Diana Bishop est la dernière d'une longue lignée de sorcières, mais elle a renoncé depuis longtemps à son héritage familial pour privilégier ses recherches universitaires, une vie simple et ordinaire. Jusqu'au jour où elle emprunte un manuscrit alchimique : L'Ashmole 782. Elle ignore alors qu'elle vient de réveiller un ancien et terrible secret, et que tous - démons, sorcières et vampires - le convoitent ardemment. Parmi eux, Matthew Clairmont, un vampire aussi redoutable qu'énigmatique. Un tueur, lui a-t-on dit. Diana se retrouve très vite au coeur de la tourmente, entre un manuscrit maudit et un amour impossible.
Sur les conseils (et presque les menaces!) de Marmotte, et après avoir tenté à moult reprises de commencer ce roman sans y parvenir, je me suis finalement plongé dans ce pavé qui m'avait été chaudement recommandé par plusieurs personnes, et dont l'auteur, entendue en conférence aux Utopiales, m'avait beaucoup intriguée. Si les premiers chapitres ont été laborieux, car Deborah Harkness prend bien le temps de poser ses personnages dans leur environnement et leurs habitudes avant de tout faire basculer, la suite s'est révélée beaucoup plus passionnante, et je ressors bien plus convaincue par cette lecture que ne le laissaient présager les premières pages.
Au premier abord, j'ai eu du mal à m'attacher aux personnages (Matthew est beaucoup trop colérique à mon goût, et j'ai trouvé que Diana se laissait bien facilement tourner la tête par le vampire, même si elle fait mine de lutter au début.) Néanmoins, j'ai trouvé la relation entre les deux personnages intéressante, notamment au début, car aucun des deux ne se fait d'illusion sur la véritable nature des vampires. Plutôt que sexy et attirant, Matthew est présenté, à juste titre, comme un prédateur, dont la beauté est avant tout dangereuse et dont les instincts s'accommodent assez mal du désir d'indépendance de Diana. En ce sens, les vampires de Deborah Harkness m'ont beaucoup rappelé les vampires d'Anne Rice, attirants à leur manière, mais en aucun cas inoffensifs. La mythologie vampirique m'a semblé elle aussi directement empruntée à celle d'Anne Rice (ce qu'une référence à peine déguisée à Lestat en cours de lecture n'a fait que confirmer!)
Ce premier tome, s'il est très riche et finalement assez prenant (une fois l'histoire bien installée) ne repose pas tant que ça, malgré tout, sur l'action et les rebondissements. Il y a une tension qui persiste tout au long du livre, autour du fameux livre, Ashmole 782, convoité par toutes les créatures, ainsi qu'autour de Diana et ses pouvoirs. Cette tension en elle-même suffirait à tenir le lecteur en haleine, mais s'y ajoute un aspect que j'ai particulièrement apprécié, et qui concerne toute la dimension scientifique de recherche autour de l'origine des différentes espèces. J'ai été particulièrement séduite par tout ce questionnement lié aux origines des créatures, et cette volonté de chercher une réponse scientifique, par le biais de la génétique, à l'existence du fantastique. C'est à partir du moment où l'on commence à explorer ces questions que j'ai été complètement happée par l'histoire.
Etrangement, les créatures qui m'ont le plus intéressée durant cette lecture n'ont été ni les vampires ni les sorcières, mais les daemons. Je dis "étrangement" car ils sont tout de même largement absents de ce premier tome, à l'exception de Hamish, le meilleur ami de Matthew (qui apparaît d'ailleurs trop peu, à mon grand désespoir) et Sophie et Nathaniel que l'on ne rencontre qu'assez tard dans le livre. J'ai surtout été intriguée par le peu d'informations que l'on a sur eux, et séduite par leur côté un peu décalé comparé aux autres créatures. J'ai trouvé très amusant et touchant leur côté un peu autistique, leur cerveau qui fonctionne à cent à l'heure, leur originalité, et j'aurais aimé qu'une plus grand place leur soit accordée (mais il paraît que c'est le cas dans la suite, donc je ne désespère pas ^^).
Outre Hamish, j'ai aussi beaucoup aimé le personnage de Marcus, qui m'a bien fait rire avec son attitude désinvolte. Il a une certaine légèreté qui contrebalance efficacement le côté sombre et torturé de Matthew (qui devient automatiquement plus sympathique à son contact!). Il m'a beaucoup fait penser à Lestat, ce qui joue évidemment en sa faveur. Du côté des vampires, Ysabeau m'a plu également par son côté à la fois glacé et terre-à terre, mais malgré tout très protecteur. Enfin, Marthe, avec sa tranquille efficacité et le contraste entre sa nature vampirique et son attitude chaleureuse et maternelle m'ont touchée.
Malgré tout il y a quelques tics de narration qui donnent parfois l'impression de rallonger le récit, à commencer par l'obsession de Matthew pour le vin. Je sais bien qu'il s'agit d'une spécialité de l'auteur, mais n'étant pas passionnée d'oenologie (je ne saurais pas distinguer un châteauneuf-du-pape d'une misérable piquette et j'avoue que ça ne m'empêche pas de dormir la nuit) j'ai fini par faire la grimace à chaque fois que l'on mentionnait une bouteille de vin, ce qui arrive à mon avis beaucoup trop fréquemment dans ce livre. D'une manière générale, on sent que l'auteur a saisi chaque occasion de parler de ses passions dans le roman, ce qui n'est pas nécessairement une mauvaise chose, mais mène parfois à des développements un peu longs et qui ne m'ont pas toujours paru intéressants. Heureusement, cela s'atténue largement dans la deuxième partie du livre, quand les choses commencent à prendre un tour beaucoup plus sérieux et dangereux pour les personnages (globalement, j'ai vraiment préféré la deuxième moitié du roman [spoiler] notamment la maison de Sarah et Em, les tantes de Diana, avec ses fantômes, sa conscience propre, et la petite communauté hétéroclite forcée de cohabiter sous son toit. J'ai beaucoup aimé les liens qui se nouent entre vampires, sorcières et daemons durant cette partie du livre.[/spoiler])
Bref, en dépit de ces petites choses qui ont un peu ralenti ma lecture, j'ai finalement beaucoup aimé tout de même. J'ai été curieuse de découvrir petit à petit les secrets de Matthew, et d'en apprendre plus sur les pouvoirs de Diana et sur les origines des différentes créatures, le tout dans un récit bien mené, avec une histoire d'amour bien présente mais pas trop étouffante et qui constitue un véritable ressort narratif (j'ai aimé que l'auteur rende clairement tangible au début du roman la menace que représentait Matthew pour Diana. C'est un peu atténué dans la deuxième moitié du roman, mais on rappelle fréquemment que, quoiqu'il arrive, elle n'est jamais vraiment en sécurité avec lui, et cela change un peu de toutes ces romances qui idéalisent les suceurs de sang.) Malgré la difficulté que j'ai eue à entrer dans ce roman au début, je lirai définitivement la suite.
Au premier abord, j'ai eu du mal à m'attacher aux personnages (Matthew est beaucoup trop colérique à mon goût, et j'ai trouvé que Diana se laissait bien facilement tourner la tête par le vampire, même si elle fait mine de lutter au début.) Néanmoins, j'ai trouvé la relation entre les deux personnages intéressante, notamment au début, car aucun des deux ne se fait d'illusion sur la véritable nature des vampires. Plutôt que sexy et attirant, Matthew est présenté, à juste titre, comme un prédateur, dont la beauté est avant tout dangereuse et dont les instincts s'accommodent assez mal du désir d'indépendance de Diana. En ce sens, les vampires de Deborah Harkness m'ont beaucoup rappelé les vampires d'Anne Rice, attirants à leur manière, mais en aucun cas inoffensifs. La mythologie vampirique m'a semblé elle aussi directement empruntée à celle d'Anne Rice (ce qu'une référence à peine déguisée à Lestat en cours de lecture n'a fait que confirmer!)
Ce premier tome, s'il est très riche et finalement assez prenant (une fois l'histoire bien installée) ne repose pas tant que ça, malgré tout, sur l'action et les rebondissements. Il y a une tension qui persiste tout au long du livre, autour du fameux livre, Ashmole 782, convoité par toutes les créatures, ainsi qu'autour de Diana et ses pouvoirs. Cette tension en elle-même suffirait à tenir le lecteur en haleine, mais s'y ajoute un aspect que j'ai particulièrement apprécié, et qui concerne toute la dimension scientifique de recherche autour de l'origine des différentes espèces. J'ai été particulièrement séduite par tout ce questionnement lié aux origines des créatures, et cette volonté de chercher une réponse scientifique, par le biais de la génétique, à l'existence du fantastique. C'est à partir du moment où l'on commence à explorer ces questions que j'ai été complètement happée par l'histoire.
Etrangement, les créatures qui m'ont le plus intéressée durant cette lecture n'ont été ni les vampires ni les sorcières, mais les daemons. Je dis "étrangement" car ils sont tout de même largement absents de ce premier tome, à l'exception de Hamish, le meilleur ami de Matthew (qui apparaît d'ailleurs trop peu, à mon grand désespoir) et Sophie et Nathaniel que l'on ne rencontre qu'assez tard dans le livre. J'ai surtout été intriguée par le peu d'informations que l'on a sur eux, et séduite par leur côté un peu décalé comparé aux autres créatures. J'ai trouvé très amusant et touchant leur côté un peu autistique, leur cerveau qui fonctionne à cent à l'heure, leur originalité, et j'aurais aimé qu'une plus grand place leur soit accordée (mais il paraît que c'est le cas dans la suite, donc je ne désespère pas ^^).
Outre Hamish, j'ai aussi beaucoup aimé le personnage de Marcus, qui m'a bien fait rire avec son attitude désinvolte. Il a une certaine légèreté qui contrebalance efficacement le côté sombre et torturé de Matthew (qui devient automatiquement plus sympathique à son contact!). Il m'a beaucoup fait penser à Lestat, ce qui joue évidemment en sa faveur. Du côté des vampires, Ysabeau m'a plu également par son côté à la fois glacé et terre-à terre, mais malgré tout très protecteur. Enfin, Marthe, avec sa tranquille efficacité et le contraste entre sa nature vampirique et son attitude chaleureuse et maternelle m'ont touchée.
Bref, en dépit de ces petites choses qui ont un peu ralenti ma lecture, j'ai finalement beaucoup aimé tout de même. J'ai été curieuse de découvrir petit à petit les secrets de Matthew, et d'en apprendre plus sur les pouvoirs de Diana et sur les origines des différentes créatures, le tout dans un récit bien mené, avec une histoire d'amour bien présente mais pas trop étouffante et qui constitue un véritable ressort narratif (j'ai aimé que l'auteur rende clairement tangible au début du roman la menace que représentait Matthew pour Diana. C'est un peu atténué dans la deuxième moitié du roman, mais on rappelle fréquemment que, quoiqu'il arrive, elle n'est jamais vraiment en sécurité avec lui, et cela change un peu de toutes ces romances qui idéalisent les suceurs de sang.) Malgré la difficulté que j'ai eue à entrer dans ce roman au début, je lirai définitivement la suite.
Dixième livre lu dans le cadre du challenge ABC Littératures de L'Imaginaire.
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