Dix ans ont passé depuis que Josué Valienté est revenu des profondeurs de la Longue Terre. Il mène désormais une existence paisible dans une jeune colonie à plus d'un million de mondes de sa Terre d'origine et n'aspire plus qu'à vivre en famille sans se mêler des problèmes du multivers.
C'est alors que surgit sa vieille amie Sally Linsay porteuse de graves nouvelles. Les trolls, nos cousins pacifiques, sont de plus en plus souvent victimes de la maltraitance des hommes. Josué restera-t-il longtemps les bras croisés ?
D'autant que la tension monte entre les mondes lointains et la Primeterre, où l'inquiétant Brian Cowley, le nouveau président des États-Unis, ne cesse de durcir sa politique à l'égard des colonies. Exaspérés par les spoliations et les abus dont ils font l'objet, les pionniers déclarent leur indépendance. Il n'en fallait pas plus pour décider l'administration Cowley à lancer une expédition punitive censée ramener les brebis égarées dans le droit chemin.
C'est alors que surgit sa vieille amie Sally Linsay porteuse de graves nouvelles. Les trolls, nos cousins pacifiques, sont de plus en plus souvent victimes de la maltraitance des hommes. Josué restera-t-il longtemps les bras croisés ?
D'autant que la tension monte entre les mondes lointains et la Primeterre, où l'inquiétant Brian Cowley, le nouveau président des États-Unis, ne cesse de durcir sa politique à l'égard des colonies. Exaspérés par les spoliations et les abus dont ils font l'objet, les pionniers déclarent leur indépendance. Il n'en fallait pas plus pour décider l'administration Cowley à lancer une expédition punitive censée ramener les brebis égarées dans le droit chemin.
Il m'a fallu deux ans pour lire la suite de The Long Earth, et si je me rappelle avoir adoré ce premier tome, il m'en restait des souvenirs assez flous, et j'avais un peu peur de ne pas réussir à me replonger dans la suite. Heureusement, une fois quelques ajustements opérés, on reprend bien vite ses marques dans ce foisonnement de mondes parallèles, et en dépit de la diversité des questions soulevées et de la quantité d'intrigues qui se déroulent en même temps, on s'y retrouve relativement facilement.
Il m'a tout de même fallu un petit moment pour être totalement à l'aise, et le premier tiers du livre s'est avéré un peu laborieux (principalement parce que, en dehors de Joshua et Lobsang, j'avais quasiment oublié tous les personnages du premier tome, et qu'on rencontre assez vite pas mal de nouveaux... il y a de quoi s'y perdre.) Il se déroule une dizaine d'années après le voyage de Joshua relaté dans The Long Earth, et entre temps, beaucoup de choses ont changé. En un sens, cela aide à se replonger dans l'univers, car les événements de ce tome ne réclament pas une connaissance immédiate de ceux du tome précédent, ce qui permet de s'y remettre en douceur, tandis que l'on apprend tous les bouleversements qui ont eu lieu pendant cette décennie.
D'une manière générale, la crise autour des pionniers et des nouvelles possibilités engendrées par la Longue Terre que l'on commençait à voir poindre dans le premier tome se cristallise ici autour de la question des "trolls", des humanoïdes pacifiques habitants de la Longue Terre et capables de passer naturellement d'un monde à l'autre. Incompris par les humains qui ne voient en eux que des animaux et non des êtres doués de conscience et d'intelligence, ils se retrouvent (bien malgré eux) les figures autour desquelles se concentrent toutes les tensions, entre ceux qui veulent les comprendre et militent pour leurs droits en arguant de leur rôle primordial au sein de l'écosystème de la Longue Terre, ceux qui veulent simplement les utiliser comme main d'oeuvre facile à exploiter, ou ceux qui s'en méfient purement et simplement et s'en servent pour démontrer à la population les perversions de la Longue Terre.
Car la véritable question de fond derrière tout cela est toujours la polarisation de la société (notamment américaine, ici) entre les pionniers, à des millions de mondes de la Terre (ou Datum) qui ne se reconnaissent plus dans le gouvernement en place, lequel les traite comme des parasites vivant sous la protection du gouvernement sans apporter de contribution valable à la société, et les citoyens américains restés sur Datum, parce qu'ils ne veulent ou ne peuvent pas passer d'une Terre à l'autre. Vingt-cinq ans après Step Day, les colonies devenues complètement autosuffisantes commencent à réclamer leur indépendance, et cela ne se fait pas sans douleur. Le titre de ce roman est particulièrement judicieux, car on a bien affaire ici à une longue guerre, une sorte de bras de fer entre ces différentes conceptions de la Longue Terre, qui n'attend qu'une toute petite poussée pour basculer dans l'affrontement militaire pur et simple.
Une bonne partie du roman est donc assez aride, principalement axée sur des questions politiques, suivant plusieurs trames narratives qui donnent l'impression de faire avancer l'intrigue assez lentement. Et en effet, en termes d'action pure, il ne se passe pas énormément de choses, même si les problématiques soulevées et approfondies par La Longue Terre sont toujours aussi fascinantes. J'ai regretté en revanche, que l'on n'accorde pas plus d'importance aux personnages comme Rod Green, celui-là même qui avait été abandonné par sa famille partie conquérir la Longue Terre alors qu'il était enfant. D'une manière générale, on accorde assez peu de place à cette minorité silencieuse dont l'amertume est, somme toute, bien compréhensible. Je me réjouissais, à la fin du premier tome, d'en apprendre un peu plus sur ces cas particuliers, qui sont apparemment assez nombreux (au point d'avoir un terme bien à eux, les homealones) Mais que nenni. Dans ce deuxième tome, Rod Green est à peine mentionné, les homealones sont jetés au coin d'une phrase sans aucun développement, et l'on n'en reparle plus par la suite.
En revanche, dans la deuxième partie du roman, on retrouve un peu plus l'aspect "aventure/exploration" qui m'avait plu dans le premier tome, et l'on découvre d'autres secrets de la Longue Terre, non pas celle colonisée par les humains, mais d'autres "Jokers" autrement dit des mondes présentant des particularités inattendues au sein d'une chaîne de mondes homogènes (souvent hostiles à l'homme ou ravagés par un cataclysme). On explore quelques uns de ces mondes ou l'évolution a parfois pris une tournure bien différente de celle que nous connaissons et c'est vraiment fascinant tout en apportant enfin un vrai souffle d'aventure au roman. Le seul point qui me chagrine est que cela arrive assez tard, et cela donne une impression de déséquilibre entre ces deux pans du roman. Cela oblige à traverser toute une première moitié très "bavarde", pour enfin arriver à un peu d'action. Cela ne m'a pas dérangée personnellement, car j'ai beaucoup aimé toutes les discussions autour de la question des trolls, de l'indépendance des colons, etc, mais j'ai tout de même ressenti ce déséquilibre et je pense qu'il y a des lecteurs que cela pourrait rebuter.
Enfin, un petit mot sur la fin, car (sans spoiler) elle m'a laissée un peu perplexe. Pas dans le sens où les choses sont compliquées à comprendre (quoique?) mais plutôt dans le sens où elle m'a semblé légèrement... bâclée? En gros elle donne l'impression que toutes les problématiques de ce tome se résolvent en deux temps trois mouvements, ce qui ne justifiait donc pas forcément que l'on s'y attarde pendant 400 pages... mais cette résolution (qui n'est peut-être finalement pas si simple, mais il faudra lire le tome 3 pour le savoir) est un élément essentiel compte tenu du bouleversement inattendu de la toute fin... qui promet de nouveaux défis à relever pour les humains et la Longue Terre dans la suite de la série.
Bref, un deuxième tome un peu plus fouillis que le premier, un peu déséquilibré au niveau de l'action proprement dite (probablement dû à ce choix de faire démarrer le tome 2 dix ans après les événements du tome 1, ce qui oblige à une exposition assez longue et touffue) avec un foisonnement de personnages, anciens comme nouveaux, qui donnent parfois l'impression de faire du surplace. Mais il ne faut pas se fier aux apparences, car on y découvre tout de même plein de choses, on a le plaisir de retrouver des personnages que l'on connaît bien (à commencer par Joshua et Lobsang, évidemment) et l'aventure n'est pas totalement absente de ce deuxième tome, malgré sa tonalité plus politique. La cristallisation du conflit entre Datum et les colonies est passionnante et compense efficacement la lenteur relative de la première partie. J'ai regretté en revanche que, en dépit des multiples personnages, les points de vue et les opinions ne soient pas plus variés, et que l'on soit toujours du côté des "défenseurs" de la Longue Terre. J'aurais aimé que les opinions soient plus nuancées, et surtout avoir le point de vue de ceux qui ont vraiment tout perdu à cause de cette ouverture, à savoir les "homealones", comme Rod Green, grand oublié du roman. En dépit de la complexité des problématiques engendrées par la Longue Terre, les clivages restent très tranchés, et le lecteur très "guidé" dans ses opinions. Enfin, je réserve mon avis sur la toute fin du roman, car si certaines questions semblent résolues, je pense tout de même que les choses ne sont pas aussi simples, et que la suite montrera si c'est le cas ou non. Mais cela reste tout de même un très agréable moment de lecture même si un chouïa en dessous du premier, à mon avis.
Il m'a tout de même fallu un petit moment pour être totalement à l'aise, et le premier tiers du livre s'est avéré un peu laborieux (principalement parce que, en dehors de Joshua et Lobsang, j'avais quasiment oublié tous les personnages du premier tome, et qu'on rencontre assez vite pas mal de nouveaux... il y a de quoi s'y perdre.) Il se déroule une dizaine d'années après le voyage de Joshua relaté dans The Long Earth, et entre temps, beaucoup de choses ont changé. En un sens, cela aide à se replonger dans l'univers, car les événements de ce tome ne réclament pas une connaissance immédiate de ceux du tome précédent, ce qui permet de s'y remettre en douceur, tandis que l'on apprend tous les bouleversements qui ont eu lieu pendant cette décennie.
D'une manière générale, la crise autour des pionniers et des nouvelles possibilités engendrées par la Longue Terre que l'on commençait à voir poindre dans le premier tome se cristallise ici autour de la question des "trolls", des humanoïdes pacifiques habitants de la Longue Terre et capables de passer naturellement d'un monde à l'autre. Incompris par les humains qui ne voient en eux que des animaux et non des êtres doués de conscience et d'intelligence, ils se retrouvent (bien malgré eux) les figures autour desquelles se concentrent toutes les tensions, entre ceux qui veulent les comprendre et militent pour leurs droits en arguant de leur rôle primordial au sein de l'écosystème de la Longue Terre, ceux qui veulent simplement les utiliser comme main d'oeuvre facile à exploiter, ou ceux qui s'en méfient purement et simplement et s'en servent pour démontrer à la population les perversions de la Longue Terre.
Car la véritable question de fond derrière tout cela est toujours la polarisation de la société (notamment américaine, ici) entre les pionniers, à des millions de mondes de la Terre (ou Datum) qui ne se reconnaissent plus dans le gouvernement en place, lequel les traite comme des parasites vivant sous la protection du gouvernement sans apporter de contribution valable à la société, et les citoyens américains restés sur Datum, parce qu'ils ne veulent ou ne peuvent pas passer d'une Terre à l'autre. Vingt-cinq ans après Step Day, les colonies devenues complètement autosuffisantes commencent à réclamer leur indépendance, et cela ne se fait pas sans douleur. Le titre de ce roman est particulièrement judicieux, car on a bien affaire ici à une longue guerre, une sorte de bras de fer entre ces différentes conceptions de la Longue Terre, qui n'attend qu'une toute petite poussée pour basculer dans l'affrontement militaire pur et simple.
Une bonne partie du roman est donc assez aride, principalement axée sur des questions politiques, suivant plusieurs trames narratives qui donnent l'impression de faire avancer l'intrigue assez lentement. Et en effet, en termes d'action pure, il ne se passe pas énormément de choses, même si les problématiques soulevées et approfondies par La Longue Terre sont toujours aussi fascinantes. J'ai regretté en revanche, que l'on n'accorde pas plus d'importance aux personnages comme Rod Green, celui-là même qui avait été abandonné par sa famille partie conquérir la Longue Terre alors qu'il était enfant. D'une manière générale, on accorde assez peu de place à cette minorité silencieuse dont l'amertume est, somme toute, bien compréhensible. Je me réjouissais, à la fin du premier tome, d'en apprendre un peu plus sur ces cas particuliers, qui sont apparemment assez nombreux (au point d'avoir un terme bien à eux, les homealones) Mais que nenni. Dans ce deuxième tome, Rod Green est à peine mentionné, les homealones sont jetés au coin d'une phrase sans aucun développement, et l'on n'en reparle plus par la suite.
En revanche, dans la deuxième partie du roman, on retrouve un peu plus l'aspect "aventure/exploration" qui m'avait plu dans le premier tome, et l'on découvre d'autres secrets de la Longue Terre, non pas celle colonisée par les humains, mais d'autres "Jokers" autrement dit des mondes présentant des particularités inattendues au sein d'une chaîne de mondes homogènes (souvent hostiles à l'homme ou ravagés par un cataclysme). On explore quelques uns de ces mondes ou l'évolution a parfois pris une tournure bien différente de celle que nous connaissons et c'est vraiment fascinant tout en apportant enfin un vrai souffle d'aventure au roman. Le seul point qui me chagrine est que cela arrive assez tard, et cela donne une impression de déséquilibre entre ces deux pans du roman. Cela oblige à traverser toute une première moitié très "bavarde", pour enfin arriver à un peu d'action. Cela ne m'a pas dérangée personnellement, car j'ai beaucoup aimé toutes les discussions autour de la question des trolls, de l'indépendance des colons, etc, mais j'ai tout de même ressenti ce déséquilibre et je pense qu'il y a des lecteurs que cela pourrait rebuter.
Enfin, un petit mot sur la fin, car (sans spoiler) elle m'a laissée un peu perplexe. Pas dans le sens où les choses sont compliquées à comprendre (quoique?) mais plutôt dans le sens où elle m'a semblé légèrement... bâclée? En gros elle donne l'impression que toutes les problématiques de ce tome se résolvent en deux temps trois mouvements, ce qui ne justifiait donc pas forcément que l'on s'y attarde pendant 400 pages... mais cette résolution (qui n'est peut-être finalement pas si simple, mais il faudra lire le tome 3 pour le savoir) est un élément essentiel compte tenu du bouleversement inattendu de la toute fin... qui promet de nouveaux défis à relever pour les humains et la Longue Terre dans la suite de la série.
Bref, un deuxième tome un peu plus fouillis que le premier, un peu déséquilibré au niveau de l'action proprement dite (probablement dû à ce choix de faire démarrer le tome 2 dix ans après les événements du tome 1, ce qui oblige à une exposition assez longue et touffue) avec un foisonnement de personnages, anciens comme nouveaux, qui donnent parfois l'impression de faire du surplace. Mais il ne faut pas se fier aux apparences, car on y découvre tout de même plein de choses, on a le plaisir de retrouver des personnages que l'on connaît bien (à commencer par Joshua et Lobsang, évidemment) et l'aventure n'est pas totalement absente de ce deuxième tome, malgré sa tonalité plus politique. La cristallisation du conflit entre Datum et les colonies est passionnante et compense efficacement la lenteur relative de la première partie. J'ai regretté en revanche que, en dépit des multiples personnages, les points de vue et les opinions ne soient pas plus variés, et que l'on soit toujours du côté des "défenseurs" de la Longue Terre. J'aurais aimé que les opinions soient plus nuancées, et surtout avoir le point de vue de ceux qui ont vraiment tout perdu à cause de cette ouverture, à savoir les "homealones", comme Rod Green, grand oublié du roman. En dépit de la complexité des problématiques engendrées par la Longue Terre, les clivages restent très tranchés, et le lecteur très "guidé" dans ses opinions. Enfin, je réserve mon avis sur la toute fin du roman, car si certaines questions semblent résolues, je pense tout de même que les choses ne sont pas aussi simples, et que la suite montrera si c'est le cas ou non. Mais cela reste tout de même un très agréable moment de lecture même si un chouïa en dessous du premier, à mon avis.
10e lecture faite dans le cadre du challenge ABC Littératures de L'Imaginaire
Et lecture faite également dans le cadre du challenge Coupe des Quatre Maisons
(item Batteurs : un livre écrit à quatre mains, pour 25 points!)
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