mercredi 24 août 2011

La maison du Chat-qui-pelote - Honoré de Balzac


Le jeune Théodore de Sommervieux, artiste peintre, est éperdument amoureux d'Augustine, la fille du marchand drapier, dont il a fait le portrait à son insu. Il la courtise, gagne son coeur, tant et si bien que son père, monsieur Guillaume, consent à donner la main de sa fille au jeune peintre. Mais cette passion fondée sur un idéal semble malgré tout bien fragile.

Et une petite nouvelle de Balzac pour faire une pause entre deux livres de fantasy. Depuis le temps que ma maman me dit de lire La maison du Chat-qui-pelote, c'est chose faite, et comme Balzac me déçoit de toute façon rarement (on peut même dire jamais, en tout cas pour ce que j'en ai lu) j'ai beaucoup apprécié cette lecture.

Il s'agit donc d'une nouvelle assez brève, qui au début s'annonce au début comme une simple romance mais s'avère finalement être le récit tragique d'une passion éphémère. Balzac nous dépeint ici la rencontre improbable de deux milieux dont les idéaux ne sont pas faits pour s'accorder: celui de la famille Guillaume, commerçants aux principes terre à terre, et celui de Théodore de Sommervieux, jeune artiste passionné et idéaliste.

Dans ce récit assez court, mais qui retrace néanmoins efficacement le destin de la jeune Augustine, Balzac à travers ses descriptions de la vie et du caractère de ses protagonistes nous dépeint en peu de pages l'ascension puis la descente aux enfers de madame de Sommervieux. La brièveté du texte et la narration nous donnent l'impression d'une chute inexorable et inévitable, malgré tous les efforts d'Augustine pour essayer de ramener l'amour dans son ménage. J'ai eu à la lecture une réminiscence de la princesse de Clèves dans l'image de cette jeune femme qui reste vertueuse malgré la douleur que cela engendre (même si les deux héroïnes sont confrontées à des problèmes bien différents, voire complètement antithétiques, évidemment.)

On peut noter également dans cette nouvelle le contraste rapidement évoqué, mais qui donne plus de force au drame et à la morale de l'histoire, entre le destin des deux soeurs Guillaume, l'aînée mariée à un homme de sa condition, vivant un amour serein qui se construit sur la durée et ne faiblit pas, et la cadette, qui connaît une passion, violente au début mais qui finit par décliner. Cette nouvelle nous raconte finalement l'histoire d'une désillusion, d'une passion idéalisée et aveugle puis de la connaissance de l'autre qui tue l'amour. Balzac montre ici la rencontre impossible entre l'univers étroit du commerce et celui, idéalisé, de l'artiste qui ne peuvent s'accorder d'aucune manière, parce qu'évoluant dans des sphères de pensée bien trop différente.

Bref, bien que très courte, cette nouvelle de Balzac est malgré tout très riche, dépeignant avec beaucoup de précision et parfois d'humour les moeurs du milieu commerçante de son époque, et cet espèce de « choc des cultures » qui survient lorsque deux milieux aux idéaux différents se rencontrent et tentent de s'accorder.

2 commentaires:





  1. Oui la Maison du Chat-qui-Pelote est vraiment le récit d'une chute vertigineuse ou comment illustrer les ravages e la passion qui n'est bien souvent qu'un fue de paille.

    Contrairement à toi je ne suis pas fan de Balzac mais j'ai beaucoup aimé cette nouvelle :)






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  2. J'adore cette couverture qui rajeunit l'oeuvre!

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