lundi 26 décembre 2016

Inside the Magic: The Making of Fantastic Beasts and Where to Find Them - Ian Nathan


Difficile de parler du livre du film sans évoquer le film lui-même... ma chronique fera donc double emploi : j'y donne à la fois mon avis sur le film et mon avis sur le livre, qui, somme toute, sont assez indissociables.

Retournez dans le monde des sorciers et découvrez comment le réalisateur David Yates et le producteur David Heyman ont porté à l'écran la toute nouvelle aventure imaginée par J.K. Rowling. Dans ce livre, les passionnés de cinéma feront connaissance avec le magizoologiste Newt Scamander, ainsi que les principaux personnages, lieux, objets magiques et créatures qu'il rencontrera au cours de ses aventures dans le New York des années 20.

Après la déception que j'avais ressentie avec Harry Potter and the Cursed Child (que j’avais pourtant acheté avec des étoiles dans les yeux et des couinements d’impatience comme n’importe quel tome de Hary Potter) j’étais, paradoxalement, d’autant plus impatiente et optimiste pour la sortie de Fantastic Beasts and Where to Find Them. D’abord, l’idée de suivre un personnage qui n’avait rien à voir avec Harry, Ron, Hermione et Poudlard me semblait d’autant plus prometteuse que The Cursed Child avait fini de me convaincre qu’il valait mieux laisser le point final des aventures de notre trio fétiche à la fin des Reliques de la Mort. Le monde créé par J.K. Rowling est suffisamment vaste, et suffisamment riche pour donner matière à d’autres histoires tout aussi passionnantes, sans pour autant toujours tourner autour du sorcier à lunettes.

J’étais donc particulièrement fébrile à l’idée de suivre le personnage tout neuf de Newt Scamander dans sa quête des Animaux Fantastiques, dans un nouveau décor, une nouvelle époque, avec de nouveaux enjeux. Et il faut bien admettre que sur ce point j’ai été comblée. D’abord à cause du personnage de Newt lui-même, impeccablement interprété par Eddie Redmayne, qui est devenu dès ses premières minutes à l’écran un de mes personnages favoris du Potterverse. J’ai été charmée par son côté adorablement décalé, sa gaucherie attendrissante et surtout le dévouement dont il fait preuve à l’égard des créatures fantastiques. C'est un personnage touchant, profondément bon, et j'en suis immédiatement tombée amoureuse.

Ensuite, tous les personnages, animaux comme humains, qui l’entourent sont tous plus attachants les uns que les autres. J’ai trouvé l’introduction de Jacob, un Moldu qui a enfin un vrai rôle dans le monde des sorciers, particulièrement rafraîchissante, les soeurs Goldstein, Tina et Queenie forment un duo complémentaire très sympathique, et je ne pense pas qu’il soit possible de rester insensible à des créatures aussi mignonnes que le Niffleur ou Pickett le Botruc (pour ne citer qu’eux). Enfin, le cadre de l’action, à savoir le New-York des années 1920, provoque une sensation de dépaysement bien différente de celle que l’on retrouve dans la saga Harry Potter. Elle donne au film un côté plus sombre, plus brut, moins féérique par certains aspects, qui correspond plutôt bien au ton plus adulte de cette nouvelle saga cinématographique.

Vous l’aurez compris, j’ai adoré Fantastic Beasts et lorsque j’ai trouvé ce livre au pied du sapin, je me suis immédiatement plongée dedans, d’abord, tout simplement, pour retrouver l’atmosphère qui m’avait plu dans le film. Ce qui n’a pas manqué, évidemment, grâce aux nombreuses images, qui incluent non seulement des images du film lui-même, mais aussi des coulisses du tournage, des concept-arts de créatures, de lieux, de costumes ou d’objets, ou encore des reproductions de documents aperçus tout au long du film de façon plus ou moins furtive.

Le livre explique les différentes facettes de la production du film du point de vue créatif et technique, depuis l’écriture jusqu’à la réalisation, sans s’attarder sur l’intrigue en tant que telle. On se concentre tour à tour sur un personnage, sur les décors, sur les costumes, sur des éléments clés de l’univers du film (la valise de Newt, les baguettes magiques, les animaux fantastiques…) de façon relativement thématique (même si un chouïa chaotique). Tour à tour, on découvre ce qui a influencé le casting des acteurs principaux, et ceux-ci nous livrent leur vision du personnage qu’ils interprètent, et en quoi cette vision a influencé leur manière de jouer . On apprend également de quelle manière J.K. Rowling a été impliquée dans le projet, non seulement à travers l’écriture du script, exercice très différent de l’écriture d’un roman, mais aussi par le biais de contributions diverses, sur les personnages, les décors, les accessoires et autres, pour permettre de donner vie à son univers.

Tout au long du livre, on voit comment se retrouvent, dans le script de Fantastic Beasts, des thématiques chères à l’auteur de Harry Potter : la différence, la tolérance (et l’intolérance dans certains cas), la difficulté à trouver sa place dans le monde, la complexité des relations humaines. A l'instar de la saga du petit sorcier, les personnages sont plus profonds qu’il n’y paraît au premier abord, c’est ce qui les rend attachant, et le film oscille lui-même constamment entre comédie et drame. Ce livre s’intéresse notamment à la manière dont ce constant balancement, cette complexité a été retranscrite à l’écran, que ce soit au niveau des décors, des couleurs choisies, du design des costumes (qui reflètent le caractère de leur personnage, tout comme leurs baguettes, d’ailleurs)

On y découvre également comment a été recréée la ville de New-York des années 20, entre décors grandeur nature et effets spéciaux, des décors inspirés de bâtiments réels jusqu’aux nécessaires libertés prises par le scénario (j’ai par exemple appris que le zoo de New-York n’existait pas encore à l’époque, mais je suis entièrement d’accord pour dire qu’il aurait tout de même été dommage pour un magizoologiste comme Newt de ne pas y faire un tour.) On s’attarde aussi sur le travail fait sur les décors, les véhicules, tous les éléments reproduits en taille réelle, entièrement ou en partie, pour les besoins du tournage, et qui donnent un aspect tangible aux scènes aussi bien dans le New-York des années 1920 côté Moldu qu’au coeur du MACUSA, l’équivalent américain du Ministère de la Magie. Toute une partie s’intéresse par ailleurs au travail effectué sur la partie proprement fantastique du film, notamment les Animaux eux-mêmes et tous les moyens mis en œuvre pour donner vie à ce bestiaire légendaire, aussi bien au niveau du processus créatif (l’apparence des animaux, leur manière d’évoluer dans l’espace, de communiquer, les sons qu’ils produisent, leur habitat et la conception des différentes "sections" de la valise de Newt) qu’au niveau technique (marionnettes, effets spéciaux…) tout en lui conservant sa crédibilité et son authenticité.

Mais j’ai surtout apprécié découvrir le soin apporté aux détails en apparence sans importance, parfois à des éléments qui n’apparaissent même pas à l’écran, mais qui ajoutent une profondeur, une existence à l’univers au delà des limites de l’histoire telle qu'elle apparaît effectivement : un nom sur une carte d’identité, le détail d’un vêtement, la une d’un journal, l'organisation des objets dans une pièce, autant d’éléments qui font sens et rendent l’ensemble consistant et crédible. Grâce au livre qui passe au crible le travail des différentes équipes du film, on réalise que le monde des sorciers américains a vraiment été pensé et réalisé dans ses moindres détails, et que chaque élément que l’on voit à l’écran n’est pas là par hasard.

Ainsi, tout en permettant de se replonger dans l‘univers du film, ce livre permet également de mesurer le travail titanesque qui a été mis en oeuvre pour donner vie à chaque parcelle ce tout nouveau chapitre de l’histoire du monde magique, ouvrant sur un univers qui va bien au delà de l’histoire racontée et de ce que l’on en voit à l’écran. C’est dans ce sens du détail que l’on retrouve, entre autres, la marque de Rowling, et c’est probablement aussi la raison pour laquelle, sans que n’apparaisse aucun des personnages ou lieux emblématiques de Harry Potter, on retrouve pourtant sans problème dans Fantastic Beasts ce qui fait toute la magie de la saga (et qui faisait cruellement défaut dans The Cursed Child en dépit de son fanservice outrancier.)

Bref, en ayant adoré le film, j’étais heureuse d’en apprendre un peu plus sur les coulisses de sa réalisation, et de voir mon attention attirée sur des éléments révélateurs qui, évidemment, m’ont échappé lorsque j’ai vu le film au cinéma. J’ai eu autant de plaisir en voyant ce film que si j’avais lu un nouveau tome de Harry Potter, avec cet avantage de ne pas avoir à comparer une adaptation à un livre déjà existant (même si du coup, quitte à publier un support papier, j’aurais préféré une vraie novélisation plutôt qu’un bête script avec une belle couverture reliée pour justifier son prix... ) En tout cas, je suis totalement prête pour la suite de cette nouvelle saga, et j’attends avec impatience le retour de Newt Scamander au cinéma!


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