samedi 19 janvier 2013

Troy, book 3: Fall of Kings -- David & Stella Gemmell


Les ténèbres tombent sur la Grande Verte, et l'ancien monde est férocement divisé. Les forces loyales au roi de Mycène s'amassent sur les champs de bataille qui bordent la cité de Troie. Parmi eux se trouve Odysseus, le conteur renommé, allié malgré lui aux mycéniens, qui sait qu'il devra bientôt affronter ses anciens alliés dans un combat à mort. A l'intérieur de la cité, le roi troyen attend. Tandis que la maladie et l'amertume le dévorent, ses espoirs reposent sur deux héros: son fils Hector et Helikaon, bien décidé à venger la mort de son épouse, tuée par les mycéniens.

J'avais terminé le tome 2 avec un léger sentiment de ralentissement et j'espérais que les choses allaient regagner un peu en vivacité dans le tome 3. Force est de constater que, si l'on ne s'ennuie pas pour autant, loin de là, le troisième tome de cette saga manque tout de même du souffle qui avait enfin réussi à m'emporter dans la deuxième partie du premier tome et pendant une bonne partie du second.

J'ai trouvé que dans l'ensemble, il y avait beaucoup de longueurs dans ce troisième tome. On suit les actions de la guerre de Troie, mais le fil directeur en dehors de cela devient à nouveau assez flou. Comme dans le tome 1, on a de nouveau l'impression de suivre plusieurs destinées entrecroisées qui ne convergent pas toujours vers un même but. Certains personnages disparaissent pendant un temps, sans que l'on sache ce qu'ils deviennent ni s'ils interviendront à nouveau dans le récit, et au contraire, d'autres réapparaissent, mais on se demande parfois sérieusement ce qu'ils fabriquent là.

Encore une fois, c'est l'attachement à certains personnages qui permet de ne pas décrocher, mais j'ai dû tout de même attendre la deuxième partie du livre pour retrouver mes personnages préférés: Odysseus, Kalliades et Banokles (je pense pouvoir dire d'ailleurs que, sur l'ensemble de la trilogie, c'est Banokles qui a mon petit coup de cœur!). J'ai également suivi avec beaucoup d'intérêt certains personnages tels que Kassandra et Gershom, qui sont malheureusement mis en retrait assez rapidement. J'ai beaucoup apprécié aussi de faire enfin mieux connaissance avec Achille, qui apparaît beaucoup moins « brut de décoffrage » que dans le tome 2.

Malgré tout, il est difficile de s'ennuyer à la lecture, car, tout comme dans l'épopée homérique, il est difficile de prendre parti pour un camp ou pour l'autre. Il y a précisément quelque chose de très homérique chez Gemmell (et pas seulement dans Troy) dans sa manière de présenter les adversaires, sans manichéisme, en montrant aussi bien la valeur des uns que des autres.

Même en sachant comment cela va se finir, on attend sans cesse de voir comment Gemmell va amener certains éléments dans le récit et comment il va nous mener jusqu'au bout, car il modifie certaines choses, et met en avant d'autres éléments, en occultant volontairement des choses qui dans l'Iliade, ont beaucoup plus d'importance (particulièrement, la querelle entre Agamemnon et Achille au sujet de Briseis, à l'origine de la fameuse « colère d'Achille » est jetée très rapidement, presque par hasard au fil du texte, et Briseis n'est d'ailleurs même pas nommée.

Ainsi, le récit se veut raconté sous un angle historique mais derrière lequel on entrevoit déjà les germes de la légende. Gemmell joue sur le décalage entre les faits tels qu'il les raconte, et les histoires telles qu'elles sont rapportées et transmises, comme pour imaginer la genèse de l'oeuvre antique, et montrer comment de la guerre, dans toute sa trivialité, a pu émerger une épopée immortelle (au sens étymologique de l'épopée, c'est à dire ce qui est raconté.)

Ce qui m'a le plus freinée dans ma lecture est donc essentiellement les nombreuses batailles (évidemment) qui ne sont pas forcément ce qui m'attire le plus, en tout cas, pas chez Gemmell. J'ai en général une préférence pour les combats mettant en scène Banokles ou Odysseus, le premier parce qu'il a un côté un peu risque-tout qui fait que l'on ne peut s'empêcher de craindre pour sa vie, et l'autre parce que sa ruse donne toujours à ses stratégies et sa vision des combats une saveur particulière. Sans compter le fait qu'il se trouve opposé à ses anciens amis, ce qui le place dans une situation délicate.

J'ai eu un regain d'intérêt pour la deuxième partie , avec le siège de Troie, où l'on voit particulièrement comment Gemmell réussit à rendre avec réalisme les aspects légendaires de l'Iliade. J'ai particulièrement aimé sa manière de rendre compte de la beauté d'Hélène, et la vision qu'il nous donne du cheval de Troie. En revanche, j'ai trouvé qu'il avait un peu choisi la facilité quant à l'issue du combat entre Hector et Achille. Mais il faut avouer que cette dernière partie tient assez bien en haleine, même si l'on connaît inévitablement l'issue. La fin par contre, aurait gagné à être un peu raccourcie.

Bref, mon impression sur l'ensemble de la saga reste assez positive, même si ce troisième tome n'est pas mon préféré. J'aime surtout la manière dont Gemmell parvient à nous raconter les événements de la guerre de Troie d'un point de vue plus historique que légendaire, en faisant de temps en temps des clins d'oeils aux épopées homérique et en donnant sa propre interprétation. Mais il y a tout de même des longueurs et parfois une impression de fouillis qui me chagrinent un peu. Néanmoins, la saga dans son ensemble reste tout de même une chouette découverte!

Une lecture faite dans le cadre de la LC organisée avec nekotenshi.

avec:

Et première lecture pour le challenge United Kingdom!

2 commentaires:

  1. J'ai eu un gros coup de cœur pour cette trilogie :)

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    1. J'avoue qu'après ma déception à la lecture de Légende, cette trilogie de Gemmell a été une très bonne surprise. Malgré les défauts et les longueurs, je suis tout de même assez contente de la découverte ^^!

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