Né du rêve d'un conquérant, le Vieux Royaume n'est plus que le souvenir de sa grandeur passée... Une poussière de fiefs, de bourgs et de cités a fleuri parmi ses ruines, une société féodale et chamarrée où des héros nobles ou humbles, brutaux ou érudits, se dressent contre leur destin. Ainsi Benvenuto l'assassin trempe dans un complot dont il risque d'être la première victime, Aedan le chevalier défend l'honneur des dames, Cecht le guerrier affronte ses fantômes au milieu des tueries... Ils plongent dans les intrigues, les cultes et les guerres du Vieux Royaume. Et dans ses mystères, dont les clefs se nichent au plus profond du cœur humain...
Pour une première incursion dans l'univers de Jean-Philippe Jaworski, je dois bien dire que je n'ai pas été déçue, et que j'ai été enchantée de découvrir ces quelques nouvelles qui ont pour théâtre différents lieux, et apparemment aussi différentes époques de l'histoire du Vieux Royaume.
Ce recueil est constitué de 8 nouvelles qui nous font suivre à chaque fois un environnement et des personnages différent, de l'entourage royal à la canaille de la rue, des chevaliers itinérants aux paysans vivant en autarcie. Les nouvelles étant dans l'ensemble assez longues, elles permettent de dresser un décor dans lequel vont évoluer ces différents personnages, et mettent en place des ambiances fort différentes d'un récit à l'autre: l'un sera un peu obscur ou onirique, l'autre plein d'action et d'aventure, un autre humoristique, un autre prendra la forme d'un conte ou d'une légende un peu angoissante... La plume de Jaworski, très descriptive, et très expressive, fait ressentir, même dans un texte assez court, des émotions très différentes, achevant souvent ses récits sur une phrase énigmatique qui laisse un peu le lecteur en suspens.
Si j'ai malgré tout plus apprécié certaines nouvelles que d'autres, on ne peut donc pas leur reprocher leur manque de diversité, et ce malgré le fait qu'elles se déroulent toujours dans le même univers. La seule chose qui en témoigne en réalité, ce sont les noms qui reviennent régulièrement et que l'on finit par retenir: Ciudalia, Léomance, Ouromagne, et qui d'une certaine manière lient entre eux ces récits très divers, tant au niveau du style que des thèmes.
Parmi les nouvelles que j'ai particulièrement aimées, il y a d'abord « Mauvaise Donne », qui introduit le personnage de Benvenuto Gesufal, un assassin à la morale particulière mais au parler mordant et à l'ironie acérée. On se trouve plongé avec ce récit dans une intrigue politique et des complots dont ce sympathique gredin pourrait bien être la victime. Cette nouvelle qui fait prélude à Gagner la Guerre est pleine de rebondissements et la vivacité du personnage principal nous le rend vraiment très attachant.
J'ai aussi beaucoup aimé « le conte de Suzelle », une histoire que j'ai trouvée très triste, qui retrace la vie d'une petite fille, puis d'une femme, hantée par l'espoir d'une rencontre qui finalement n'aura jamais vraiment lieu... c'est le récit d'une vie ordinaire qui finalement passe dans un battement de cil, et à laquelle les dernières lignes de la nouvelle donnent un accent tragique.
Dans un autre genre, cette fois plus léger, la nouvelle « Jour de Guigne » m'a bien fait rire, avec les mésaventures de maître Calame, un scribe frappé d'une malchance chronique. Cette nouvelle est assez différente des autres à cause de son ton humoristique, mais elle fonctionne tout aussi bien, autant par la façon dont elle est racontée que par la guigne de Maître Calame, pour lequel on ne peut s'empêcher d'avoir de la sympathie.
La nouvelle « Un amour dévorant » est une des plus étranges et aussi celle dont j'ai trouvé l'ambiance la plus effrayante. On mêle dans ce récit des légendes dont le lecteur ne peut que deviner peu à peu la teneur, avec des histoires de villageois, qui ont assisté à des manifestations très angoissantes. L'ambiance de ce petit village coupé du monde, de la forêt où apparaissent des ombres dont on ignore les intentions, l'atmosphère de terreur qui règne sur les habitants frappe beaucoup et on ne peut s'empêcher de se laisser gagner par ce climat d'épouvante.
La toute dernière nouvelle, « le confident » également m'a beaucoup frappée, par son ambiance un peu glauque, son côté un peu méditatif et en même temps un peu révoltant. L'histoire d'un homme qui a choisi la voie de l'obscurité, qui s'interroge sur les raisons qui l'ont poussé à ce choix et qui décrit sa vie immobile dans une obscurité totale, entouré par des voix dont on ne sait que peu de choses... à ne pas lire quand on est claustrophobe. La fin de cette nouvelle est très étrange, apaisée d'une certaine manière, mais aussi un peu étouffante.
Bref, c'est un recueil de nouvelles qui sont toutes différentes, qui ont chacune un charme particulier et que la plume très travaillée de Jaworski sert à merveille. J'ai maintenant d'autant plus envie de lire Gagner la Guerre et de retrouver Benvenuto.
Ce recueil est constitué de 8 nouvelles qui nous font suivre à chaque fois un environnement et des personnages différent, de l'entourage royal à la canaille de la rue, des chevaliers itinérants aux paysans vivant en autarcie. Les nouvelles étant dans l'ensemble assez longues, elles permettent de dresser un décor dans lequel vont évoluer ces différents personnages, et mettent en place des ambiances fort différentes d'un récit à l'autre: l'un sera un peu obscur ou onirique, l'autre plein d'action et d'aventure, un autre humoristique, un autre prendra la forme d'un conte ou d'une légende un peu angoissante... La plume de Jaworski, très descriptive, et très expressive, fait ressentir, même dans un texte assez court, des émotions très différentes, achevant souvent ses récits sur une phrase énigmatique qui laisse un peu le lecteur en suspens.
Si j'ai malgré tout plus apprécié certaines nouvelles que d'autres, on ne peut donc pas leur reprocher leur manque de diversité, et ce malgré le fait qu'elles se déroulent toujours dans le même univers. La seule chose qui en témoigne en réalité, ce sont les noms qui reviennent régulièrement et que l'on finit par retenir: Ciudalia, Léomance, Ouromagne, et qui d'une certaine manière lient entre eux ces récits très divers, tant au niveau du style que des thèmes.
Parmi les nouvelles que j'ai particulièrement aimées, il y a d'abord « Mauvaise Donne », qui introduit le personnage de Benvenuto Gesufal, un assassin à la morale particulière mais au parler mordant et à l'ironie acérée. On se trouve plongé avec ce récit dans une intrigue politique et des complots dont ce sympathique gredin pourrait bien être la victime. Cette nouvelle qui fait prélude à Gagner la Guerre est pleine de rebondissements et la vivacité du personnage principal nous le rend vraiment très attachant.
J'ai aussi beaucoup aimé « le conte de Suzelle », une histoire que j'ai trouvée très triste, qui retrace la vie d'une petite fille, puis d'une femme, hantée par l'espoir d'une rencontre qui finalement n'aura jamais vraiment lieu... c'est le récit d'une vie ordinaire qui finalement passe dans un battement de cil, et à laquelle les dernières lignes de la nouvelle donnent un accent tragique.
Dans un autre genre, cette fois plus léger, la nouvelle « Jour de Guigne » m'a bien fait rire, avec les mésaventures de maître Calame, un scribe frappé d'une malchance chronique. Cette nouvelle est assez différente des autres à cause de son ton humoristique, mais elle fonctionne tout aussi bien, autant par la façon dont elle est racontée que par la guigne de Maître Calame, pour lequel on ne peut s'empêcher d'avoir de la sympathie.
La nouvelle « Un amour dévorant » est une des plus étranges et aussi celle dont j'ai trouvé l'ambiance la plus effrayante. On mêle dans ce récit des légendes dont le lecteur ne peut que deviner peu à peu la teneur, avec des histoires de villageois, qui ont assisté à des manifestations très angoissantes. L'ambiance de ce petit village coupé du monde, de la forêt où apparaissent des ombres dont on ignore les intentions, l'atmosphère de terreur qui règne sur les habitants frappe beaucoup et on ne peut s'empêcher de se laisser gagner par ce climat d'épouvante.
La toute dernière nouvelle, « le confident » également m'a beaucoup frappée, par son ambiance un peu glauque, son côté un peu méditatif et en même temps un peu révoltant. L'histoire d'un homme qui a choisi la voie de l'obscurité, qui s'interroge sur les raisons qui l'ont poussé à ce choix et qui décrit sa vie immobile dans une obscurité totale, entouré par des voix dont on ne sait que peu de choses... à ne pas lire quand on est claustrophobe. La fin de cette nouvelle est très étrange, apaisée d'une certaine manière, mais aussi un peu étouffante.
Bref, c'est un recueil de nouvelles qui sont toutes différentes, qui ont chacune un charme particulier et que la plume très travaillée de Jaworski sert à merveille. J'ai maintenant d'autant plus envie de lire Gagner la Guerre et de retrouver Benvenuto.
Une lecture faite dans le cadre du challenge ABC - Littératures de l'Imaginaire
et du challenge Fantasy sous un chêne
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire