Depuis qu'un étrange phénomène a masqué le soleil, un hiver perpétuel s'est abattu sur la Terre. Les hommes ont dû s'adapter, mais ils ne sont pas les seuls. La nature a appris à survivre à sa manière: les pins, privés de lumière ont appris à se nourrir de chair et de sang. Et les êtres vivants qui approchent de la Malesève changent également. Dans cette atmosphère apocalyptique, Johan n'a qu'une chose en tête: retrouver Léa, dont il n'a plus de nouvelles depuis qu'elle a quitté Aurillac avec sa famille. Accompagné de son frère Théo, et de ses amis Fanie et Khalid, Johan va braver la Malesève et l'hiver, pour retrouver celle qu'il aime.
Bon, mon avis est un peu mitigé sur ce livre, et je ne sais vraiment pas par où commencer cette chronique. Il y a un tel fossé entre les choses que j'ai adoré et celles qui ne m'ont pas plu du tout que je ne peux même pas dire de quel côté la balance penche. Je l'ai dévoré, et en même temps, certains aspects m'ont un peu freinée, voire agacée dans ma lecture.
Je vais commencer par les points négatifs histoire d'en être débarrassée tout de suite. Surtout que ce point négatif ne regarde que moi, à savoir: les histoires d'amour. Bon, c'est le cœur de l'intrigue, le cœur du message (puis c'est écrit en quatrième de couv, on ne peut pas dire que je n'étais pas prévenue!) mais j'ai vraiment trouvé que pour le coup, c'était too much. Les beaux discours un peu dégoulinants, les actes héroïque accomplis par la force de l'amour pour untel ou unetelle, définitivement, ce n'est pas pour moi (mais ça c'est parce que je suis une ronchonne insensible :p) Et pourtant je suppose que la plume de monsieur Marcastel n'est pas en cause parce que certains de ces passages un peu guimauves ont vraiment failli m'arracher des larmichettes (bon, d'accord surtout dans le cas de certains personnages qui m'ont plus touchée que d'autres.) Je crois que l'ambiance du livre et les personnages ont surtout beaucoup joué sur cet aspect émotionnel qui m'a quand même touchée dans une certaine mesure.
L'ambiance d'abord est, quant à elle, parfaitement maîtrisée par l'auteur. Sombre, angoissante, mystérieuse, le décor posé par cet hiver presque entièrement nocturne fait froid dans le dos, et je dois bien avouer qu'à partir du moment où les personnages s'éloignent de la civilisation pour entrer en territoire hostile, j'ai été happée dans l'histoire au point de ne plus pouvoir reposer le livre. Si l'on est avertis dès le départ de certains des dangers qui rôdent, certains sont inconnus, et bien plus terrifiants, d'autant que Jean-Luc Marcastel laisse toujours planer un suspense sur la suite des événements, il joue un peu avec les ficelles de l'horreur: une créature inconnue, qui frappe d'abord sans que l'on puisse l'apercevoir, une menace qui rampe dans l'obscurité.. bref, de quoi faire frissonner (surtout moi qui suis une peureuse!). Le tout servi par une écriture très imagée, et malgré tout fluide et expressive. (juste un petit tic de monsieur Marcastel que j'avais déjà repéré dans Louis le Galoup: quand il a mis la main sur une expression qui sonne bien, il a tendance à la ressortir partout ^^.)
Ce que j'ai apprécié également, c'est que les dangers ne viennent pas seulement de la forêt. J'ai même trouvé que la nature hostile était malgré tout bien mise en retrait par rapport au véritable danger représenté par les humains. Ces derniers, face à cette ambiance d'apocalypse, révèlent leurs instincts les plus primaires, sont prêt à céder à toutes les violences au nom de la survie de l'espèce, profitent de la panique générale pour tenter de s'approprier le pouvoir sur les autres, chatouillent même parfois une philosophie darwiniste de la survie des plus aptes. Finalement ce n'est pas la Malesève qui représente le véritable danger, c'est l'homme lui-même qui est un loup pour l'homme, et c'est lorsque les règles qui régissent la civilisation s'écroulent et semblent n'avoir plus lieu d'être que ces derniers dévoilent leur vraie nature.
Un tableau de l'humanité qui semble bien pessimiste au premier abord. Et pourtant, on sent tout de même tout au long du livre une note d'espoir dans la plume de Jean-Luc Marcastel, un espoir qui est surtout porté par nos héros, des personnages auxquels on ne peut s'empêcher de s'attacher. Mon petit faible va surtout à Théo, pour son côté chevaleresque (quelque chose qui m'aurait sans doute énervé chez un autre personnage, mais que j'ai beaucoup apprécié ici) et aussi parce que c'est le personnage dont le côté torturé m'a le plus touchée. J'ai bien aimé le caractère pétillant de Fanie, même si j'ai trouvé qu'elle avait une fâcheuse tendance à se fourrer dans les ennuis, et l'humour de Khalid, surtout grâce à son fameux « Mon grand père, y faisait des babouches... ». Par contre, j'ai eu beaucoup de mal avec Johan, malgré l'ambiguïté de son caractère, et son côté un peu schizophrène, avec le personnage de Corbeau. Ce personnage n'a pas réussi à me toucher, c'est peut-être d'ailleurs par contraste que j'ai d'autant plus apprécié Théo. Spoiler: et c'est sans doute pour ça que je voulais que Fanie finisse avec Théo et pas avec Johan XD!
Bref, finalement j'ai aimé beaucoup de choses dans ce livre, j'ai juste été vraiment agacée par le début et la fin, où l'on quitte l'atmosphère lugubre de la forêt pour retrouver un semblant de civilisation, et où les passages romantiques prennent le plus de place. Clairement, je n'ai pas accroché aux différentes romances qui parcourent tout le récit, et si elle sont un peu reléguées à l'arrière plan quand les personnages affrontent les dangers de leur environnement, je n'ai pas apprécié les passages où elles étaient mises au premier plan. Mais le reste soulève des questions vraiment intéressantes, donne une image pessimiste, mais non dénuée d'espoir, de la nature humaine, et s'achève finalement sur un très beau message (c'est juste que j'aurais préféré qu'il soit amené un peu plus subtilement, parce que du coup à trop vouloir en faire, il perd de sa force. En tout cas, c'est l'impression que j'ai eue.). Une lecture que j'ai quand même apprécié dans l'ensemble, mais dont j'attendais peut-être un peu plus.
Je vais commencer par les points négatifs histoire d'en être débarrassée tout de suite. Surtout que ce point négatif ne regarde que moi, à savoir: les histoires d'amour. Bon, c'est le cœur de l'intrigue, le cœur du message (puis c'est écrit en quatrième de couv, on ne peut pas dire que je n'étais pas prévenue!) mais j'ai vraiment trouvé que pour le coup, c'était too much. Les beaux discours un peu dégoulinants, les actes héroïque accomplis par la force de l'amour pour untel ou unetelle, définitivement, ce n'est pas pour moi (mais ça c'est parce que je suis une ronchonne insensible :p) Et pourtant je suppose que la plume de monsieur Marcastel n'est pas en cause parce que certains de ces passages un peu guimauves ont vraiment failli m'arracher des larmichettes (bon, d'accord surtout dans le cas de certains personnages qui m'ont plus touchée que d'autres.) Je crois que l'ambiance du livre et les personnages ont surtout beaucoup joué sur cet aspect émotionnel qui m'a quand même touchée dans une certaine mesure.
L'ambiance d'abord est, quant à elle, parfaitement maîtrisée par l'auteur. Sombre, angoissante, mystérieuse, le décor posé par cet hiver presque entièrement nocturne fait froid dans le dos, et je dois bien avouer qu'à partir du moment où les personnages s'éloignent de la civilisation pour entrer en territoire hostile, j'ai été happée dans l'histoire au point de ne plus pouvoir reposer le livre. Si l'on est avertis dès le départ de certains des dangers qui rôdent, certains sont inconnus, et bien plus terrifiants, d'autant que Jean-Luc Marcastel laisse toujours planer un suspense sur la suite des événements, il joue un peu avec les ficelles de l'horreur: une créature inconnue, qui frappe d'abord sans que l'on puisse l'apercevoir, une menace qui rampe dans l'obscurité.. bref, de quoi faire frissonner (surtout moi qui suis une peureuse!). Le tout servi par une écriture très imagée, et malgré tout fluide et expressive. (juste un petit tic de monsieur Marcastel que j'avais déjà repéré dans Louis le Galoup: quand il a mis la main sur une expression qui sonne bien, il a tendance à la ressortir partout ^^.)
Ce que j'ai apprécié également, c'est que les dangers ne viennent pas seulement de la forêt. J'ai même trouvé que la nature hostile était malgré tout bien mise en retrait par rapport au véritable danger représenté par les humains. Ces derniers, face à cette ambiance d'apocalypse, révèlent leurs instincts les plus primaires, sont prêt à céder à toutes les violences au nom de la survie de l'espèce, profitent de la panique générale pour tenter de s'approprier le pouvoir sur les autres, chatouillent même parfois une philosophie darwiniste de la survie des plus aptes. Finalement ce n'est pas la Malesève qui représente le véritable danger, c'est l'homme lui-même qui est un loup pour l'homme, et c'est lorsque les règles qui régissent la civilisation s'écroulent et semblent n'avoir plus lieu d'être que ces derniers dévoilent leur vraie nature.
Un tableau de l'humanité qui semble bien pessimiste au premier abord. Et pourtant, on sent tout de même tout au long du livre une note d'espoir dans la plume de Jean-Luc Marcastel, un espoir qui est surtout porté par nos héros, des personnages auxquels on ne peut s'empêcher de s'attacher. Mon petit faible va surtout à Théo, pour son côté chevaleresque (quelque chose qui m'aurait sans doute énervé chez un autre personnage, mais que j'ai beaucoup apprécié ici) et aussi parce que c'est le personnage dont le côté torturé m'a le plus touchée. J'ai bien aimé le caractère pétillant de Fanie, même si j'ai trouvé qu'elle avait une fâcheuse tendance à se fourrer dans les ennuis, et l'humour de Khalid, surtout grâce à son fameux « Mon grand père, y faisait des babouches... ». Par contre, j'ai eu beaucoup de mal avec Johan, malgré l'ambiguïté de son caractère, et son côté un peu schizophrène, avec le personnage de Corbeau. Ce personnage n'a pas réussi à me toucher, c'est peut-être d'ailleurs par contraste que j'ai d'autant plus apprécié Théo. Spoiler: et c'est sans doute pour ça que je voulais que Fanie finisse avec Théo et pas avec Johan XD!
Bref, finalement j'ai aimé beaucoup de choses dans ce livre, j'ai juste été vraiment agacée par le début et la fin, où l'on quitte l'atmosphère lugubre de la forêt pour retrouver un semblant de civilisation, et où les passages romantiques prennent le plus de place. Clairement, je n'ai pas accroché aux différentes romances qui parcourent tout le récit, et si elle sont un peu reléguées à l'arrière plan quand les personnages affrontent les dangers de leur environnement, je n'ai pas apprécié les passages où elles étaient mises au premier plan. Mais le reste soulève des questions vraiment intéressantes, donne une image pessimiste, mais non dénuée d'espoir, de la nature humaine, et s'achève finalement sur un très beau message (c'est juste que j'aurais préféré qu'il soit amené un peu plus subtilement, parce que du coup à trop vouloir en faire, il perd de sa force. En tout cas, c'est l'impression que j'ai eue.). Une lecture que j'ai quand même apprécié dans l'ensemble, mais dont j'attendais peut-être un peu plus.
Ah, je suis contente de lire une chronique comme ça parce qu'à voir pas mal d'avis super enthousiaste, j'en venais à me poser des questions. Je ne l'ai pas lu, mais clairement avec ce qu'il annonce, je pense que je réagirais comme toi au romantisme et au message. Rien que je supporte moins que l'amour dégoulinant et les gros sabots. Tu confirmes donc mon impression première. ^^
RépondreSupprimerC'est vrai que pour le coup, trop de romance tue la romance ^^! C'est dommage parce que en dehors de ça, il y a une vraie tension et une réflexion intéressante sur la nature humaine. Et c'est vrai que toutes ces histoires d'amour ont une cohérence par rapport au message délivré, mais quand on est allergique à la guimauve, ça ne passe pas toujours très bien ^^! Merci de ta visite en tout cas!
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