En 1807, dans les Pyrénées ariégeoises, deux chasseurs aperçoivent et traquent une femme nue, accompagnée d'un ourson. Capturée, hurlant comme une démente, on l'appellera désormais la Folle du Montcalm, elle est conduite chez le curé du village. L'inconnue ne prononce que ces mots : « Robespierre a tué ma famille », et s'échappe dans la nuit. Elle passera encore deux années dans la montagne avant d'être reprise et jetée en prison, à Foix. Pour y mourir peu après.
Qui était cette femme ? Comment a-t-elle pu survivre ? Est-elle vraiment morte en prison comme on l'a dit ? Pourquoi le redoutable Fouché, ministre de la Police de Napoléon, s'intéressa-t-il tant à elle ? Et pour quelles curieuses raisons le préfet de l'Ariège tenta t-il de la sauver ?
Qui était cette femme ? Comment a-t-elle pu survivre ? Est-elle vraiment morte en prison comme on l'a dit ? Pourquoi le redoutable Fouché, ministre de la Police de Napoléon, s'intéressa-t-il tant à elle ? Et pour quelles curieuses raisons le préfet de l'Ariège tenta t-il de la sauver ?
Prêté par Marion à l'occasion du Tea-Time Book Show en février dernier (il faudra que je parle un peu plus en détails de ce rendez-vous fort sympathique un de ces jours ^^) ce livre a patienté longtemps dans ma PAL avant que je ne me décide à l'ouvrir, principalement parce que, si j'étais curieuse de découvrir ce genre que je lis peu (voire pas du tout), à savoir un récit-enquête, j'appréhendais tout de même un peu la rencontre. J'ai donc été agréablement surprise par ce livre, très éloigné de mes lectures habituelles, mais que j'ai néanmoins beaucoup apprécié et même, une fois bien installée dans le récit, dévoré.
L'auteur (enfin, les auteurs, puisqu'ils sont deux à mener l'enquête) ont ainsi choisi de reconstituer l'histoire de la femme sauvage, une femme qui a vraisemblablement vécu seule dans les Pyrénées ariégeoises au cours de la dernière décennie du XVIIIe siècle/première décennie du XIXe, soit en pleine Révolution. L'histoire en elle-même est déjà énigmatique, et il suffit de retracer rapidement les faits tels qu'ils sont connus au début de l'enquête pour piquer également la curiosité du lecteur, et lui faire partager avec les auteurs l'envie d'en savoir plus sur cet événement particulier.
On plonge assez facilement dans ce récit, particulièrement grâce à l'écriture qui est humoristique, passant parfois par une certaine familiarité, voire une certaine grivoiserie, sans rechigner à l'usage de quelques expressions locales plus ou moins colorées. Le texte est d'ailleurs parsemé de petites boutades (pas toujours du meilleur goût, il faut bien le dire, mais je suis bon public: j'ai ri quand même ^^). Il se crée ainsi une connivence avec le lecteur, ce qui permet de donner un peu plus de légèreté et de vie à un récit d'enquête qui comporte beaucoup de points d'ombre, et pourrait sans doute, autrement, devenir un peu lourd et confus.
J'ai aimé aussi l'arrière plan historique du récit, celui de la Révolution, une période que j'ai étudiée pendant un moment, certes, mais pour laquelle il ne fait pas de mal de rappeler quelques éléments nécessaires à la remise en contexte. J'ai trouvé agréable cette recontextualisation qui passe par la relation d'un certain nombre d'anecdotes historiques, donnant vie aux réalités de cette période, également par le biais de quelques traits d'humour assez bienvenus. On nous cite aussi de nombreuses sources ayant évoqué la femme sauvage de façon plus ou moins fantaisiste, pour établir que cette légende est bien réelle, en mettant en avant des parallèles historiques ou géographiques, pour étayer les hypothèses des enquêteurs.
Au fil du texte, l'histoire de la femme sauvage finit par nous intriguer tout autant que les auteurs, car en dehors du bref récit de début de l'ouvrage, on n'a pas réellement d'informations sur elle. On suit donc les enquêteurs dans leurs investigations, grappillant des informations ci et là, échafaudant des hypothèses, aussi bien relatives aux grandes lignes de l'affaire et ses enjeux politiques qu'à des détails tout à fait triviaux. Hypothèses qu'ils n'hésitent pas d'ailleurs à déconstruire ou reconsidérer au fur et à mesure de leurs découvertes.
Le livre dans son ensemble est construit d'une façon claire et facilement repérable: après s'être interrogé sur la véracité de l'histoire et avoir examiné les éléments et témoignages qui vont dans ce sens, on se demande comment la femme sauvage a pu vivre dans la montagne avec tous les détails techniques que cela implique, avant de s'intéresser à son identité et aux remous qu'elle a provoqué au niveau des autorités. Cela se clôt enfin sur un chapitre un peu différent qui s'appuie sur toutes les informations qui ont été récoltées ou devinées pour résumer de façon un peu romancée ce que l'on sait de la femme sauvage. J'ai bien aimé cette construction claire, thématique, qui permet de trouver un fil directeur à chaque partie et de s'intéresser séparément et en même temps de façon logique à plusieurs aspects de l'affaire (mais là c'est peut-être juste mon côté khâgneuse qui parle ^^''). D'autre part, les fins et débuts de chapitre revêtent un aspect plus personnel, puisqu'ils évoquent les sentiments des auteurs à l'égard de la femme sauvage et ce qui les a poussé à continuer leur enquête.
Bref, un peu dubitative au début, malgré ma curiosité, je n'ai pas été déçue par ce livre, très différent de mes lectures habituelles, mais qui a néanmoins réussi à me faire suivre avec intérêt les tribulations des enquêteurs à la poursuite de l'histoire de la femme sauvage. La plume de Michel Gardère est par ailleurs agréable à lire, et souvent très drôle (même si parfois il en rajoute des tonnes, mais personnellement ça ne me gêne pas trop dans ce genre d'ouvrage). Je remercie encore Marion pour m'avoir prêté ce livre, et j'espère pouvoir commencer un peu plus rapidement Mille Milliards de pas du même auteur, qu'elle m'a également prêté!
L'auteur (enfin, les auteurs, puisqu'ils sont deux à mener l'enquête) ont ainsi choisi de reconstituer l'histoire de la femme sauvage, une femme qui a vraisemblablement vécu seule dans les Pyrénées ariégeoises au cours de la dernière décennie du XVIIIe siècle/première décennie du XIXe, soit en pleine Révolution. L'histoire en elle-même est déjà énigmatique, et il suffit de retracer rapidement les faits tels qu'ils sont connus au début de l'enquête pour piquer également la curiosité du lecteur, et lui faire partager avec les auteurs l'envie d'en savoir plus sur cet événement particulier.
On plonge assez facilement dans ce récit, particulièrement grâce à l'écriture qui est humoristique, passant parfois par une certaine familiarité, voire une certaine grivoiserie, sans rechigner à l'usage de quelques expressions locales plus ou moins colorées. Le texte est d'ailleurs parsemé de petites boutades (pas toujours du meilleur goût, il faut bien le dire, mais je suis bon public: j'ai ri quand même ^^). Il se crée ainsi une connivence avec le lecteur, ce qui permet de donner un peu plus de légèreté et de vie à un récit d'enquête qui comporte beaucoup de points d'ombre, et pourrait sans doute, autrement, devenir un peu lourd et confus.
J'ai aimé aussi l'arrière plan historique du récit, celui de la Révolution, une période que j'ai étudiée pendant un moment, certes, mais pour laquelle il ne fait pas de mal de rappeler quelques éléments nécessaires à la remise en contexte. J'ai trouvé agréable cette recontextualisation qui passe par la relation d'un certain nombre d'anecdotes historiques, donnant vie aux réalités de cette période, également par le biais de quelques traits d'humour assez bienvenus. On nous cite aussi de nombreuses sources ayant évoqué la femme sauvage de façon plus ou moins fantaisiste, pour établir que cette légende est bien réelle, en mettant en avant des parallèles historiques ou géographiques, pour étayer les hypothèses des enquêteurs.
Au fil du texte, l'histoire de la femme sauvage finit par nous intriguer tout autant que les auteurs, car en dehors du bref récit de début de l'ouvrage, on n'a pas réellement d'informations sur elle. On suit donc les enquêteurs dans leurs investigations, grappillant des informations ci et là, échafaudant des hypothèses, aussi bien relatives aux grandes lignes de l'affaire et ses enjeux politiques qu'à des détails tout à fait triviaux. Hypothèses qu'ils n'hésitent pas d'ailleurs à déconstruire ou reconsidérer au fur et à mesure de leurs découvertes.
Le livre dans son ensemble est construit d'une façon claire et facilement repérable: après s'être interrogé sur la véracité de l'histoire et avoir examiné les éléments et témoignages qui vont dans ce sens, on se demande comment la femme sauvage a pu vivre dans la montagne avec tous les détails techniques que cela implique, avant de s'intéresser à son identité et aux remous qu'elle a provoqué au niveau des autorités. Cela se clôt enfin sur un chapitre un peu différent qui s'appuie sur toutes les informations qui ont été récoltées ou devinées pour résumer de façon un peu romancée ce que l'on sait de la femme sauvage. J'ai bien aimé cette construction claire, thématique, qui permet de trouver un fil directeur à chaque partie et de s'intéresser séparément et en même temps de façon logique à plusieurs aspects de l'affaire (mais là c'est peut-être juste mon côté khâgneuse qui parle ^^''). D'autre part, les fins et débuts de chapitre revêtent un aspect plus personnel, puisqu'ils évoquent les sentiments des auteurs à l'égard de la femme sauvage et ce qui les a poussé à continuer leur enquête.
Bref, un peu dubitative au début, malgré ma curiosité, je n'ai pas été déçue par ce livre, très différent de mes lectures habituelles, mais qui a néanmoins réussi à me faire suivre avec intérêt les tribulations des enquêteurs à la poursuite de l'histoire de la femme sauvage. La plume de Michel Gardère est par ailleurs agréable à lire, et souvent très drôle (même si parfois il en rajoute des tonnes, mais personnellement ça ne me gêne pas trop dans ce genre d'ouvrage). Je remercie encore Marion pour m'avoir prêté ce livre, et j'espère pouvoir commencer un peu plus rapidement Mille Milliards de pas du même auteur, qu'elle m'a également prêté!
Lu à sa sortie, j'ai trouvé les mêmes choses que toi mais n'étant pas bon public sur ce type de roman, je n'ai pas adhéré ni au concept, ni à l'écriture.
RépondreSupprimerPar contre, la conversation qui avait suivi avec l'auteur était intéressante.
Vi, je suis allée voir ta chronique quand j'ai vu que tu l'avais lu aussi, c'est rigolo, parce que c'est vrai que ce sont en général des choses qui m'ont plu que tu n'as pas trop aimé :D (cela dit, je comprends, c'est vrai que c'est assez particulier, au niveau du style et de la démarche. Mais du coup, ce côté "connivence avec le lecteur" et la "mosaïque" d'informations m'a sans doute aidée à accrocher, étant donné que ce n'est pas du tout mon style habituel, un livre un peu plus monolithique m'aurait ennuyée, je pense ^^)
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