jeudi 17 novembre 2011

La trilogie de Bartiméus, tome 1 : L'Amulette de Samarcande - Jonathan Stroud



Londres, XXIe siècle. Dans une ville où les magiciens sont au pouvoir, Nathaniel, un apprenti brillant, invoque le djinn Bartiméus pour voler l'Amulette de Samarcande au magicien Simon Lovelace. Seulement, Bartiméus ne s'exécute pas de bon gré, et se montre encore moins enthousiaste lorsque le geste de Nathaniel s'avère lourd de conséquences, et embarque le djinn et son maître dans une affaire de complot, qui pourrait leur coûter plus cher qu'ils ne l'imaginent.

Après l'avoir commencé lors du Read-A-Thon, j'avais abandonné ce premier tome après un chapitre ou deux, sous le coup de la fatigue. Mais en le reprenant à tête un peu plus reposée, je n'en ai fait qu'une bouchée et j'ai été complètement conquise !

Jonathan Stroud met ici en place un univers construit et intéressant, avec des règles et un concept de la magie par certains aspects classiques (le concept de maître et d'apprenti, une magie physiquement éprouvante, un fossé marqué entre magiciens et non-magiciens) mais faisant intervenir également d'autres aspects plus spécifiques, comme le fait que la magie repose essentiellement sur le fait de pouvoir invoquer et contrôler des démons, hiérarchisés en fonction de leur puissance.

J'ai aimé également la manière dont est dépeinte la société, marquant un gouffre profond entre les magiciens, puissants et par nature haut placés dans la hiérarchie sociale, et les non-magiciens, qualifiés de plébéiens, et méprisés par la première catégorie. Il y a une sorte de conflit social qui gronde tout au long du livre et qui, s'il n'est pas encore abordé de front ici, laisse supposer qu'il fera parler de lui dans la suite.

Les magiciens sont au cœur de l'intrigue, naturellement, mais ils sont loin, tout de même, d'être fort sympathiques : en réalité, ils sont arrogants, avides de pouvoir et perpétuellement en conflit les uns avec les autres. Impossible de leur faire confiance. Et au milieu de tout cela se détachent les figures principales de Nathaniel et de Bartiméus, qui n'en sont pas moins, eux-mêmes, assez ambigus. Bien que très jeune, Nathaniel est loin d'être innocent. Il est brillant, mais également très ambitieux, orgueilleux, vindicatif, autant de caractéristiques qui pourraient le rendre antipathique (il m'a d'ailleurs plusieurs fois rappelé le jeune Tom Jedusor que l'on découvre dans Harry Potter et le Prince de Sang Mêlé) si elles n'étaient tempérées par une honnêteté et une certaine loyauté qui différencie sensiblement l'enfant des autres magiciens.

Quant à Bartiméus, on a tendance à s'en méfier instinctivement, étant face à un démon, mais paradoxalement, essentiellement aussi parce que la première personne nous le rend proche et spontané, il nous semble presque plus humain que les magiciens, et l'on s'y attache inévitablement, d'autant qu'il est fort drôle (les notes de bas de page, particulièrement, qui donnent des précisions amusantes en rapport avec ses expériences passées ou simplement sur des éléments du monde magique, sont assez savoureuses). Mais, malgré tout, il reste un démon, et en tant que tel, il est insolent, sarcastique, fanfaron, et en général très méprisant à l'égard des humains, et particulièrement des magiciens.

L'intrigue en elle-même, une fois engagée, rencontre assez peu de temps morts. Elle commence d'emblée avec l'invocation de Bartiméus par Nathaniel, avant de repartir dans le passé de Nathaniel et les raisons qui le poussent à vouloir voler l'Amulette de Samarcande.L'intrigue se complexifie assez vite parce que cet acte va enclencher un engrenage qui va mettre en marche plusieurs niveaux d'intrigue : les enjeux de l'alliance forcée de Nathaniel et Bartiméus, les conséquences du vol de l'amulette, le plan mystérieux de Simon Lovelace, le tout sur fond de révolte latente de la part des « plébéiens ». Dans toute cette histoire, il est assez drôle de voir nos deux héros qui, a priori, se méprisent mutuellement, forcés de collaborer pour confondre leurs ennemis et sauver leur vie.

Bref, j'ai vraiment adoré cette lecture, et cela faisait d'ailleurs longtemps que je n'avais pas dévoré un livre aussi vite. La suite, prêtée également par Marmotte est déjà dans ma PAL, et risque de ne plus y rester très longtemps !


Un livre qui entre dans le cadre du challenge Marmotte



Le challenge God Save the Livre



Le Baby-challenge Fantasy


Et le challenge ABC Fantasy/Bit-lit



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