mardi 4 septembre 2012

Incarceron, tome 1 - Catherine Fisher

Incarceron est une prison d'un genre particulier. Personne n'y entre, personne n'en sort. C'est un monde à part entière dans lequel des années auparavant ont été enfermés ceux dont le monde ne voulait plus. Aujourd'hui, Finn est à l'intérieur d'Incarceron, mais contrairement aux autres, il est convaincu de venir de l'Extérieur, et ne pense qu'à une chose: s'échapper et découvrir qui il est vraiment. A l'Extérieur, dans un monde figé dans une époque éternelle, où le temps et le progrès sont interdits, vit Claudia, la fille du Gardien d'Incarceron, promise à un mariage qu'elle redoute, et prête à tout pour y échapper.

J'avais commencé ce livre pour faire une petite pause entre deux pavés, et finalement, j'ai eu un peu de mal à m'y plonger pour de bon, ce qui fait qu'il a tout de même trainé pendant quelques semaines. Mais ne vous fiez pas aux apparences, j'ai beau avoir mis un temps fou à lire ce livre (qui n'est pourtant pas exceptionnellement long), j'ai néanmoins, une fois happée par l'univers, été très contente de ma découverte.

Si les personnages ne m'ont pas forcément toujours paru très attachants, j'ai néanmoins beaucoup aimé l'ambiguïté de certains, notamment à l'intérieur d'Incarceron, où c'est un peu la loi de la jungle, et où par conséquent, accorder sa confiance n'est pas chose aisée. J'ai ainsi beaucoup apprécié de me poser sans cesse des questions sur le personnage de Keiro. Même si l'individu m'est longtemps resté très antipathique, le fait de ne jamais réellement connaître ses motivations, ni vraiment savoir s'il agit réellement dans l'intérêt de Finn ou uniquement le sien propre maintient une tension tout au long du livre et rend tous ses faits et gestes assez intéressants. De même le Sapient Gildas qui semble protéger Finn surtout dans son propre intérêt. Il est difficile de savoir à qui se fier dans un environnement aussi impitoyable que celui d'Icarceron, et donc on s'attend constamment à ce qu'un des personnages donne un coup de poignard dans le dos.

Mais une fois que l'on fait connaissance avec l'extérieur, on s'aperçoit que ce monde n'est pas non plus tout rose, et que les deux univers s'apparentent tous deux à une prison (une prison dorée dans le cas de l'Extérieur). Dans le monde de Claudia, le temps est figé, et il est interdit d'utiliser des objets ou de faire quoi que ce soit qui ne corresponde pas à l'ère dans laquelle vit cette société, qui a régressé vers un âge prétendument idéal, mais qui ne l'est que pour les nantis. Tout le monde n'est pas d'accord, malgré tout, avec cet état de fait, et l'Extérieur bouillonne de complots visant à renverser le pouvoir en place. Encore une fois, difficile de savoir à qui faire confiance, et dans cet univers cadré, policé, et régi par une étiquette stricte, Claudia donne constamment l'impression de marcher sur des œufs.

Claudia m'a ainsi paru plus intéressante que Finn, avec son ambivalence, entre son tempérament rebelle et les apparences qu'elle veut donner d'une fille soumise et obéissante, presque dénuée d'émotions. Son père, le Gardien d'Incarceron, est un personnage qui donne la chair de poule, qui semble particulièrement froid et calculateur, dont on ne peut jamais réellement dire ce qu'il sait ou non, ni ce dont il est capable, mais qui trouve toujours le moyen de faire comprendre aux autres personnages qu'ils sont à sa merci. Sa manière de ne laisser transparaître aucune émotion est assez inquiétante, et de même que pour Keiro, l'imprévisibilité de ce personnage qui crée une véritable tension dans le récit m'a beaucoup plu.

En revanche, j'ai sincèrement aimé le personnage de Jared, même j'ai parfois été impatientée par son côté un peu timoré. Il est malgré tout très intelligent et astucieux, et j'ai beaucoup aimé sa relation très particulière avec Claudia, relation qui ne manque pas de faire jaser dans l'entourage de la jeune fille. Le fait qu'il soit la seule personne avec qui Claudia se permette d'être elle-même rend leur relation à la fois touchante et assez fragile, car sans cesse menacée par divers facteurs sur lesquels ils n'ont pas forcément de contrôle.

L'univers du livre dans son ensemble pose beaucoup de questions qui ne sont pas toujours résolues dans ce premier tome, à commencer par l'origine d'Incarceron, les raisons qui ont mené au choix de l'ère dans laquelle vivent Claudia et son entourage, et j'espère que ces questions trouveront leur réponse dans le tome 2, tout comme les énigmes qui entourent le personnage de Sapphique, le seul à avoir réussi à sortir d'Incarceron, dont on ne sait pas très bien s'il a réellement existé ou s'il est simplement une légende. Mais en dehors de cela, on apprend tout de même beaucoup de choses sur cet univers dans ce premier tome, et l'alternance entre le point de vue de Finn et le point de vue de Claudia font que l'action connaît assez peu de ralentissements. Par contre, certains éléments de l'intrigue, à commencer par la véritable identité de Finn, sont assez vite devinés. Mais ce petit défaut est assez bien compensé par l'ambivalence et l'imprévisibilité de certains personnages.

Bref, malgré le temps que j'ai mis à le lire, et qui a un peu nui à mon immersion totale dans le récit, j'ai tout de même été fascinée par l'univers d'Incarceron, tant à l'Intérieur qu'à l'Extérieur, et si j'ai parfois eu du mal à apprécier certains personnages, j'ai tout de même bien souvent été intéressée par leur ambiguïté, tout comme par la Prison elle-même, qui est un personnages à part entière de ce récit. Finalement, c'est une chouette découverte, que je relirai sans doute, et dont je lirai certainement la suite.

1 commentaire:

  1. Hello
    C'est Marmotte qui m'a donné le lien de ton blog.
    Je cherche une filleule pour l'opération Match de la rentrée de price minister, Marmotte m'a dit que tu serais peut être intéressée. Je ne sais pas si tu connais, ça permet de recevoir un livre de la rentrée à choisir parmi une douzaine et j'ai besoin d'une filleule.
    Si jamais envoie moi un mail. Merci d'avance.
    Pat

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