Curieux rituel que celui de Guillaume. Toutes les nuits, il observe sa voisine, une vieille dame qui écrit jusque tard dans la nuit. Il ne la connaît pas, mais lorsque sa lumière s'éteint, une jeune fille sort de chez elle, et disparaît au coin de la rue. Un soir Guillaume la suit et découvre son incroyable secret...
Un roman court et prenant que j'ai littéralement dévoré, et que je pense pouvoir qualifier de coup de coeur. L'écriture est fluide, bien maîtrisée, adaptée à de jeunes lecteurs mais jolie et accrocheuse. Plusieurs amis m'en avaient parlé, peut-être un peu trop d'ailleurs, parce que cela m'avait laissé croire à un coup de théâtre à la fin, alors que le dénouement est finalement assez prévisible. Mais cela n'enlève rien au charme que j'ai trouvé à cette lecture, et au plaisir que j'ai eu à me retrouver plongée dans les aventures de Guillaume et sa quête d'Ida.
Le récit est court, en soi (moins d'une heure de lecture) et ne laisse aucun temps mort. On est accroché dès les premières pages, par le récit de Guillaume qui raconte l'histoire de la vieille dame qui écrit et de la jeune fille qui sort à la nuit tombée. Par la suite, toutes les évocations du pouvoir de l'écriture et des livres, nous plongent dans un univers magique dans lequel chacun peut reconnaître un peu de son expérience de lecteur.
Car dans cet univers fantastique, les héros se retrouvent plongés au coeur des classiques qui ont plus ou moins bercé l'enfance ou l'adolescence de chacun: Poil de Carotte, Alice au Pays des Merveilles, les poèmes de Rimbaud ou le Petit Prince... Gudule redonne vie aux personnages de ces histoires, les fait siens et crée quelque chose de neuf à partir d'un univers qui nous est somme toute assez familier (on voit apparaître dans l'histoire Poil de Carotte, Rimbaud ou Gavroche comme on verrait arriver de vieux amis) et elle réalise ainsi ce qui doit être le rêve de tout lecteur: pouvoir entrer dans les livres et rendre réels des personnages imaginaires. (J'avoue avoir versé ma larmichette à la mort de Gavroche... parmi toutes les références de ce livre, les Misérables est le seul ouvrage que je n'ai jamais lu, mais l'auteure reste dans les grands classiques, donc même sans avoir lu les oeuvres en question, on peut toujours s'y retrouver sans problème.)
J'ai apprécié énormément le duo Guillaume/Doudou, le garçon doué pour raconter les histoires mais pas pour les écrire, l'autre pétri de poésie et de références littéraires (et pourtant il rappe... quelque chose qui aurait pu m'agacer si le personnage n'avait pas été si attachant ^^) tous deux lancés en quête d'un fantasme qu'ils n'atteindront que par l'écriture. La fin est un peu abrupte (on tourne la dernière page et on est surpris de découvrir qu'en fait elle est blanche...) mais elle correspond bien à l'esprit du roman dans son ensemble: c'est un peu une invitation au lecteur qui peut remplir à sa guise les dernières pages blanches.
En somme, j'ai beaucoup aimé le fait que chacun des classiques contienne un indice, que les histoires se répondent et interagissent, encore une fois, c'est un coup de coeur, trop bref mais un coup de coeur quand même. Etrangement, au cours ma lecture, j'ai beaucoup pensé à Coeur d'Encre de Cornelia Funke, et j'ai eu le sentiment de trouver chez Gudule précisément ce qui manquait à cette saga pour me transporter complètement, notamment le fait de faire appel à des terrains connus (je me souviens avoir déploré de ne pas retrouver dans le livre les diverses références au Magicien d'Oz qui m'avaient plu dans le film.) C'est cette connivence créée entre le lecteur et les personnages par ces références communes qui m'a particulièrement plu dans la Bibliothécaire.
Un extrait pour finir!
Le récit est court, en soi (moins d'une heure de lecture) et ne laisse aucun temps mort. On est accroché dès les premières pages, par le récit de Guillaume qui raconte l'histoire de la vieille dame qui écrit et de la jeune fille qui sort à la nuit tombée. Par la suite, toutes les évocations du pouvoir de l'écriture et des livres, nous plongent dans un univers magique dans lequel chacun peut reconnaître un peu de son expérience de lecteur.
Car dans cet univers fantastique, les héros se retrouvent plongés au coeur des classiques qui ont plus ou moins bercé l'enfance ou l'adolescence de chacun: Poil de Carotte, Alice au Pays des Merveilles, les poèmes de Rimbaud ou le Petit Prince... Gudule redonne vie aux personnages de ces histoires, les fait siens et crée quelque chose de neuf à partir d'un univers qui nous est somme toute assez familier (on voit apparaître dans l'histoire Poil de Carotte, Rimbaud ou Gavroche comme on verrait arriver de vieux amis) et elle réalise ainsi ce qui doit être le rêve de tout lecteur: pouvoir entrer dans les livres et rendre réels des personnages imaginaires. (J'avoue avoir versé ma larmichette à la mort de Gavroche... parmi toutes les références de ce livre, les Misérables est le seul ouvrage que je n'ai jamais lu, mais l'auteure reste dans les grands classiques, donc même sans avoir lu les oeuvres en question, on peut toujours s'y retrouver sans problème.)
J'ai apprécié énormément le duo Guillaume/Doudou, le garçon doué pour raconter les histoires mais pas pour les écrire, l'autre pétri de poésie et de références littéraires (et pourtant il rappe... quelque chose qui aurait pu m'agacer si le personnage n'avait pas été si attachant ^^) tous deux lancés en quête d'un fantasme qu'ils n'atteindront que par l'écriture. La fin est un peu abrupte (on tourne la dernière page et on est surpris de découvrir qu'en fait elle est blanche...) mais elle correspond bien à l'esprit du roman dans son ensemble: c'est un peu une invitation au lecteur qui peut remplir à sa guise les dernières pages blanches.
En somme, j'ai beaucoup aimé le fait que chacun des classiques contienne un indice, que les histoires se répondent et interagissent, encore une fois, c'est un coup de coeur, trop bref mais un coup de coeur quand même. Etrangement, au cours ma lecture, j'ai beaucoup pensé à Coeur d'Encre de Cornelia Funke, et j'ai eu le sentiment de trouver chez Gudule précisément ce qui manquait à cette saga pour me transporter complètement, notamment le fait de faire appel à des terrains connus (je me souviens avoir déploré de ne pas retrouver dans le livre les diverses références au Magicien d'Oz qui m'avaient plu dans le film.) C'est cette connivence créée entre le lecteur et les personnages par ces références communes qui m'a particulièrement plu dans la Bibliothécaire.
Un extrait pour finir!
"Un labyrinthe de corridors s'enfonce dans l'obscurité. Cà et là, de hautes fenêtres répandent une faible clarté. Leurs reflets, rectangles blêmes projetés sur le sol, dessinent les cases d'une étrange marelle, que Guillaume, malgré sa hâte, évite de piétiner.
Quels êtres invisibles y sautaient à cloche-pied avant son arrivée? De quels fantômes a t-il interrompu le jeu?
Un frisson le parcourt de la tête aux pieds.
Tout au bout, les petits pas s'estompent peu à peu.
Malgré la peur qui maintenant lui tenaille le ventre, Guillaume s'obstine, et c'est hors d'haleine qu'il parvient à ce qui semble être le fond du couloir.
Le fond? Non, le couloir tourne et aboutit dans une immense pièce, violemment éclairée. Les yeux de l'adolescent, habitués à la pénombre, clignent douloureusement tandis qu'il y pénètre.
L'endroit est extraordinaire: des rayonnages couvrent les murs et s'alignent les uns derrière les autres, formant d'étroites allées. Combien y a t-il de livres ici? Dix mille, cent mille, un million? Une odeur de vieux papier, à la fois âcre et doucereuse, émane du fantastique amas d'ouvrages, dont certains ont plus d'un sicle. Couvertures de cuir, de tissu, de carton, aux tranches dorées; parchemins roulés; éditions rares et volumes populaires pleins de naïves illustrations; tout le savoir du monde semble rassemblé ici."
RépondreSupprimerOh j'ai vu une adaptation théâtrale de ce récit par des collégiens : c'était frais et très drôle mais je n'ai jamais eu l'occasion de le lire.
RépondreSupprimerJe l'ai lu un peu sur un coup de tête, mais je ne regrette pas du tout, c'est un roman jeunesse que je conseille vraiment! Surtout pour donner envie de lire des classiques!