vendredi 17 août 2012

Arielle Queen, tome 1: La société secrète des Alters - Michel J. Lévesque


Arielle Queen est une jeune fille plus qu'ordinaire: sans charme particulier, pas plus intelligente qu'une autre, moyenne en classe, et comme toutes les autres filles, amoureuse de Simon Vanesse, le garçon le plus populaire du collège. Seulement, tout change pour elle lorsqu'elle apprend que la nuit, se réveille son alter, une version démoniaque d'elle-même qu'elle peut contrôler grâce à un médaillon. Médaillon qui fait d'elle l'une des deux élus évoqués par une prophétie, prévoyant la destruction des alters si deux parties du même médaillon venaient à être réunies. Voilà qui place Arielle dans une position très délicate, car elle va se retrouver pourchassée à la fois par les alters et par leurs ennemis jurés: les elfes sylphors.

N'ayant jamais entendu parler de cette saga avant que l'on me prête ce premier tome, je partais sans trop d'a-priori pour cette lecture, et même avec un avis assez encourageant. Malheureusement, il y a eu entre ce livre et moi une rencontre qui ne s'est pas faite, et je soupçonne le style trop manifestement orienté jeunesse d'avoir eu une influence assez importante sur mon ressenti par rapport à ce roman.

Pour commencer, dès les premières pages, j'ai été dérangée par le style, simple au point d'être simpliste. Pour caricaturer un peu, on a une narration au présent, un style « sujet-verbe-complément », pas plus d'une idée par phrase... Je n'ai rien contre un style rapide, direct et efficace pour des récits qui s'y prêtent (Hunger Games est écrit au présent, et cela ne rend le récit que plus percutant) mais ici, le style, notamment dans les premiers chapitres, est dépouillé au point d'en être vexant. Même s'il y a de bonnes idées, ce n'est pas agréable d'avoir l'impression pendant toute la lecture d'être pris pour un attardé mental. Même dans un récit pour la jeunesse, j'ai trouvé cela très limite. Cela s'améliore heureusement tout au long du roman, mais l'ensemble reste tout de même beaucoup trop dépouillé pour moi.

Dès le début, on se trouve aussi confronté à beaucoup de clichés: forcément, l'héroïne n'a rien de remarquable, forcément, elle est toujours la dernière choisie pour les sports collectifs, forcément, elle est amoureuse du garçon le plus populaire et le plus beau du collège (les autres ne sont pas mal, mais sont forcément toujours moins beaux que lui.) Forcément ce garçon sort avec la fille la plus populaire du collège, qui est forcément une punaise de la pire espèce flanquée d'une clique de filles forcément très à la mode mais forcément méprisantes et superficielles... pendant toute la lecture, une multitude de détails de ce genre on un goût de déjà-vu, et encore une fois, si cela peut passer sans problème auprès d'un jeune lecteur, cela m'a désagréablement sauté aux yeux.

D'autre part, les événements s'enchaînent très rapidement, presque sans transition, et l'on entre peu dans les détails du ressenti des personnages. Tout est décrit de façon très extérieure, très factuelle, et les réactions des personnages sont souvent très caricaturales, trop cadrées. L'effet est celui d'un comportement mécanique, sans aucun de ces détails qui viendraient donner du volume aux personnages, des éléments sans rapport direct avec le récit, mais qui viennent simplement insuffler un peu de vie dans des personnages qui sans cela n'ont l'air que de simples marionnettes. Cette impression de rigidité est certainement accentuée par le style très réducteur. Je n'ai par ailleurs pas été touchée par les divers émois amoureux que traversent les personnages. Ce sont tout simplement des romances adolescentes cousues de fil blanc qui m'ont plutôt agacée qu'autre chose, et dont j'aurais très bien pu me passer.

Malgré tout, et même si ce problème de style m'a empêchée d'apprécier le récit (ce qui est quand même un gros handicap, il faut bien le dire) il y a quand même des idées intéressantes dans le texte, qui gagneraient à être plus développées, et des retournements de situation assez inattendus (mais qui ne sont pas toujours amenés par l'auteur et du coup perdent parfois un peu en force ou en cohérence.). Cette histoire d'alters, même si elle reste assez manichéenne, a le mérite d'être traitée de façon assez originale, tout en injectant quelques éléments empruntés à la mythologie scandinave (Loki, Odin...) et une ébauche de mythologie autour de la création des alters et l'origine de leur affrontements avec les elfes noirs. Le tout donne lieu à des péripéties diverses qui laissent assez peu de temps morts dans le récit, et il faut bien avouer que l'on finit par avoir envie de savoir comment Arielle va se sortir du pétrin, et ce qui va se passer ensuite (et j'avoue que j'ai particulièrement aimé Brutal, le chat-animalter, qui m'a fait sourire à plusieurs reprises.)

Bref, tout en reconnaissant avoir vaguement porté intérêt au déroulement de l'intrigue, et à la mythologie construite autour des alters, j'ai sur ce roman un peu le même ressenti que sur les Chevaliers d'Emeraude: de bonnes idées, mais desservies par un style trop simpliste à mon goût, des personnages trop caricaturaux, des pseudo-romances adolescentes qui ne me touchent pas (ou plus?). C'est un roman que des lecteurs plus jeunes et moins critiques apprécieront sûrement, car il se lit vite, et les événements s'y enchaînent rapidement et sans temps mort, avec leur lot de révélations et de rebondissements. En ce qui me concerne, j'ai bien senti que je ne faisais pas partie du lectorat visé et je passerai donc mon tour pour la suite de cette saga. Merci quand même à TiTa de m'avoir prêté ce livre, même si finalement je n'ai pas été aussi convaincue que je l'espérais ^^.

1 commentaire:

  1. Bonjour , je cherche un livre depuis plusieurs semaines sans résultat ...
    Est ce que quelqu'un aurait des romans d'Arielle Queen, le tome 5 plus precisement ?
    De Michel J. Lévesque .

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