d'échanger, ou encore de valider un texte...)
Au milieu de toutes ces questions qui sont posées au cours de la lecture (car pour être très court, ce livre n'en est pas moins assez riche) il y a quand même une intrigue et des personnages que j'ai plutôt bien appréciés, notamment Allis et Lund, que j'ai trouvés touchants, chacun à leur manière, l'une avec son amour des livres et de la lecture, et en même temps son espèce de fascination pour les possibilités offertes par la technologie... tout en convenant de façon lucide qu'il est toujours préférable d'avoir le choix. L'autre obligé par la force des choses de se tourner vers une voie qui fait de lui un paria de la République des Lettres. Tous deux atteint d'un handicap qui devient une force, finalement, puisqu'elle les oblige à exploiter toutes les possibilités que leur offrent ces deux systèmes qui s'opposent de façon bien artificielle, alors qu'ils pourraient parfaitement cohabiter de façon harmonieuse.
Ce livre a été terminé rapidement, et pourtant il aborde, même succinctement des thèmes divers et variés, comme la signification de l'acte de lecture, le rôle du lecteur comme acteur du récit, et d'autres choses qui invitent à la réflexion tout en restant accessibles à un jeune lecteur. J'ai tout particulièrement apprécié le soin apporté à l'onomastique: chaque nom a une signification, renvoyant à un auteur ou des personnages de ses romans et donnant des indices sur les caractères des personnages: l'héroïne Allis L.C. Wonder, qui renvoie à Alice's adventures in Wonderland de Lewis Carroll, évidemment, mais parfois d'autres noms plus pointus, et moins évidents pour un jeune lecteur (Céline L.F. Bardamu, par exemple: je connais assez peu de collégiens qui aient lu Voyage au Bout de la Nuit...). C'est à la fois un point qui m'a plu et pourtant me chagrine un peu.
En effet, la lecture est systématiquement active, la gymnastique pour deviner les références est amusante, au milieu des initiales, des abréviations, des jeux sur les langues, et il est très plaisant de mettre soi-même en place les pièces du puzzle. L'inconvénient quand on a fait un peu d'études de lettres, est que l'on connaît immanquablement toutes les références (non, je ne me lance pas de fleurs, ce sont vraiment de grands classiques), et étant donné les indices énormes que cela donne, cela tue un peu dans l'oeuf tout le suspense, et les révélations que l'on devine toujours à l'avance tombent un peu à plat. Spoiler: on devine par exemple très vite que Mondaye, Lund et Sonn ne sont qu'une seule et même personne, et partant de là, dès que l'on ouvre Fahrenheit 451, on s'attend aussitôt à trouver Lund sous les traits de Montag. De même qu'il devient vite évident que le « mystérieux » Vendredi n'est autre que Rob D.F. Binson. De nombreux exemples de ce genre parsèment tout le livre.
Mais cette prévisibilité qui a un peu affadi ma lecture ne m'empêche pas d'avoir un très bon avis sur ce livre, d'autant que le public auquel il est destiné (à partir de 10 ans) y prendra certainement plus de plaisir. C'est typiquement le genre de livre qu'il vaut mieux lire une première fois avec un regard innocent pour simplement se plonger dans l'histoire, puis relire avec des yeux d'adulte pour en saisir toutes les subtilités. Cette abondance de référence et de questions a un peu parasité ma première lecture de l'intrigue (à laquelle j'ai plutôt accroché mais dont les ficelles m'ont paru un peu grosses), mais c'est finalement un mal pour un bien, car elle permet également de voir la richesse de ce texte court, mais qui parle de la lecture avec simplicité et poésie, sans pour autant en devenir sectaire.
Finalement, j'ai un peu regretté de ne pas avoir eu cette première lecture simple qui m'aurait permis de m'immerger complètement dans l'histoire, mais ce livre ouvre tellement de pistes de réflexion intéressante et maintient tellement l'esprit en éveil du début à la fin que ce petit souci est vite oublié pour laisser place à la richesse du texte. Une belle découverte en définitive.
Vashta Nerada
RépondreSupprimerJe suis entièrement d'accord avec toi!!!!^^
J'ai du le lire pour la première fois en 6ème ou 5ème!!!
IL faut que je fasse aussi ma chronique de ce livre!!
Je l'ai lu il y a un an ou deux, je pense et j'avais alors adoré parce qu'au delà d'une intriguue assez simple, "jeunesse", il y a tout un tas de réflexions et d'idées à retirer de ce petit bouquin. Et j'ai beau défendre le livre papier, je n'en suis pas moins ouverte à tous les autres supports permettant l'évasion et le développement de l'imagination.
RépondreSupprimerC'est vrai que ça ouvre à plein de réflexions qui sont du coup beaucoup plus adultes qu'on pourrait s'y attendre ^^. D'autant plus avec toutes les polémiques qui fleurissent en ce moment sur le livre papier et le livre numérique ^^!
SupprimerBonjour !
SupprimerJ'ai eu ce livre au collège, en 5eme, mais je ne suis vraiment pas intéresser..... Je n'ai pas l'habitude de lire cette catégorie de livres (je lis plutôt des mangas, BD, livres plutot "decontracter") J'ai deja lue certain roman de Maxime Chattam et Stephan King (je ne sais pas comment cela s'ecrit excuser moi ^^') Mais je ne suis pas vraiment interesser alors je me disstrait très rapidement et donc abandonne la lecture..... Le probleme est que ces livres sont obligatoir a la lecture, c'est un travail qui nous est demander en français. J'ai deja eu quelque livres a lire comme "le seigneur sans visage" de viviane moor ou encore "coeur cerise" de cathie cassidi. J'ai eu ennormement de mal pour lire le deuxieme et n'est pas réussi a lire le premier....... Aurier vous des conceils pour reussir a mieux me concentrer dans ma lecture s'il vous plait ?
Merci d'avance et bien cordialement
(pardon pour toutes mes fautes....^^')
J'ai lus ce livre étant jeune et je l'ai trouvé génial ! C'est vrai que les réflexions de ce bouquin sont totalement d'actualité.
RépondreSupprimerPourquoi les documents ne sont pas atteint du virus L.I.V3 VIIIITE c'est URGENT!!!
RépondreSupprimerYa pas damour c chiant ... en plus la fille elle est sourde on sais meme pas son age , ZZ c qwa Il le disent meme pas pis PPP c totalement idiot Permi de Prise de Paroles pff aucune originalité mise a part me theme de lhistoire (sauver les livres des Zappeurs qui on propager un virus pour detruire les bouquin ) pis c de loin la meilleur histoire le debut par exemple la personne parle a une copine quelle a rencontrer jaurais aimer que sa doit a un garcon et quil zaurais genre 12 13 14 ans...mais bon bref pas dimportance et aussi a preciser lauteur trouve toujour des portes de sorti ...
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