jeudi 6 avril 2017

Les enfants d'Erebus, tome 1 - Jean-Luc Marcastel


Paris, 1935.
Lorsqu'un inconnu débarque chez l'explorateur Armand de Carsac dans l'intention de voir un étrange obélisque, Jade, âgée de 16 ans, comprend que son père ne lui a pas tout dit de l'expédition Antarctique qui se solda par un échec cuisant quelques années auparavant.

Quels secrets cache la mystérieuse relique ? Quelle est la motivation de ces redoutables poursuivants, prêts à tout pour se l'approprier ? Et surtout, surtout, qui sont les enfants d'Erebus ?

Après Louis le Galoup, donc j'avais beaucoup aimé le premier tome, et Le Dernier Hiver, dont j'avais adoré une bonne partie mais dont les multiples histoires d'amour m'avaient laissé de marbre, je me suis lancée dans le premier tome des enfants d'Erebus avec bon espoir, mais malgré tout un chouïa d'appréhension (sans doute la raison pour laquelle il m'a fallu autant de temps pour le sortir de ma PAL, bien qu'il y soit depuis 2014.) Heureusement, j'ai beaucoup aimé ce premier tome, malgré quelques défauts impossibles à ignorer et j'espère que la suite ne tardera pas à rejoindre ma PAL, car ce roman a réussi à piquer ma curiosité.

Comme dans tous ses romans, Jean-Luc Marcastel fait preuve de ses talents de conteur, et il est difficile de lâcher le livre une fois commencé. Il a quelques tics d'écriture qui peuvent être irritants (une tendance à répéter constamment les mêmes formules, une tendance générale à la grandiloquence et à la juxtaposition de propositions qui peut s'avérer un peu lourde parfois) mais ces petits défauts qui pourraient me faire jeter le livre chez un autre auteur me dérangent à peine ici, tant il excelle à tenir son lecteur en haleine, poser une atmosphère, planter un décor et faire vivre ses personnages sous nos yeux.

Au niveau de l'intrigue, si elle ne brille pas par son originalité, elle est néanmoins efficace et menée tambour battant. J'ai été un peu mieux convaincue par la première partie qui plantait un décor passionnant et mystérieux, au coeur du manoir De Carsac et de son étrange musée, avec le récit de l'expédition Antarctique de William Dyer et l'énigme qui plane sur son sort. C'est un moment du roman où j'étais littéralement scotchée au livre, et où j'avais bien du mal à le lâcher. La deuxième partie, après un petit coup de mou vers le milieu du livre, est plus portée sur l'action pure et m'a parue un peu plus classique, mais elle débouche sur un épilogue qui laisse présager d'un beau méli-mélo pour la suite et qui m'intrigue énormément!

Au niveau des personnages, on reste quand même dans pas mal de clichés, notamment avec l'héroïne, Jade l'Eurasienne, qui est naturellement douée en tout, jolie, parfaite qui porte du 34 et du 85B (ce n'est pas une blague, c'est précisé dans le roman et cela m'a agacée. Ne serait-ce que, encore une fois, parce que cela continue de véhiculer le cliché de l'héroïne toujours exactement conforme aux canons de beauté et de minceur occidentaux. Sans compter l'idée reçue selon laquelle une femme serait automatiquement jalouse à la vue d'une autre jolie femme, comme si elle était automatiquement une rivale. Bref, quelques clichés un chouïa sexistes et un brin irritants.)

J'ai en revanche beaucoup aimé le personnage d'Arsène (j'ai un faible pour les durs au coeur tendre, de toute façon ^^) le colosse à moitié mécanique, qui a sans nul doute une histoire tragique que je suis curieuse de connaître. Difficile d'en dire plus sans spoiler, mais d'une manière générale, je suis intriguée par les personnages qui gravitent autour de Jade et qui semblent en savoir bien plus qu'ils ne veulent bien le dire.

Bref, un premier tome qui a ses défauts, mais qui plante le décor d'une intrigue prometteuse, sur fond de fantastique lovecraftien. En dépit de quelques clichés et toujours quelques tics d'écriture propres à Marcastel, on se laisse sans difficulté happer dans ce roman mystérieux et haletant, et j'ai pour ma part passé un très bon moment de lecture.

Un livre lu dans le cadre du challenge Coupe des Quatre Maisons (item éphémère Strangulot : Un livre avec une créature marine en couverture pour 100 points)


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