Avec pas mal de retard par rapport à la date initialement prévue (encore, mais encore pour cause d'empêchements personnels) voilà le quatrième chapitre du Rendez-vous (littéraire!?) de Minidou et Marmotte, avec cette fois, un auteur antique: Ovide.
La séduction : un art subtil, un rite mis à l'honneur pendant la Renaissance avec les cours d'amour, mais déjà chanté par Ovide. La femme étant libre de ses sens et de ses sentiments, comment la conquérir ? Où tendre ses filets ? Compliments, promesses, larmes, baisers, hardiesse... Toutes les armes sont bonnes. Celle que l'on aime une fois séduite, comment la retenir ? Au terme d'un jeu dont le prix est le plaisir, l'amant raffiné a plus d'une corde à son arc... Quant à la femme, il lui appartient de garder son éternel féminin, ce qui n'est pas le plus facile... Au-delà de l'artifice, l'art doit gouverner l'amour. Un art dans lequel Ovide est passé maître.
Ce court ouvrage d'Ovide nous présente avec beaucoup d'humour des conseils adressés aux jeunes romains en matière d'amour. Dès le début, le ton est donné, et l'on sent qu'Ovide lui-même ne prend pas au sérieux ses propres conseils, par le décalage constant entre la frivolité de la matière, et la noblesse des exemples donnés.
Dès le début,en effet, le jeune romain à la recherche de l'amour est comparé à un chasseur, à un soldat. L'Amour lui-même est représenté comme sauvage, violent, comme une créature à dompter. (il est comparé à un enfant, sans doute en référence au dieu Amour tel qu'il est représenté dans la mythologie). Ovide se présente comme précepteur dans cette matière particulière qui est la recherche de l'amour. On voit déjà pas mal d'auto-dérision dans cette manière de présenter de manière très académique un sujet considéré comme frivole.
De fréquents exemples sont tirés de la mythologie. Ovide s'inspire de ces exemples illustres pour donner du poids à son entreprise, ou à l'inverse donner des contre-exemples.En donnant à voir des lieux propices aux amants, et des lieux où les femmes se trouvent fréquemment, il compare ainsi la séduction au théâtre avec l'enlèvement des Sabines, mettant ainsi sur le même plan l'événement mythique et l'action triviale.
Des stratagèmes sont donnés avec humour pour séduire les femmes, Ovide n'hésitant pas à forcer le trait et à comparer la séduction à une véritable campagne militaire où tous les moyens sont bons: se montrer empressé auprès de la femme convoitée, essayer de se mettre à son avantage en toute occasion. La métaphore militaire est très claire lorsqu'il compare le succès de l'entreprise au triomphe des généraux romains. On trouve tout au long du livre ce décalage entre la légèreté du sujet et la grandeur des exemples et des comparaisons données, ce qui rend l'ensemble particulièrement drôle.
Les femmes n'ont pas toujours la part belle, dans cette œuvre d'Ovide, car elles sont présentées comme des proies faciles, dominées par des faiblesses contre-nature, dont il donne encore une fois d'illustres exemples, comme le comportement incestueux de Myrrha. En contrepartie, il ne manque pas toutefois de prodiguer des conseils aux jeunes filles, afin qu'elles se trouvent à armes égales avec les jeunes gens qui auront bénéficié de son enseignement. Encore une fois, ces conseils sont assez drôles, mettant l'accent sur la frivolité des femmes et l'importance donnée à leur apparence (le conseil donné à une femme petite de s'asseoir, de peur que, alors qu'elle se tient debout, on ne la croie déjà assise me fait bien rire, entre autres.)
Bref, c'est un ouvrage assez court, mais très amusant, où l'on sent beaucoup d'ironie de la part de l'auteur, et beaucoup d'auto-dérision notamment dans le constant décalage entre la légèreté du sujet traité, et la façon de le traiter en convoquant des exemples sérieux et nobles. Cela me donne bien envie de relire les Métamorphoses!
Et voilà, avec Marmotte, nos réflexions sur le thème "Ovide, c'est rigolo" =p
Dès le début,en effet, le jeune romain à la recherche de l'amour est comparé à un chasseur, à un soldat. L'Amour lui-même est représenté comme sauvage, violent, comme une créature à dompter. (il est comparé à un enfant, sans doute en référence au dieu Amour tel qu'il est représenté dans la mythologie). Ovide se présente comme précepteur dans cette matière particulière qui est la recherche de l'amour. On voit déjà pas mal d'auto-dérision dans cette manière de présenter de manière très académique un sujet considéré comme frivole.
De fréquents exemples sont tirés de la mythologie. Ovide s'inspire de ces exemples illustres pour donner du poids à son entreprise, ou à l'inverse donner des contre-exemples.En donnant à voir des lieux propices aux amants, et des lieux où les femmes se trouvent fréquemment, il compare ainsi la séduction au théâtre avec l'enlèvement des Sabines, mettant ainsi sur le même plan l'événement mythique et l'action triviale.
Des stratagèmes sont donnés avec humour pour séduire les femmes, Ovide n'hésitant pas à forcer le trait et à comparer la séduction à une véritable campagne militaire où tous les moyens sont bons: se montrer empressé auprès de la femme convoitée, essayer de se mettre à son avantage en toute occasion. La métaphore militaire est très claire lorsqu'il compare le succès de l'entreprise au triomphe des généraux romains. On trouve tout au long du livre ce décalage entre la légèreté du sujet et la grandeur des exemples et des comparaisons données, ce qui rend l'ensemble particulièrement drôle.
Les femmes n'ont pas toujours la part belle, dans cette œuvre d'Ovide, car elles sont présentées comme des proies faciles, dominées par des faiblesses contre-nature, dont il donne encore une fois d'illustres exemples, comme le comportement incestueux de Myrrha. En contrepartie, il ne manque pas toutefois de prodiguer des conseils aux jeunes filles, afin qu'elles se trouvent à armes égales avec les jeunes gens qui auront bénéficié de son enseignement. Encore une fois, ces conseils sont assez drôles, mettant l'accent sur la frivolité des femmes et l'importance donnée à leur apparence (le conseil donné à une femme petite de s'asseoir, de peur que, alors qu'elle se tient debout, on ne la croie déjà assise me fait bien rire, entre autres.)
Bref, c'est un ouvrage assez court, mais très amusant, où l'on sent beaucoup d'ironie de la part de l'auteur, et beaucoup d'auto-dérision notamment dans le constant décalage entre la légèreté du sujet traité, et la façon de le traiter en convoquant des exemples sérieux et nobles. Cela me donne bien envie de relire les Métamorphoses!
Et voilà, avec Marmotte, nos réflexions sur le thème "Ovide, c'est rigolo" =p
Marmotte: on peut parler du fait que c'est précurseur des autres oeuvres d'Ovide, notamment les Métamorphoses. Puis y'a l'invocation à Vénus, là ou Virgile dans l'Enéide fait une invocation à la muse, si je me trompe pas, je trouve ça rigolo (mais j'ai un humour chelou)...
Minidou: Non, si si, je suis d'accord, ça rejoint justement mon avis sur le fait qu'il parle d'un sujet très léger sur un ton qui est normalement réservé aux grandes épopées en détournant tous les codes des genres nobles à sa sauce. T'inquiète pas, ça me fait rire aussi xD
Marmotte: Bon ca va alors, on est aussi folle l'une que l'autre. Ah puis Ovide fait sa pub aussi, c'est marrant. Il fait l'éloge de son talent de poète, tout ça !
Minidou: Tiens, me souviens plus de ça!
Marmotte: Oui oui, il parle de lui en disant," moi, le poète, je dis blabla" et donc tout le monde devrait l'écouter parce qu'il est guidé par les dieux et tout !!!
Minidou: Ah ben oui, normal xD
Marmotte: bon je pense que y'a pas mal d'autodérision là-dedans. En fait Ovide c'était un petit rigolo !^^
Minidou: En tout cas, ici, il passe son temps à se moquer de tout le monde (y compris de lui-même :p)
Minidou: Non, si si, je suis d'accord, ça rejoint justement mon avis sur le fait qu'il parle d'un sujet très léger sur un ton qui est normalement réservé aux grandes épopées en détournant tous les codes des genres nobles à sa sauce. T'inquiète pas, ça me fait rire aussi xD
Marmotte: Bon ca va alors, on est aussi folle l'une que l'autre. Ah puis Ovide fait sa pub aussi, c'est marrant. Il fait l'éloge de son talent de poète, tout ça !
Minidou: Tiens, me souviens plus de ça!
Marmotte: Oui oui, il parle de lui en disant," moi, le poète, je dis blabla" et donc tout le monde devrait l'écouter parce qu'il est guidé par les dieux et tout !!!
Minidou: Ah ben oui, normal xD
Marmotte: bon je pense que y'a pas mal d'autodérision là-dedans. En fait Ovide c'était un petit rigolo !^^
Minidou: En tout cas, ici, il passe son temps à se moquer de tout le monde (y compris de lui-même :p)
Pour voir l'avis de Marmotte, et nos réflexions sur le thème "Ovide, c'est un macho ou il le fait exprès?". c'est par ici!
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