mercredi 28 février 2018

Captive Prince, book 2 : Prince's Gambit - C.S. Pacat


Alors que leurs royaumes sont sur le point d’entrer en guerre, Damen et son nouveau maître, le prince Laurent, doivent échanger les intrigues de palais contre la violence ouverte des champs de bataille. Contraint de dissimuler son identité, Damen est de plus en plus attiré par le dangereux et charismatique Laurent. Mais alors que la fragile confiance entre les deux hommes se renforce, les secrets de leurs passés risquent de leur porter un coup fatal…

Pendant une bonne partie de ce deuxième tome, on est sur un équilibre dans la relation entre Damen et Laurent. Les événements du tome précédent les ont amenés sinon à une franche camaraderie, au moins à un certain respect mutuel, toujours teinté de méfiance, mais qui laisse au moins à Damen une plus grande liberté de parole et de mouvement et qui met un peu mieux en valeur les qualités de meneur de Laurent. Au début du roman, au moins, cet équilibre s'installe tout doucement ce qui fait qu'on a l'impression que le tome démarre très lentement et stagne pendant un moment, comme une grande inspiration avant le plongeon.

Éloignée de la cour dépravée du Régent, l'intrigue est un peu moins teintée de malaise. On se retrouve dans une fantasy plus classique mais loin d'être désagréable, au cœur d'un camp militaire dans lequel Laurent, avec l'aide de Damen et Jord, doit instaurer la discipline et imposer son autorité, pour contrer au mieux la menace posée par son oncle. Cette menace se précise, et à plusieurs reprises, Laurent et Damen se retrouvent dans des situations où ils n'auront d'autre choix que de compter l'un sur l'autre pour s'en sortir. On voit donc petit à petit s'établir une véritable complicité entre ces deux personnages (ce qui, inévitablement, rend Laurent de plus en plus sympathique (groumph !) (en vrai, je n'ai toujours pas envie d'aimer Laurent, mais cet idiot n'a pas arrêté de me faire rire, donc j'ai craqué. Je suis tellement faible.)

Outre le rapprochement entre Laurent et Damen, qui est amené par touches tout au long du récit, on voit surtout Damen prendre conscience de la réalité crue du conflit entre Vere et Akielos, cette fois ci du point de vue de "l'ennemi". En tant qu'Akielon au service du prince de Vere, il se trouve inévitablement dans une position délicate, où personne, d'un côté comme de l'autre, ne lui fait réellement confiance (et même, où il est mieux considéré par ceux qui devraient être ses ennemis que par son propre peuple). Après avoir été forcé de remettre en question son point de vue sur l'esclavage, il réalise aussi, peu à peu, que "l'ennemi" n'est pas une sorte d'entité anonyme à abattre, mais que dans un camp comme dans l'autre, il y a avant tout des êtres humains, avec leur vie, leurs ambitions, leur famille, et que, face à la guerre, les Veretiens ne sont finalement pas si différents des Akielons. Bref, il grandit, notre petit Damen, et je me sens tellement fière *snif*.

Pour un livre étiqueté "romance", ladite romance est loin d'être mise au premier plan (ce dont je ne vais certainement pas me plaindre.) Elle est omniprésente, évidemment, comme un bruit de fond constant, mais finement entretissée avec la stratégie politique et militaire. Encore une fois, c'est Laurent qui est au cœur de toute la tension du roman : au fil des pages, on se rend progressivement compte de ses talents de manipulateur, son sens aigu de la stratégie, on en vient à admirer la froideur de son esprit et son don pour l'intrigue. Dans le jeu d'échec politique qui l'oppose à son oncle, on réalise que, même lorsque ce dernier semble avoir gagné, Laurent a quand même toujours non pas un, mais deux voire trois ou quatre coups d'avance. Il parvient à retourner les situations les plus désespérées à son avantage, et même lorsqu'on le croit finalement battu, il a quand même toujours un as dans sa manche. Évidement, il est amusant de voir tout cela à travers les yeux de Damen, qui en dépit de ses talents pour la stratégie militaire, se trouve toujours un peu bêta devant la puissance calculatrice du cerveau de Laurent. Ces deux personnages se complètent plutôt bien à ce niveau, et il est très intéressant de les voir évoluer ensemble.

Bref, c'est un second tome à la fois plus et moins tendu que le premier : beaucoup moins malsain en un sens, car on se retrouve en terrain connu pour de la fantasy : des pouvoirs qui s'affrontent, des manœuvres militaires, des luttes d'esprits, et, infusée dans tout cela, une relation plus profonde qui se tisse tout doucement entre Laurent et Damen. Et pourtant, même s'il brille par son absence tout au long du roman, la main du Régent est présente dans tous les obstacles que rencontrent les protagonistes. On en vient à anticiper le prochain coup fourré même dans les moments où la victoire semble acquise, et la tension ne se relâche jamais vraiment. J'ai hâte d'avoir la conclusion de toute cette histoire dans le tome 3 !

Un livre lu dans le cadre du challenge Coupe des Quatre Maisons
 

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