mercredi 22 janvier 2020

Bilan des lectures 2019



Il y a de la poussière partout, ici !

Ironiquement, alors que je n'ai jamais autant lu qu'en 2019, c'est la première année depuis la création du blog que je ne publie aucune chronique de toute l'année. J'ai pourtant rédigé des avis (plus ou moins courts) sur absolument toutes mes lectures pour les challenges, mais du coup, je n'ai pas vu l'intérêt de les poster ici. Peut-être que je reprendrai en 2020, peut-être pas, l'avenir le dira ! (pour l'instant, c'est mal parti, cela dit ^^" )

En attendant, c'est la nouvelle année, donc je vous souhaite une bonne année, une PAL pleine à craquer et de l'amour sur vos poils de pieds !

Bon, passons au choses sérieuses, c'est à dire le bilan de cette bonne année 2019 ! Tout d'abord, d'un point de vue personnel, d'un côté, les derniers mois ont été agréablement chargés sur le plan professionnel, mais de l'autre j'ai cassé ma tasse préférée à trois jours de la fin de l'année et je me demande comment je dois interpréter ça 😐.

Niveau lectures, selon Goodreads, qui sait ce genre de choses, j'ai lu 163 livres (!!!) pour un total de 53 052 pages, soit à la louche, le double de 2018. Le vide intersidéral niveau boulot en début d'année a certainement joué. Il y a certainement eu, aussi, les deux challenges, Game of Thrones et la Terre du Milieu, qui m'ont pas mal motivée à sortir de ma zone de confort livresque, et enfin, mon inscription à la bibliothèque municipale, qui m'a aidée à faire de chouettes découvertes ! Sur ces 163 lectures, 42 étaient des livres numériques, 83 étaient écrits par des autrices et 63 étaient en anglais ! (par ici pour le bilan complet sur Goodreads !)

J'ai aussi lu environ 470 illustrés (mangas/BD/comics confondus, sans compter les tomes 3 à 7 de Yona, Princesse de l'aube et les 62 tomes des Tuniques Bleues que j'ai lus deux fois) tout au long de l'année, clairement motivée par les challenges TdM et GoT pour le coup, et aidée par l'abonnement izneo que j'ai découvert en fin d'année et  qui a changé ma vie 😍 !

Comme l'année dernière (et celle d'avant. Et celle d'avant) je reprends le tag de PKJ Adieu 2019 pour faire mon bilan, et j'y ajouterai quelques questions tirées des anciens tags selon mon inspiration !



 - 1 -
 Mes trois meilleures lectures de 2019

J'ai eu tellement de chouettes lectures en 2019, j'ai eu du mal à faire le tri de mes plus gros coups de coeur ! Mais j'ai l'impression que mon top 3 peut se résumer en un seul mot : diversité ❤️ !


The Long Way to A Small Angry Planet - Becky Chambers
Comme en 2018, ma première lecture de l'année est également mon premier coup de coeur ! L'intrigue en elle-même est assez linéaire, l'équipage du Wayfarer doit se rendre d'un point A à un point B et vit des aventures sur la route, mais ce roman est moins intéressant pour son intrigue que pour ses personnages qui sont tous terriblement bien campés et attachants ! L'équipage du Wayfarer est un assemblage disparate d'espèces variées, qui ont toutes leurs coutumes, leurs besoins, leurs spécificités culturelles, qui doivent néanmoins cohabiter au sein d'un espace réduit et le font à peu près sans accroc. J'ai eu de grosses réminiscences de la série Firefly à la lecture, ce qui n'a naturellement rien gâché (Kizzy particulièrement est une sorte de Kaylee survitaminée !) Le roman retrace la traversée de la galaxie par le Wayfarer en une série de petits épisodes plus ou moins reposants selon que les personnages rencontrés sont plus ou moins amicaux, et l'on en apprend plus, au fur et à mesure sur l'organisation du monde, les alliances politiques, les différentes espèces qui peuplent cette galaxie. Et on ne peut que saluer l'imagination de Becky Chambers et la diversité de son univers, qui donne une place à toutes les espèces quel que soit leur système de croyances, et qui nous fait paraître tous ses personnages incroyablement vivants et tangibles (même lorsqu'il s'agit d'intelligences artificielles désincarnées ou de grosses limaces =p.) Mention spéciale aussi aux petites romances qui se dessinent par-ci par-là, et qui sont toutes touchantes et uniques (je ne crois pas qu'il y ait une seule relation hétérosexuelle entre deux êtres humains dans ce roman et franchement, ça ne m'a pas manqué.) Bref, j'ai refermé ce livre avec l'envie de passer plus de temps en compagnie de tous ces personnages et la sensation d'avoir terminé un livre doudou. Le roman en version papier ainsi que les deux tomes suivants ont d'ailleurs rejoint ma bibliothèque et il me tarde de les lire !

Royaume de Vent et de Colères - Jean Laurent Del Socorro
J'ai également lu Boudicca du même auteur cette année, que j'ai adoré aussi, mais c'est pour ce roman que j'ai vraiment eu un coup de foudre ! Le cadre historique de Royaume de vent et de Colères sert de toile de fond aux histoires de cinq personnages très différents (pas tous des hommes, pas tous blancs, pas tous hétéro ce qui nous change agréablement) qui ont des personnalités et des voix très distinctes. Pas vraiment d’antagoniste, à part la vie, le temps, l’Histoire, mais une tension qui persiste tout au long du roman, notamment grâce à sa chronologie relativement resserrée (même si une bonne partie du roman est consacrée à des flashbacks, l’intrigue principale proprement dite est concentrée sur 24 heures) La narration éclatée, les multiples points de vue, les chapitres très brefs (parfois à peine deux pages) maintiennent un rythme très efficace. Les personnages sont incroyablement vivants, campés avec beaucoup d’humanité, et il ne faut que quelques pages (les 5 courts chapitres du prologue, consacrés chacun à un personnage suffisent) pour les voir prendre vie, pour prendre la mesure de leur caractère et se les approprier. Le style de Jean-Laurent Del Socorro est impeccable, c’est un vrai plaisir, et cet auteur est sans hésitation une de mes plus belles découvertes de l'année !

La Lune est à nous - Cindy Van Wilder
Quelle claque, ce roman ! Il a été dévoré en une seule soirée et il m'a bouleversée ! À travers les personnages d’Olive et Bouboule, Cindy Van Wilder parle de grossophobie, évidemment, mais c’est une oppression qui ne fait que s’ajouter aux autres subies par les deux personnages : Olive est noire (et assez clairement aro/ace, il est bon de le souligner aussi) Bouboule est gay, tous les deux en ont vu de toutes les couleurs et c’est ce qui va les rapprocher, au milieu d’une galerie de personnages plus touchants et justes les uns que les autres. Le style de Cindy Van Wilder va droit au but, chaque phrase est aussi percutante qu’un coup de poing dans les côtes, chaque page donne envie de hurler et de se révolter et malgré tout ce roman est plein d’un formidable élan de solidarité et d’enthousiasme qui fait du bien aussi. Bref, j’ai adoré et je le recommande chaudement !

- 2 -
 Mes 3 plus grandes déceptions de 2019

The Time Traveller's Wife - Audrey Niffenegger

Cela faisait très longtemps que j'avais envie de lire ce roman, que l'on me présentait comme une magnifique histoire d'amour à travers le temps (et dont le résumé me faisait irrésistiblement penser à l'histoire de River Song dans Doctor Who, ce qui a titillé ma curiosité, on ne va pas se mentir !) J'étais très emballée par le postulat de départ du livre, d'autant plus qu'on me l'avait recommandé et que je n'en lisais que du bien. Du coup, j'ai été assez déçue du résultat final. La romance entre Henry et Clare ne m'a absolument pas touchée. Elle est d'abord incroyablement malsaine : entre ses 6 et 18 ans, Clare fréquente un homme qui en a entre 30 et 40 (voire plus) et quand les deux personnages se rencontrent enfin dans le "présent", leur histoire devient d'un ennui mortel. En dépit des fréquents sauts dans le temps de Henry, tout reste très linéaire, et les rares situations de conflit entre Henry et Clare sont systématiquement désamorcées par un Henry du futur qui vient voir Clare pour lui dire exactement ce qui va se passer et comment régler les choses. L'autrice ne crée pas vraiment de tension (sauf en de rares occasions) et cela ajouté à d'autres choses que j'ai trouvées dérangeantes (la relation entre Clare ado et Henry adulte qui m'a énormément fait penser à ce qui se passe dans Lolita de Nabokov, mais pas du tout traité avec la même finesse, un viol qui n'est jamais reconnu comme tel, des stéréotypes de genre et des stéréotypes raciaux dont on se passerait sans problème...) fait que l'histoire "d'amour" (?) qui est au coeur du récit ne m'a pas du tout fait vibrer. En dehors de ça, l'autrice crée tout de même du suspense avec sa chronologie morcelée, et cela donne envie de connaître la suite, pour savoir comment on en arrive à certaines situations, mais c'est finalement un ressort assez faible. Bref, grosse déception pour ce roman, dont j'attendais beaucoup.

La trilogie de Phénix, tome 1 : Phénix - Bernard Simonay
800 pages pour… pas grand chose finalement. L’univers est riche et passionnant et méritait mieux que cette intrigue fadasse et ces personnages clichés avec supplément misogynie, racisme et LGBTphobie. Dorian, le héros, est parfait : il est beau, il est intelligent, tout le monde l’aime, il fait tout mieux que les autres, et il réussit des choses incroyables que bien évidemment personne n’a pu faire avant lui. Sa soeur est purement décorative, elle est là, elle est belle, elle est sexualisée dès ses dix ans, de temps en temps elle a une vision de l’avenir qui ne sert à rien à part lui donner une occasion de pleurnicher dans les bras de son frère. D’une manière générale, les femmes sont de pauvres petites choses fragiles, systématiquement infantilisées (mais elles ont toujours des corps parfaits, attention, parce que c'est quand même le plus important !) qu’il faut protéger, qui ont peur d’un rien et qui pleurent tout le temps, et même quand l’auteur laisse entendre qu’elles ont “du caractère”, il les renvoie toujours bien vite à leur rôle de jolie potiche (mais j’imagine que dans sa tête, il les décrit comme des Femmes Fortes...). Et ça, c’est quand il ne laisse pas entendre qu’elles sont heureuses d’être soumises ou quand il ne déblatère pas sur leur prétendu “instinct maternel.” (l’épouse de Dorian va jusqu’à se réjouir de pouvoir jouer le rôle de “mère” pour son mari, on marche sur la tête 😩.) Un personnage noir ? Il est puéril, superstitieux, et incapable de s’exprimer dans un langage correct. Une communauté composée uniquement de femmes ? Ce sont forcément des déesses jeunes, magnifiques, sensuelles et presque nues, prêtes à satisfaire les désirs de beaux jeunes hommes (le héros n’hésite pas à agresser sexuellement la reine, parce que, quand même, elle a l’audace de se prétendre son égale, il faut bien qu'un mâle se charge de la remettre à sa place). Un personnage gay ou bi ? Il aime les petits enfants (pédophilie, bonjour) il est gros et repoussant (grossophobie, bonjour) ou bien c’est une brute cruelle et son orientation sexuelle est bien évidemment un signe de décadence (homophobie, bonjour). Le pire dans tout ça, c’est que le roman était prometteur, l’univers, une sorte de monde médiéval fantastique situé dans le futur lointain de notre propre monde, est fascinant, et Dorian et Solyane avaient le potentiel être des personnages attachants et intéressants avec leur histoire, tragique, leur amour interdit, les épreuves qu'ils subissent dès leur plus jeune âge. J’ai été intriguée par l’histoire de leurs origines et j’ai été curieuse de savoir quelle était cette malédiction qui semblait les poursuivre. Avec ça, le style de Bernard Simonay est agréable et travaillé et le mélange de fantasy et de science-fiction est une bonne surprise. Mais j’ai trop souvent levé les yeux au ciel et eu envie de jeter le roman par la fenêtre pour que ça me donne envie de lire la suite, ni même quoi que ce soit d'autre de cet auteur.

Fallen - Lauren Kate
Bleh ! Que c’était ennuyeux ! Ça m’apprendra à me laisser avoir par une jolie couverture ! Une énième histoire d’amour avec des créatures surnaturelles, le triangle amoureux le plus grossier jamais inventé, des personnages qui n’ont aucune cohérence whatsoever dans un environnement qui... n’a aucune incidence sur les événements (tout se passe dans un centre de redressement, mais franchement, pour ce que ça change, ça pourrait se passer sur une aire de pique-nique… dès le début, on insiste bien sur le fait qu’il y ait des caméras partout, mais ça n’empêche pas les personnages de faire ce qu’ils veulent parce que ces caméras sont soit en panne, soit commodément désactivée pour les besoins du scénario, on nous rabâche que les élèves sont des individus imprévisibles et dangereux, alors qu’en fait, ils sont plutôt sympa, tous ces jeunes gens). L’intrigue (si on peut appeler ça comme ça) se résume au triangle amoureux alors que c’est tout le reste qui est intéressant (les ombres que voit Luce ? La malédiction qui la lie à Daniel et qui est littéralement révélée dans le prologue ? L’histoire des autres personnages et comment ils ont atterri dans un centre de redressement ? Ce qui est arrivé à ce fameux Trevor dont on parle tout le temps, bon sang ?) Assez bizarrement, ce que j’ai préféré dans ce roman, c’est finalement quelque chose qui n’y était pas puisque j’ai passé environ 300 pages à anticiper une intrigue sur la base d’une théorie personnelle qui était finalement fausse (à mon grand regret, parce qu’elle m’a permis de broder un peu de tension autour d’une histoire qui est, en fin de compte, aussi insipide qu’elle en a l’air.) Bref, je ne me suis même pas impliquée dans ce roman suffisamment pour le détester donc je n’ai qu’un mot à dire… meh.

- 3 -
 Le meilleur livre PKJ

 Gone #1 - Michael Grant
Pour une fois j'ai lu plusieurs PKJ, cette année, mais même si aucun ne m'a particulièrement déçue, aucun ne m'a particulièrement marquée non plus. J'ai lu Gone en anglais, mais il a été publié chez PKJ en français, donc mettons que ça compte (si, ça compte, c'est moi qui décide 😝).
Une critique au dos du livre décrit ce livre comme ce qui se serait passé "si Stephen King avait écrit Sa Majesté des Mouches" et c'est sans doute la meilleure description qu'on puisse faire de ce roman. Sans aucun signe avant-coureur, toutes les personnes de 15 ans et plus disparaissent en un clin d'oeil de Perdido Beach, laissant les enfants et les ados seuls au monde du jour au lendemain. Après avoir regardé (et adoré) The Society sur Netflix, je n'ai pas pu m'empêcher de noter des similitudes entre les deux histoires, la façon de gérer les événements avec celles et ceux qui essayent tant bien que mal de prendre les choses en main et de recréer une société fonctionnelle, celles et ceux (surtout ceux) qui tentent de profiter de la situation pour prendre le contrôle de la ville, celles et ceux qui ne veulent pas d'ennuis et qui se contentent de ne rien faire ou de simplement obéir au plus fort. Et au milieu de ça, Sam, leader-né, un héros qui sait garder son sang froid dans les situations critiques mais... qui n'a aucune envie d'être l'élu (oui, ça rappelle Harry Potter. Et si on ajoute Quinn, le meilleur pote pas dégourdi, et Astrid, la mademoiselle je-sais-tout, la ressemblance devient frappante.) À la différence de The Society, par contre, les choses se compliquent à Perdido Beach quand il s'avère que le monde autour des enfants, et les enfants eux-mêmes, sont en train de muter, d'acquérir des capacités hors normes qui redéfinissent complètement les rapports de force. Outre les difficultés à réorganiser une véritable société avec pour but la simple survie, les enfants se heurtent à une violence crue qui ne rencontre plus aucun frein. Par ailleurs, la nature devient de plus en plus hostile et l'on comprend avant la fin du roman qu'une entité mystérieuse ne veut pas que du bien aux jeunes de la FAYZ. Bref, en plus d'être rythmé et plein de rebondissement, ce roman pose plein de questions qui donnent envie d'en savoir plus !

- 4 -
Le premier livre lu en 2019
Il s'agit de The Long Way to a Small Angry Planet de Becky Chambers, qui est donc également mon premier coup de coeur de l'année !

- 5 -
 Le dernier livre lu en 2019

L'Étranger d'Albert Camus, mais c'est une relecture, donc est-ce que ça compte ? En tout cas, j'ai beaucoup aimé redécouvrir ce classique et son personnage principal fascinant. Sous la plume de Camus, on entre de plain pied dans la psyché de Meursault, on voit à travers ses yeux un monde dans lequel il ne parvient jamais vraiment à trouver sa place, dans lequel il est constamment en décalage. L'atmosphère d'Alger est sèche, étouffante, et on ressent presque la chaleur et la fatigue qui accablent le narrateur du début à la fin. Le personnage lui-même est à la fois complexe, touchant et poignant en dépit et à cause de sa singularité. Ses actions et réactions atypiques inspirent tour à tour sympathie et répulsion. J'ai croisé récemment un article qui y voyait la première description en littérature du syndrome d'Asperger (le personnage de Camus aurait été inspiré d'un de ses amis, dont il a reproduit certains traits chez Meursault : sa distance par rapport au monde qui l'entoure, son hypersensibilités aux sons, aux lumières et aux stimuli environnementaux qui peuvent résulter en des démonstrations d'agressivité , ses difficultés à comprendre les sous-entendus et les conventions sociales, son défaut d'imagination et son besoin de routine... difficile de savoir si l'ami en question était réellement un Aspie, étant donné que le syndrome n'était pas identifié à l'époque, mais en tout cas l'article est très intéressant, et assez accessible (ici pour celleux qui voudraient le lire (en anglais, par contre). À la relecture, j'ai été frappée par cet aspect du personnage et je trouve que cela ne fait qu'ajouter une dimension encore plus tragique au destin de Meursault et à l'enchaînement d'événements qui le conduit à sa situation à la fin du roman. Bref, c'est une relecture aussi bouleversante que la première fois, et ce ne sera certainement pas la dernière !


Et sinon, ma dernière découverte de l'année est également un quasi coup de coeur avec les trois livres de La Saga Mendelson de Fabrice Colin. Sous la forme d'un reportage qui mêle documents d'archives, témoignages directs ou non, interview des principaux intéressés, Fabrice Colin retrace l'histoire de cette famille juive sur pas moins de quatre générations, et les destins rocambolesques de chaque membre de la famille Mendelson, une famille somme toute ordinaire qui traverse l'Histoire avec ses joies et ses peines, ses réussites et ses échecs, ses hasards et ses rencontres. On traverse avec les Mendelson bon nombre d'événements historiques notoires : la mutinerie du Potemkine, les pogroms russes, la catastrophe du Hindenburg, le débarquement en Normandie, la guerre du Vietnam et des tas d'autres événements plus ou moins marquants dont les Mendelson sont les témoins plus ou moins directs. Mais il ne s'agit pas d'un livre d'Histoire et on  s'intéresse surtout aux personnes, à leur parcours, leur rapport à la religion et à leur identité juive sans cesse remise en question, les épreuves personnelles qu'ils ou elles traversent, toujours en famille, soudés malgré leurs divergences de caractère. C'est une saga émouvante et pleine de rebondissements qui nous fait revisiter les événements du XXe siècle à travers une chronique familiale touchante et pleine d'optimisme en dépit des tragédies qui frappent la famille à plusieurs reprises. Bref, j'ai adoré et je recommande chaudement.

- 6 -
Votre auteur de l'année
Cette année, j'ai découvert plein d'auteurs et d'autrices très chouettes, mais mon chouchou de 2019, c'est sans hésitation Jean-Laurent Del Socorro. J'ai lu de cet auteur Boudicca et Royaume de Vent et de Colères, et à chaque fois, j'ai été conquise non seulement par sa plume, très élégante bien tournée et qui nous décrit les émois de ses différents personnages avec beaucoup de finesse, mais surtout pour la diversité des personnages en question. Avec Boudicca, il nous dépeint un véritable personnage de reine guerrière, complexe et pleine de contradictions, loin des clichés de personnages féminins que j'ai beaucoup trop souvent trouvés sous la plume d'auteurs de fantasy en 2019 (et avant, évidemment, mais cette année, c'était vraiment la goutte d'eau qui faisait déborder le vase.) J'ai déjà dit plus haut tout le bien que je pense de Royaume de Vent et de Colères, mais d'une manière générale, après avoir été déçue à plusieurs reprise cette année par des auteurs de fantasy qui nous parlent encore et toujours d'un guerrier à la retraite qui cherche la rédemption ou la vengeance (ou les deux), j'ai trouvé très rafraîchissant de lire un auteur qui prend la peine de raconter autre chose que des histoires vues et revues avec des personnages vus et revus. J'ai donc Je Suis Fille de Rage dans ma PAL, qu'il me tarde de découvrir (même si je prends mon temps pour l'en sortir, histoire de le savourer encore plus ^^)

- 7 -
 Le livre avec la plus belle couverture
Je dirais bien encore The Long Way to A Small Angry Planet, mais on va dire que c'est une obsession (ce qui est le cas xD) donc je dirais plutôt le tome 7 de Saga de Brian K. Vaughan et Fiona Staples (avec un de mes personnages favoris en couverture 💓) ce qui en plus me permet de parler d'une de mes meilleures découvertes graphiques de l'année !


J’ai été complètement emportée par cette course poursuite haletante à travers les étoiles en compagnie de Marko, Alana et de la petite Hazel ! Sur fond de guerre interplanétaire, on suit donc l’histoire de ces deux personnages qui s’aiment en dépit de la haine farouche entre leurs deux peuples, et de leur fille, dont l’existence semble intéresser bien des individus peu recommandables. Autour d’eux gravitent beaucoup de personnages divers et variés, certains très sympathiques, d’autres très antipathiques, et beaucoup les deux à la fois. Ce récit au croisement du space-opera, de la fantasy, de l’aventure aborde des questions de société bien actuelles et questionne les relations humaines à travers toute une palette de protagonistes de toutes formes, tailles, couleurs, identités ou orientations, portés par des dessins magnifiques et un récit plein de suspense et d’émotions mais aussi d’humour. Et c’est sûrement ce mélange qui fait la grande force de cette série, car si l’on rit parfois, on pleure aussi beaucoup (en tout cas, moi j’ai chouiné sévère, je ne le cache pas) et c’est presque de la cruauté de nous rendre ces personnages si tangibles et attachants alors qu'on sait très bien que personne n'est à l’abri (et c'est peu de le dire, ces derniers tomes ont été rudes, hkjshgkjzv my heart 😭!) Bref, c’est un gros coup de cœur que je recommande sans hésiter !

- 8 -
Une saga terminée

Quatre soeurs, Malika Ferdjoukh
C'est une série de romans assez courts, mais une très jolie découverte que le récit de la vie des cinq soeurs Verdelaine qui vivent ensemble dans une grande maison au bord de l’Atlantique et font de leur mieux pour surmonter la mort de leur parents survenue presque deux ans plus tôt, un sujet difficile traité avec beaucoup de poésie et de douceur. Le style de l'autrice est très expressif et  poétique, tout comme l’univers à la fois très concret, tangible et pourtant mâtiné d’une touche de fantastique (de véritable fantastique, s’entend, c’est à dire que l’on ne sait jamais vraiment s’il y a du surnaturel à l’œuvre ou simplement l’imagination des filles). Les personnages sont touchants, certains irritants d’autres émouvants. Chaque tome est consacré à l'une des soeurs Verdelaine, de la plus jeune à la plus âgée (à l'exception de l'aînée, Charlie) mais toutes ont leur importance et leur rôle à jouer tout au long de la série. Une atmosphère de folie douce, tendre et un peu loufoque, plane sur ces romans et le portrait de tous les personnages est brossé d’une manière très vivace sous la plume de Malika Ferdjoukh qui retranscrit parfaitement, avec simplicité, les émotions d'un récit qui oscille constamment entre comédie et drame. La vie des cinq soeurs est faite de hauts et de bas, mais leur complicité est vraiment ce qui fait la force de cette série et j'ai adoré la découvrir !

- 9 -
La maison d'édition la plus lue
Je ne sais pas si c'est la plus lue (et vu le nombre de livres lus cette année, je ne vais pas m'amuser à faire les comptes xD) mais la maison d'édition qui a vraiment marqué mon année 2019, c'est ActuSF. J'ai lu 6 romans publié par cette maison d'édition, et non seulement aucun n'a été une déception, mais tous font partie de mes plus chouettes découvertes de l'année : Boudicca et Royaume de Vent et de Colères de Jean-Laurent Del Socorro, Les Poisons de Katharz d'Audrey Alwett, Feuillets de Cuivre de Fabien Clavel, La Stratégie des As de Damien Snyers et Anasterry d'Isabelle Bauthian sont tous des romans de fantasy que j'ai pris énormément de plaisir à découvrir.

- 10 -
Le livre dont tout le monde parlait

The Priory of the Orange Tree - Samantha Shannon. 

J'ai l'impression de l'avoir vu passer partout ces derniers temps et à la différence des livres qui ont fait parler d'eux ces dernières années, celui-ci me fait terriblement envie, à force de voir passer tous les avis enthousiaste ! (D'ailleurs, il est commandé et il est en ce moment en chemin vers ma boîte aux lettres 😁)

- 11 -
Le meilleur souvenir lié aux livres
J'ai eu pas mal l'occasion d'échanger avec d'autres addicts cette année via Discord pour les challenges et j'ai vraiment beaucoup aimé cette façon de communiquer plus instantanée et privée que le forum. Mes meilleurs souvenirs livresques de 2019 sont donc ces discussions et les personnes avec qui j'ai eu l'occasion d'échanger grâce aux divers challenges auxquels j'ai participé !

- 12 -
Le livre que vous attendiez le plus en 2019

Il s'agissait de The Testaments de Margaret Atwood, que je n'ai même pas encore lu (ni même acheté, finalement). Mais il est dans ma wish-list, et il sera lu un jour ou l'autre, c'est sûr !

 - 13 -
Le livre que vous attendez le plus en 2020
Cette fois, la réponse est simple : Peter Darling d'Austin Chant ! Peter Pan, né Wendy Darling, un jeune homme trans qui tombe amoureux du capitaine Crochet ? Je crois que rarement un pitch de roman ne m'a autant fait frétiller de curiosité ! Je triche un peu, parce que ce roman a été publié en 2017 mais est aujourd'hui introuvable suite à la faillite de la maison d'édition. Il devrait apparemment être publié  nouveau en 2020, même si je n'ai trouvé pour le moment aucune annonce officielle donc je croise les doigts pour que ce soit le cas (j'aimerais aussi qu'il garde la même couverture, même s'il y a peu de chances, j'imagine, parce que les mots me manquent pour exprimer à quel point je la trouve splendide !)

Et comme toujours, j'ajoute quelques questions tirées des anciens tags

- 14 -
Le dernier livre qui a intégré ma bibliothèque


Record of a Spaceborn Few de Becky Chambers (avec The Long Way to A Small Angry Planet en première lecture, la boucle est bouclée ^^)

- 15 -
Le livre que j'ai le plus conseillé

Il s'agit de deux essais féministes dont je vante les mérites à qui veut bien les entendre :
Libérées : le combat féministe se gagne devant le panier de linge sale de Titiou Lecoq

et King Kong Théorie de Virginie Despentes.

J'ai recommandé ces deux livres à la ronde à chaque fois que j'en ai eu l'occasion, le premier parce qu'on est beaucoup à râler sur la répartition des tâches ménagères à la maison et le livre de Titiou Lecoq permet de questionner pourquoi le lien entre féminité et entretien du foyer est si fortement ancré dans la culture et comment le système dans lequel on vit ne fait que renforcer et reproduire des inégalités sans véritable fondement, il met en lumière des comportements auxquels on ne prête pas forcément attention et permet surtout d'arrêter de culpabiliser à la moindre chaussette qui traîne. Le second est un coup de poing, un pavé lancé à la face du patricarcat sans détour et sans concessions, un texte bref mais puissant. Virginie Despentes parle de viol, de porno, de prostitution de manière frontale et sans tabou, elle interroge également avec pertinence mais sans complaisance les ravages de la masculinité toxique, avec des mots crus et une saine colère qui fait du bien. Une lecture que l'on m'a recommandée et que je recommande à mon tour à tous ceux et toutes celles qui ont parfois envie de tout casser pour tout reconstruire.
(et j'ai aussi énormément recommandé The Long Way to a Small Angry Planet, mais est-ce que ça étonne encore quelqu'un à ce stade ? Je ne pense pas xD)

- 16 -
La meilleure adaptation cinématographique

J'hésite entre la série Good Omens, très chouette



et His Dark Materials (que je n'ai pas encore terminée parce que je sais comment ça va finir (autrement dit, moi qui me noie dans mes larmes)


Les deux sont à la fois de bonnes séries et de bonnes adaptations, qui m'ont donné envie de me replonger dans les romans (et puis, Lin-Manuel Miranda dans le rôle de Lee Scoresby = PERFECTION !)

- 17 -
Ma plus belle surprise


Les Tuniques Bleues - Raoul Cauvin, Louis Salvérius & Willy Lambil

Je sais que ça ne date pas d'hier, mais je n'avais jamais ouvert un tome des Tuniques Bleues avant cette année (je ne savais même pas de quoi ça parlait !) et je n'y aurais sans doute jamais touché sans un événement temporaire du challenge Game of Thrones ! Et je ne m'attendais absolument pas à accrocher à ce point. En voyant la série classée en « humoristique », je m’attendais seulement à une histoire légère et une suite de gags plus ou moins fins sans trop de profondeur, une série qui serait vite lue et vite oubliée. J’ai été agréablement surprise de voir que c’était un peu plus que ça, même si la série met quelques tomes à se décider sur le ton qu’elle veut adopter (et si certains aspects des premiers tomes (et certains des suivants aussi d’ailleurs) ont assez mal vieilli, notamment en ce qui concerne la représentation des femmes et des personnes racisées). Si l’on rit quand même pas mal (mais pas autant qu’on pourrait s'y attendre, finalement) on a surtout affaire ici à une critique sans pitié de l’institution militaire, à travers deux personnages que tout oppose : le sergent Chesterfield, patriote jusqu’au bout des orteils, prêt à obéir sans discuter aux ordres les plus absurdes et aux supérieurs les plus bornés et le caporal Blutch, enrôlé contre son gré et qui ne rate pas une occasion de déserter (plus à cause de son problème avec l’autorité que par lâcheté quoi qu’en dise le sergent =p). On finit par s’attacher à ces deux zozos qui passent autant de temps à se chercher des noises qu’à se sauver mutuellement les fesses, surtout Blutch, qui a quand même un peu plus de plomb dans la cervelle que son sergent, et parce qu’il est difficile de ne pas sympathiser avec le regard cynique et lucide qu’il porte sur l’armée, avec sa colère bien légitime envers l’absurdité de la guerre et les officiers qui envoient sans remord le menu fretin au casse-pipe, et même avec le fond de rancœur indécrottable qu’il garde envers Chesterfield (et dont on finit par comprendre l’origine quand on apprend dans quelles circonstances il s’est engagé). Chesterfield qui pour être un militaire-né, n’en est pas moins dans le fond un brave gars, naïf et neuneu mais pas méchant pour un sou. Même s’il m’a fallu quelques tomes pour accrocher, j'ai fini par me prendre au jeu, et même si la qualité décline sur les derniers tomes, je me suis tellement attachée à Blutch et Chesterfield qu’au point où j’en suis, je serais contente de lire un album de 50 pages où ils ne feraient rien d’autre que cirer leurs bottes ! (enfin, même en faisant ça, je parie qu'ils réussiraient quand même à se fourrer dans les ennuis xD).
Après avoir englouti les 62 tomes en 3 jours, j'ai immédiatement repris la série de début et je l'ai relue avec autant de plaisir, voire plus dans le cas des premiers tomes qui ne m'avaient pas marquée plus que ça la première fois (j'aime un peu moins les tomes dessinés par Salvérius, y compris les hommages publiés après son décès, mais j'ai eu un peu moins de mal à la relecture, sans doute parce que, connaissant mieux les personnages, mon imaginaire a travaillé un peu mieux de ce côté ^^.) Côté graphisme, on sent que ça se fatigue un peu sur la fin, le trait devient un peu plus grossier et c'est regrettable d'autant que les intrigues se font un peu plus faiblardes sur les derniers tomes aussi (dommage car ils s'appuient sur des faits historiques assez intéressants qui donnent envie d'en savoir plus, comme L'étrange soldat Franklin, ou Sallie !) Malgré tout, c'est une très bonne surprise dans l'ensemble et un gros coup de coeur pour cette série que j'ai lue et relue avec plaisir et dont je ne suis probablement pas près de me lasser ^^.

- 18 -
La meilleure série


Skulduggery Pleasant - Derek Landy

Une de mes plus chouettes découvertes de l'année, puisque j'ai lu les quatre premiers tomes de la saga en 2019 et que chaque tome est meilleur que le précédent ! C’est rythmé, drôle, l’écriture est très visuelle et cinématographique et l'on ne sennuie pas une seconde. Stephanie, alias Valkyrie Cain, l’héroïne, est une fillette (puis une ado) débrouillarde, courageuse, la tête sur les épaules et l’esprit vif, que l'on voit grandir et évoluer au fil des tomes de façon très intéressante. Skulduggery Pleasant, le personnage éponyme de la série, est un squelette incroyablement attachant que l’on apprécie immédiatement, même si l’on découvre son histoire au fur et à mesure et qu'elle n'est peut-être pas si reluisante qu'on aimerait le croire : les révélations sur le passé de Skulduggery se font au compte-goutte, à travers le point de vue de Valkyrie. Surtout, les personnages de tous bords multiplient les mises en gardes contre le détective squelette et même en étant très attaché à ce cher Skulduggery, on ne peut s’empêcher de penser qu’elles ont des chances d’être justifiées, vu son attitude générale. Je trouve assez amusant et en même temps très inquiétant que Skulduggery, malgré toutes ses qualités, ait zéro sens des réalités et des responsabilités. Il entraîne une adolescente dans des aventures périlleuses et la met en danger sans sourciller, ce qui peut sembler complètement irréaliste, mais colle assez bien, finalement, à sa personnalité. Pour l'instant, cette attitude désinvolte a assez peu de véritables conséquences, mais la direction de la série laisse entendre qu'elle va finir par se retourner contre lui et Valkyrie un jour ou l'autre et je suis peut-être sadique, mais j'ai hâte de voir ça 😁.
Les intrigues proprement dites sont au départ relativement classiques, mais l'univers s'étoffe petit à petit et l’on retrouve avec plaisir tous les personnages d'un tome à l'autre, qu'il soient alliés ou même ennemis (Billy-Ray Sanguine est tellement drôle que je serait très déçue si Valkyrie et Skulduggery finissaient par le vaincre pour de bon, et j’avoue ne pas pouvoir détester Vaurien Scapegrace, tellement inutile qu’il en devient un atout malgré lui). L’écriture est très dynamique, les dialogues très vifs et toujours très drôles, même si on peut regretter que parfois, les personnages privilégient le bon mot au détriment du bon sens. L’auteur est aussi scénariste et ça se sent : c’est la seule série pour laquelle j’ai envie de réclamer une adaptation, car je crois vraiment que les aventures de Skulduggery et Valkyrie sont faites pour être portées à l’écran ! En tout cas, c'est une série qui ne fait que se bonifier au fil des tomes et j'ai hâte de lire la suite et de voir ce que l'auteur nous réserve !


Voilà pour ce bilan de 2019 BEAUCOUP trop long (du coup, je vais faire l'impasse sur le bilan des challenges, parce qu'il n'y a rien de très intéressant à en dire ^^).
Je note simplement que ma PAL, qui s'élevait à 306 au 01/01/2019 est repassée sous la barre des 300 (!) et s'élève aujourd'hui à 296 (c'est descendu beaucoup plus bas que ça, mais il y a eu des craquages sur les derniers mois, parions qu'on repasse au dessus de 300 avant la fin de l'année xD)

Bref, là-dessus, je souhaite à tout le monde plein de chouettes découvertes livresques pour 2020 !

Happy New Year !


2 commentaires:

  1. Oh oui ! Becky Chambers : un de mes (rares) coups de cœur de l'année 2019 et j'espère bien lire la suite cette année tant j'ai adoré cette histoire. (c'est aussi un des rares que j'ai lus dans ceux que tu cites).
    J'ai aussi lu un roman de Bernard Simonnay - La première Pyramide - et je n'ai retrouvé aucun des défauts que tu cites mais comme c'est. un roman historique qui se passe dans l'Egypte Antique ceci explique peut-être cela.
    Bonne année 2020 et surtout bonnes futures lectures :)

    RépondreSupprimer
  2. décidément, je n'étais pas sur les forums, même pas entendu parler du live qui était partout.

    étrangement, je ne me souviens pas comment ça se terminait avec lyra.

    RépondreSupprimer