mercredi 9 mai 2012

The Hunger Games, book 3: Mockingjay - Suzanne Collins

Titre VF: Hunger Games, tome 3: La Révolte

Après avoir été sortie de l'arène des 75èmes Hunger Games, Katniss se retrouve dans le District 13, bouleversée par la destruction de son District par le Capitole. Mais elle n'est pas au bout de ses peines. Les rebelles s'attendent à ce qu'elle devienne le symbole de la révolte, le Mockingjay. Mais Katniss hésite. Est-elle bien la personne idéale pour endosser ce rôle? Et dans ce cas, que va devenir Peeta, lui-même aux mains du Capitole et hors de portée des rebelles?

C'est un troisième tome largement à la hauteur des deux premiers que nous offre Suzanne Collins, avec un récit rythmé, intense, addictif et écrit avec tellement de force que l'on a l'impression de vivre à travers Katniss le temps de cette lecture. Et autant dire que ce que vit Katniss, ce n'est pas joli joli.

Tout d'abord, on fait connaissance avec le District 13 qui s'avère avoir des règles aussi strictes que celles d'un camp militaire et dont on en vient parfois à questionner les méthodes. Que ce soit au Capitole ou chez les rebelles, on se rend vite compte qu'il y a des radicaux dans les deux camps et l'on en vient parfois à se demander si le remède n'est pas après tout, sinon pire que le mal, au moins aussi contestable.

Au point que l'on en arrive parfois à plaindre certains des habitants du Capitole, voire à avoir de la sympathie pour eux comme Katniss, alors que finalement, ils ont indirectement (ou même directement!) participé à l'oppression des Districts. On ne peut s'empêcher d'être révolté par la manière dont sont traités Venia, Flavius et Octavia dans le District 13. Pourtant, ce sont eux qui ont préparé Katniss pour les Jeux, par deux fois déjà, et sûrement d'autres tributs avant elle, sans songer un seul instants qu'ils envoyaient tout ce petit monde à la mort (enfin, si, dans le tome 2, mais c'est un cas particulier.) Est-ce que leur inconscience suffit à les dédouaner? Difficile à dire. Mais on a tendance à être comme Katniss, indulgent, mais d'une façon horrible, parfois proche du mépris. « Faut pas leur en vouloir, ils sont pas très malins, mais dans le fond, ils sont pas méchants ». Finalement cette opinion que l'on a du Capitole n'est pas forcément plus louable que celle que ces gens là ont à l'égard des Districts, et Katniss s'en rend bien compte, elle qui était la première à prêter à son équipe à peu près autant de crédit qu'à des animaux de compagnie.

D'ailleurs, j'ai trouvé très intéressant l'usage des spots de propagande du côté des rebelles. C'est retourner contre lui-même les armes du Capitole, utiliser les médias pour soulever les foules et non pour les soumettre. Mais j'ai trouvé que cette méthode assez artificielle trouvait un bon contrepoint dans le fait que Katniss ne soit pas capable d'endosser un rôle qui lui a été créé par d'autres, mais obligée d'être sincère pour être crédible.

J'ai bien aimé, de ce point de vue, la manière dont Suzanne Collins traite son personnage, une Katniss qui ne s'improvise pas Mockingjay, mais que l'on oblige, presque malgré elle, à devenir le symbole de la révolte. C'est d'autant plus difficile qu'elle ne sait pas elle-même où elle en est exactement. Bien que ce soit son geste dans l'arène qui ait mis le feu aux poudres, elle ne sait pas exactement quelles ont été ses intentions à ce moment-là. Loin de sauter au devant de l'ennemi (ce que ferait toute bonne héroïne bien éduquée), elle fuit, elle se cache, elle a peur de ce qu'elle a engendré et de ce que cela peut faire aux autres. J'ai d'ailleurs bien aimé la relation qui se tisse entre Katniss et Finnick, qui, en l'absence de Peeta devient un peu le point d'ancrage auquel se raccroche Katniss, non pas cette fois par recherche de réconfort, mais parce qu'il partage avec elle cette confusion. J'ai trouvé l'amitié sincère qui naît entre les deux très touchante.

D'ailleurs, parlons-en, de Peeta, qui, il faut bien le dire, brille par son absence au début de ce tome, puisqu'il est capturé par le Capitole à la fin du tome 2, ce qui permet enfin de laisser la vedette à Gale. Mais rien à faire, même avec la meilleure volonté du monde, Gale n'a pas ce côté posé, entier, rassurant que possède Peeta et qui manque cruellement à Katnis. En ce qui me concerne, même quand le brun ténébreux chipe au blondinet le devant de la scène, ma préférence continue d'aller au blondinet =^^= (je n'y peux rien, quand Gale ne me laisse pas tout simplement de marbre, il m'agace au possible. Pourtant, en général, j'ai tendance à préférer les bruns ténébreux, comme quoi... ^^)

Spoiler: C'est ce qui rend si tragique le fait que le Capitole parvienne à retourner Peeta contre Katniss. Finalement, quand on voit la fragilité de Katniss en définitive, le besoin qu'elle a de Peeta dans le tome 2 pour se raccrocher à quelque chose, à quel point Peeta représente une sorte de présence inébranlable sur laquelle elle peut compter quoi qu'il arrive...j'ai l'impression que c'est au moment où le Capitole parvient à briser cela que l'on comprend que les personnages ont atteint un point de non-retour, qu'il n'y aura plus jamais de « comme avant ». Le retour de Peeta dans le District 13 et son attaque sur Katniss a été l'un des passages qui m'ont le plus bouleversée dans ce tome 3, j'en ai eu les larmes aux yeux.

Sans compter la fin qui ne se solde pas par un véritable happy end (qui aurait sûrement été fort artificiel dans ce cas) mais par une sorte d'épilogue doux-amer, où les personnages qui ont survécu essayent de vivre leur vie malgré tout, mais où l'on sent quand même qu'il reste des cicatrices qui ne seront jamais totalement effacées. Et c'est ce genre de fin qui me flanque un cafard monstrueux. Au point qu'il m'a fallu un certain temps, après avoir refermé le livre, pour faire autre chose que ravaler mes larmichettes en essayant de digérer tout ça (heureusement que j'avais Homme-Minidou à portée de main pour les câlins =p)

Bref, c'est une véritable claque que ce troisième tome, une fin de trilogie à la hauteur de l'ensemble, plus sombre encore que les deux autres, mais avec une telle intensité, où l'on ressent tellement d'empathie pour les personnages, et surtout pour Katniss, que l'on est obligé de continuer, de savoir ce qu'il va se passer, comment les personnages vont pouvoir survivre sans devenir fous (parce que c'est bien de cela qu'il s'agit parfois, à certains moments où l'on a soi-même l'impression d'être au bord du gouffre.) Encore une fois, la plume de Suzanne Collins, simple et expressive, sert à merveille la description des sentiments qui traversent son personnage. Impossible de s'en détacher pendant la lecture, et vraiment difficile de laisser cet univers sans une petite larme une fois la dernière page tournée.

Une lecture faite dans le cadre du challenge Marmotte.


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