dimanche 8 janvier 2012

The Sword of Truth, book 1: Wizard's First Rule - Terry Goodkind


Titre français:  L'Epée de Vérité, tome 1: La Première Leçon du Sorcier

Alors qu'il se trouve seul dans les bois de Hartland, à la recherche des assassins de son père, le jeune Richard Cypher vient en aide à une très belle jeune femme poursuivie par des hommes aux intentions meurtrières. La jeune femme du nom de Kahlan Amnell, a besoin de l'aide d'un magicien pour renverser Darken Rahl, le tyran qui a cherché à la tuer et risque d'asservir le monde.

Dernier livre du Baby-challenge Fantasy, un pavé que j'ai mis un peu de temps à finir, mais bizarrement pas autant que je l'aurais cru, vu l'ampleur de la brique et les longueurs du début qui ont failli me décourager. Difficile de donner un avis tranché, malgré tout, car si j'ai trouvé à ce livre pas mal de défauts, j'ai quand même englouti les pages relativement facilement.

Je vais commencer par les choses qui m'ont chagrinée, parce que, quand même, il y en a un certain nombre. A commencer par les deux personnages principaux, Richard et Kahlan, qui me sont un peu sortis par les yeux. J'ai trouvé par moments leur caractère assez caricaturaux et manquant de cohérence. D'abord Richard, qui pique des crises de colère pour un rien. D'accord c'est lié au pouvoir de l'épée, mais quand même, pour quelqu'un qui a essayé toute sa vie de refréner sa colère, je trouve qu'il se met vite en rogne pour un oui ou pour un non. Sans compter que ce garçon a toujours réponse à tout, réponse qu'il devine souvent de façon farfelue et improbable (il est Seeker, mais quand même...), alors qu'il ne voit pas d'autres choses qui pourtant nous semblent évidentes, et devraient l'être pour lui aussi s'il avait deux sous de jugeote. Sans compter Zedd et Kahlan qui, à chaque fois qu'il dit ou fait quelque chose, le regardent systématiquement avec des yeux émerveillés comme s'il venait d'inventer l'eau chaude. C'est un peu agaçant quand on ne comprend pas ce que ce cher Richard vient de faire qui soit si extraordinaire.

Pour Kahlan, c'est un peu le contraire. On attend d'elle au premier abord des choses que finalement on ne trouve pas chez elle. Vu son statut et la façon dont elle est parvenue à rejoindre Hartland, on s'attend à une femme forte, avec un tempérament de guerrière et de meneuse, un peu impitoyable sur les bords. Quelle surprise de se trouver face à une gourde pleurnicharde (j'exagère? A peine) qui se fait systématiquement attaquer et capturer, doit sans arrêt attendre que son prince charmant vienne la sauver et semble incapable de prendre une décision par elle-même. Bref, l'un des aspects négatifs de cette lecture est que ces deux personnages m'ont exaspéré pendant quasiment tout le livre.

Heureusement, d'autres personnages sont là pour contrebalancer l'agacement suscité par les deux principaux. A commencer par Zedd, qui a mon petit coup de cœur, parce qu'il est drôle, et qu'il a un estomac à capacité quasi illimitée, Chase avec ses airs d'ours au grand cœur, ou encore la petite Rachel, qui est une fillette plutôt attachante. J'ai apprécié aussi les Mudpeople (ne me demandez pas comment ça a été traduit... les hommes de Boue, comme dans Artemis Fowl?) et leurs coutumes étranges. Ce passage est dans le livre un moment de répit malgré tout plein de tensions qui m'a beaucoup intéressée.

Autre point qui m'a gênée, c'est l'enchaînement des événements, que j'ai trouvé parfois beaucoup trop abrupt. J'ai eu l'impression que les personnages tombaient systématiquement d'un danger à un autre et qu'ils se faisaient attaquer à chaque pas sans que ce soit toujours justifié. D'autant qu'ils s'en sortent toujours de façon très improbable, grâce au hasard, à la chance ou une aide inespérée.

L'avantage, c'est qu'il y a beaucoup d'action, et le rythme est trépidant, mais cela n'empêche pas l'auteur de s'étendre sur des éléments du récit, longtemps, voire très longtemps. Certaines scènes d'action font l'objet de descriptions interminables et pénibles, alors que au contraire, d'autres que l'on aimerait voir plus développées sont rapidement passées voire éclipsées, ce qui donne parfois des impressions d'incohérence. Paradoxalement, les passages les plus passionnants ne sont pas ceux que l'on croit, et il ne s'agit certainement pas des (trop?) nombreuses scènes de course poursuite, fuite, bataille ou autre. Les scènes qui ont le plus retenu mon attention sont le plus souvent les moments de pause, durant lesquels des éléments de la quête étaient révélés, des secrets mis au jour, des questions posées ou résolues.

Parce que finalement, ce qui manque à l'action, c'est de la crédibilité. Certes, tout n'est pas tout beau et tout rose, d'accord, Darken Rahl est monstrueux. Mais voilà, trop c'est trop, et la violence prend des proportions tellement démesurées que l'on n'y croit plus. Les massacres sont atroces, mais arrivent comme un cheveu sur la soupe et ne font rien avancer, sans compter la surenchère dans l'horreur qui fait figure de cliché sans fondement. Finalement, c'est tellement gros que cela laisse de marbre et ne fait même plus frémir.

Bref, au milieu de tous ces défauts, difficile de dire ce qui m'a plu et a maintenu mon attention tout au long du livre. Parce que tout n'est certainement pas à jeter. Je suis restée debout jusque 3h du matin et plus pour le lire, en ayant cours le lendemain, mais ayant trop envie de savoir la suite pour reposer le livre. Car effectivement, malgré mon agacement face aux personnages, les clichés à tour de bras, les résolutions trop faciles, les incohérences et les longueurs, j'ai eu envie de savoir comment les personnages allaient s'en sortir, empêcher Darken Rahl d'arriver à ses fins et survivre à toutes les péripéties qu'ils traversent. L'avantage est surtout qu'il y a assez peu de temps mort, même si parfois certaines actions sont étirées à outrance, et même les temps de pause sont riches en informations. Et il se passe tellement de choses que, même si on sait comment cela va se finir (parce que c'est quand même ultra prévisible, même pour les prétendues grandes révélations de la fin...) on ne peut pas s'ennuyer à la lecture (ou pas trop, en tout cas)

Cette chronique est monstrueusement longue! Certainement parce que je ne peux pas me décider pour savoir si j'ai aimé ce livre ou pas. Beaucoup de choses m'ont agacée, je n'ai pas particulièrement vibré avec cette histoire, sauf à certains moments un peu épineux, mais peut-être que vu la période un peu chargée et épuisante durant laquelle je l'ai lu, un pavé sans surprise était le genre de lecture qui me convenait, juste histoire de me changer les idées. Malgré tout, je suis contente d'être arrivée au bout, et je ne sais pas si je suis prête à me lancer dans une saga de 11 tomes, d'autant que ce tome 1 peut parfaitement se suffire à lui-même. Peut-être que je lirai la suite, par curiosité, pour retrouver des personnages que j'ai apprécié, pour voir comment l'auteur enchaîne après cette conclusion, mais en tout cas je ne me sens pas prête à m'y mettre dans l'immédiat.

Il ne compte plus, pour maintenant, mais c'est quand même le dernier livre lu pour le Baby-challenge Fantasy 2011 =D



2 commentaires:

  1. eh bien ! je ne l'ai pas dit de la même façon mais au final nos vis se ressemblent étrangement. Et moi aussi je suis ravie que ce tome se suffise à lui-même parce que je ne suis pas certaine d'avoir un jour envie de lire la suite :D

    Et un grand bravo parce que tu n'as que quelques jours de retard ... et 20/20 (ce que je ne suis pas prête d'atteindre dans ce genre-là) !

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  2. Très belle chronique, même si elle ne me donne pas forcément envie de lire le livre, ton avis détaillé est très intéressant! Et par la même occasion, bravo pour avoir réussi ton challenge!

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