Après l'assassinat de sa famille par un mystérieux individu nommé le Jack, un bébé trouve refuge dans le vieux cimetière en haut de la colline. Là, il est recueilli par un couple de fantôme, les Owens, et par Silas, un être étrange, ni mort, ni vivant. Au milieu de ces tuteurs et amis atypiques, le jeune Nobody va grandir, apprendre à maîtriser des pouvoirs surprenants, et à se méfier non seulement des créatures qui peuplent les profondeurs du cimetière, mais aussi des dangers qui rôdent à l'extérieur, dans le monde des vivants...
C'est mon premier contact avec Neil Gaiman, et une excellente découverte dans l'ensemble. J'ai été beaucoup touchée par ce conte un peu sombre, dont le décor est planté dans un univers un peu « Burtonien », mais narré tout en tendresse et en poésie. Au niveau de l'objet livre simplement, je trouve la couverture magnifique, et même si j'ai été surprise de voir dans les premières pages que les illustrations prenaient autant de place (j'ai eu peur un moment que cela ne soit pareil dans tout le livre, heureusement ce n'est pas le cas ^^) je les ai néanmoins trouvées très belles (surtout au niveau du jeu sur les niveaux de gris, et sur l'espace qu'elles occupaient... je fais rarement attention aux illustrations dans les romans jeunesse, mais ici je les ai vraiment trouvées magnifiques, expressives, et parfaitement adaptées à l'atmosphère et au ton du texte.)
Le récit est construit comme une succession de petits épisodes correspondants à autant de chapitres, et racontant chacun une aventure de Nobody (alias Bod) à l'intérieur ou à l'extérieur du cimetière. L'exploration d'un tumulus abandonné, la découverte de la porte des goules, les premières expériences de Nobody dans le monde extérieur et l'école etc... Plus qu'un roman contruit de façon linéaire, on a plutôt l'impression de plusieurs nouvelles dont le héros serait Nobody et qui aurait pour sujet à chaque fois une leçon apprise par l'enfant. C'est un peu moins vrai dans la dernière partie de l'histoire qui est un peu moins saucissonnée que le reste du récit. Mais ce côté très haché de la narration ne pose pas vraiment de problème en soi, puisque l'on est curieux à chaque fois de voir quelle va être la nouvelle aventure dans laquelle Bod va se trouver plongé.
Ces aventures ne sont d'ailleurs pas toujours extraordinaires, au sens premier du terme (du moins, pas dans le monde de Nobody Owens). En dehors de passages vraiment périlleux où l'on craint pour la vie du personnage, on a aussi simplement les petites leçons de vie apprises par Nobody, ses rencontres à l'intérieur du cimetière, l'apprentissage de ses pouvoirs, sa découverte du monde des vivants qui s'avère plus dangereux pour l'enfant que le cimetière lui-même. Surplombant toute cette initiation du héros se place le personnage de Silas, un être qui reste énigmatique du début à la fin, et pour lequel (comme la plupart des lecteurs, apparemment ^^) j'ai eu un véritable coup de coeur. Touchant, mystérieux, il est l'image du professeur attentif, et en même temps une figure paternelle que le petit Bod ne veut surtout pas décevoir.
Mais tous les personnages sont attachants à leur manière. J'ai beaucoup aimé les fantômes du cimetière, surtout les plus anciens avec leur parler vieillot (et le petit Nobody adoptant ce langage un peu désuet a cinq ans m'a beaucoup fait rire aussi ^^) et la sorcière Lise, ainsi que Miss Lupescu. J'ai trouvé également très drôle que le nom de chaque fantôme lorsqu'il était présenté, soit suivi de son épitaphe, comme si cela faisait partie de son identité « post-mortem ». Le passage que j'ai préféré dans ce livre a sans doute été la danse Macabre, un épisode un peu surréaliste, très beau et très poétique, mais aussi un peu triste (surtout à cause de la présence du personnage de Silas.).
Parallèlement, on suit également les recherches du Jack, l'assassin de la famille de Nobody, qui s'évertue à retrouver l'enfant pour achever son travail. On ignore longtemps pour quelle raison le Jack veut éliminer Nobody, et je dois bien avouer que je ne m'en souviens plus. Ce n'est pas ce qui m'a le plus marquée dans ce livre, même si la menace du Jack est ce qui crée la tension tout au long du texte. J'ai surtout apprécié les émotions transcrites par la plume de Neil Gaiman, la description d'un cimetière et de ses habitants loin d'être monstrueux ou terrifiants, mais au contraire drôles, touchants, chaleureux, même, et malgré tout un peu mélancoliques (même si le cimetière n'est pas dépourvu d'endroits effrayants, loin de là =p)
Bref, la seule chose que je reprocherais à ce livre est peut-être la rapidité de sa conclusion et le mobile du Jack pour assassiner Nobody qui est entrée par un œil et ressortie par l'autre en ce qui me concerne. Mais peut-être ai-je été tellement séduite simplement par l'atmosphère du roman et par les personnages que c'est essentiellement ce qui m'est resté en mémoire après la lecture =p. Un reproche qui n'en est pas un finalement, car j'ai pris tellement de plaisir à lire ce roman que je n'ai aucune peine à gommer les petits défauts que j'ai pu lui trouver ^^.
Un autre livre lu dans le cadre du challenge God Save the Livre (j'en suis à... 8, si je ne m'abuse ^^)
Le récit est construit comme une succession de petits épisodes correspondants à autant de chapitres, et racontant chacun une aventure de Nobody (alias Bod) à l'intérieur ou à l'extérieur du cimetière. L'exploration d'un tumulus abandonné, la découverte de la porte des goules, les premières expériences de Nobody dans le monde extérieur et l'école etc... Plus qu'un roman contruit de façon linéaire, on a plutôt l'impression de plusieurs nouvelles dont le héros serait Nobody et qui aurait pour sujet à chaque fois une leçon apprise par l'enfant. C'est un peu moins vrai dans la dernière partie de l'histoire qui est un peu moins saucissonnée que le reste du récit. Mais ce côté très haché de la narration ne pose pas vraiment de problème en soi, puisque l'on est curieux à chaque fois de voir quelle va être la nouvelle aventure dans laquelle Bod va se trouver plongé.
Ces aventures ne sont d'ailleurs pas toujours extraordinaires, au sens premier du terme (du moins, pas dans le monde de Nobody Owens). En dehors de passages vraiment périlleux où l'on craint pour la vie du personnage, on a aussi simplement les petites leçons de vie apprises par Nobody, ses rencontres à l'intérieur du cimetière, l'apprentissage de ses pouvoirs, sa découverte du monde des vivants qui s'avère plus dangereux pour l'enfant que le cimetière lui-même. Surplombant toute cette initiation du héros se place le personnage de Silas, un être qui reste énigmatique du début à la fin, et pour lequel (comme la plupart des lecteurs, apparemment ^^) j'ai eu un véritable coup de coeur. Touchant, mystérieux, il est l'image du professeur attentif, et en même temps une figure paternelle que le petit Bod ne veut surtout pas décevoir.
Mais tous les personnages sont attachants à leur manière. J'ai beaucoup aimé les fantômes du cimetière, surtout les plus anciens avec leur parler vieillot (et le petit Nobody adoptant ce langage un peu désuet a cinq ans m'a beaucoup fait rire aussi ^^) et la sorcière Lise, ainsi que Miss Lupescu. J'ai trouvé également très drôle que le nom de chaque fantôme lorsqu'il était présenté, soit suivi de son épitaphe, comme si cela faisait partie de son identité « post-mortem ». Le passage que j'ai préféré dans ce livre a sans doute été la danse Macabre, un épisode un peu surréaliste, très beau et très poétique, mais aussi un peu triste (surtout à cause de la présence du personnage de Silas.).
Parallèlement, on suit également les recherches du Jack, l'assassin de la famille de Nobody, qui s'évertue à retrouver l'enfant pour achever son travail. On ignore longtemps pour quelle raison le Jack veut éliminer Nobody, et je dois bien avouer que je ne m'en souviens plus. Ce n'est pas ce qui m'a le plus marquée dans ce livre, même si la menace du Jack est ce qui crée la tension tout au long du texte. J'ai surtout apprécié les émotions transcrites par la plume de Neil Gaiman, la description d'un cimetière et de ses habitants loin d'être monstrueux ou terrifiants, mais au contraire drôles, touchants, chaleureux, même, et malgré tout un peu mélancoliques (même si le cimetière n'est pas dépourvu d'endroits effrayants, loin de là =p)
Bref, la seule chose que je reprocherais à ce livre est peut-être la rapidité de sa conclusion et le mobile du Jack pour assassiner Nobody qui est entrée par un œil et ressortie par l'autre en ce qui me concerne. Mais peut-être ai-je été tellement séduite simplement par l'atmosphère du roman et par les personnages que c'est essentiellement ce qui m'est resté en mémoire après la lecture =p. Un reproche qui n'en est pas un finalement, car j'ai pris tellement de plaisir à lire ce roman que je n'ai aucune peine à gommer les petits défauts que j'ai pu lui trouver ^^.
Un autre livre lu dans le cadre du challenge God Save the Livre (j'en suis à... 8, si je ne m'abuse ^^)
RépondreSupprimerLes deux livres de Neil Gaiman ne m'ont vraiment pas plu du tout. Mais "L'étrange vie de Nobody Owens" est un petit coup de coeur ! C'est bizarre sans être dérangeant et on se sent totalement à
sa place aux côté de Bod, c'est vraiment très agréable ;)
RépondreSupprimerJe n'ai lu que trois livres de Neil Gaiman pour l'instant, et deux, dont Nobody Owens, ont été des coups de coeur ^^ (je suis plongée en ce moment dans "Good Omens" co-écrit avec Pratchett, qui
s'annonce fort prometteur!)! Mais c'est vrai qu'il se dégage une atmosphère très agréable de ce livre, c'est étrange déroutant et en même très tendre et émouvant! Cela dit, pour ce qui est de ses
romans plus adultes, je comprend qu'on puisse ne pas apprécier Neil Gaiman, il a un univers vraiment particulier auquel on adhère ou non ^^. Merci d'être passée, en tout cas!!
J'ai beaucoup aimé aussi pour toutes les raisons que tu énonces (sauf le côté burtonien qui me passe au-dessus étant donné que je n'aime pas vraiment ce qu'il fait). et je suis d'accord avec toi sur la fin presque trop rapide.
RépondreSupprimerMais ce que j'ai préféré c'est la vie qui se dégage de cet étrange cimetière :)