A Terrilville, la situation est très confuse : le blocus du port a anéanti le commerce, la guerre civile a réduit à néant l'unité de la cité tandis que les incendies et les pillages la ruinent. Un tremblement de terre a détruit la cité des Anciens, au Désert des pluies. En mer, les combats font rage entre vaisseaux pirates et jamailliens. Séparé des siens, chaque membre de la famille Vestrit -Malta, Althéa, Ronica - aux prises avec des destinées contrariées, lutte de toute son énergie pour tenter de survivre. Plus loin, le redoutable Kennit se croit désormais le maître du monde et abandonne toute prudence. Dans ce troisième et dernier volume de L'Arche des Ombres, les affrontements font rage entre tous les partis. Mais les vérités éclatent et les destins s'accomplissent tandis que, mystérieusement, les prophéties d'Ambre prennent vie.
Enfin, presque 5 ans après avoir commencé la trilogie (en français! C'est loin tout ça!) voilà enfin le point final magistral de la saga des Aventuriers de la Mer. Difficile de dire si je préfère cette trilogie à l'Assassin Royal, la manière de raconter, les personnages et les enjeux sont complètement différents d'une série à l'autre (même si elles se déroulent plus ou moins dans le même univers) mais en tout cas, le suspense, l'émotion, les révélations ne manquent pas dans ce dernier tome, où tout s'accélère, où les différents fils de la narration se rejoignent et où les mystères posés dans les premiers tomes sont résolus.
En réalité, j'avais déjà lu en français la première partie de ce tome, Le Seigneur des Trois Règnes (ma chronique, qui date de mars 2011, est d'ailleurs par ici. Je le signale, parce que je vais essayer de ne pas reprendre les mêmes points ici ^^.) et me rafraîchir un peu la mémoire sur la situation des Vestrit, de Terrilville/Bingtown, de Parangon mais aussi de Kennit, Wintrow, et l'équipage de Vivacia n'a pas été inutile. L'éveil de Tintaglia à la fin du tome 2 marquait un tournant dans le récit, et c'est effectivement la question de l'éveil des dragons qui va peu à peu prendre une place centrale dans le roman.
Les révélations que j'attendais le plus, étaient principalement celles concernant d'une part Parangon, et son passé obscur, mais aussi Kennit. Et autant dire que sur ce point, Robin Hobb ne m'a pas déçue. Kennit m'intriguait profondément depuis le début, et savoir enfin ce qui rendait ce personnage si glacial et antipathique a été comme une douche froide, sans doute aussi dans la mesure où cela m'a énormément fait penser à ce qui arrive à Fitz dans la seconde trilogie de l'Assassin Royal. [spoiler]On retrouve ici l'idée que la douleur, les épreuves sont aussi ce qui forge un caractère et une vie, et que l'on ne peut vivre complètement sans ces cicatrices. Mais là où l'incomplétude de Fitz le confinait à la passivité, celle de Kennit est au contraire ce qui le poussait à une ambition presque aveugle. Les deux personnages me sont apparus (peut-être abusivement, c'est vrai) comme deux facettes d'une même pièce.[/spoiler]
J'ai également beaucoup apprécié de voir enfin Wintrow embrasser complètement la vie de pirate et son lien avec Vivacia, mais aussi avec Kennit et Etta. Sa tendance à tergiverser m'agaçait pas mal dans les premiers tomes et le voir enfin s'affirmer et prendre sa destinée en main a été un vrai soulagement. Un revirement d'autant plus intéressant qu'il le place a priori en porte-à-faux avec sa propre famille, particulièrement Althea qui n'a pas renoncé à remettre la main sur Vivacia.
Par ailleurs, les liens entre cette trilogie et la série de l'Assassin Royal se font bien plus présents dans ce dernier tome, d'une part à travers le personnage de Jek, originaire des Six-Duchés, et les allusions fréquentes aux dragons de Verity, mais aussi le personnage d'Ambre (sur lequel pour le coup, il n'y a plus aucun doute quant à son lien avec l'autre saga.) J'ai trouvé qu'elle était très touchante particulièrement avec Parangon, auquel elle confie ses doutes avec bien plus de facilité, à ce qu'il m'a semblé. On comprend un peu mieux à quel point ce doit être difficile et frustrant d'essayer d'interpréter les signes sans vraiment les comprendre, de faire ce qui semble être juste sans savoir si elle fait le bon choix, en sachant l'importance des conséquences. On n'en apprend pas vraiment plus sur le personnage lui-même, mais bien plus sur ce qui se passe dans sa tête, et l'on n'en a pour elle que plus d'empathie.
Bref, un dernier tome qui se passe sur le fil du rasoir pour tous les personnages. Plus que des batailles épiques, c'est la négociation et la nécessité de trouver un terrain d'entente pour tout le monde qui sont mises à l'honneur ici, pour permettre la cohabitation entre Bingtown et Jamaillia, entre les hommes, les dragons et les vivenefs, entre le Gouverneur et les pirates... et ces négociations ne sont pas de toute repos. Cela nous permet d'apprécier pleinement l'évolution positive, mais aussi complexe de personnages comme Malta, Wintrow, mais aussi Serilla, Keffria, ou encore Selden. La convergence de tous les fils narratifs et les bouleversements permanents apportés à l'univers par l'arrivée des dragons sont également un important facteur de tension tout au long du roman, qui fait que l'on ne s'ennuie pas une seconde à la lecture. En un mot, un coup de coeur, comme pour à peu près tous les livres de Robin Hobb!
En réalité, j'avais déjà lu en français la première partie de ce tome, Le Seigneur des Trois Règnes (ma chronique, qui date de mars 2011, est d'ailleurs par ici. Je le signale, parce que je vais essayer de ne pas reprendre les mêmes points ici ^^.) et me rafraîchir un peu la mémoire sur la situation des Vestrit, de Terrilville/Bingtown, de Parangon mais aussi de Kennit, Wintrow, et l'équipage de Vivacia n'a pas été inutile. L'éveil de Tintaglia à la fin du tome 2 marquait un tournant dans le récit, et c'est effectivement la question de l'éveil des dragons qui va peu à peu prendre une place centrale dans le roman.
Les révélations que j'attendais le plus, étaient principalement celles concernant d'une part Parangon, et son passé obscur, mais aussi Kennit. Et autant dire que sur ce point, Robin Hobb ne m'a pas déçue. Kennit m'intriguait profondément depuis le début, et savoir enfin ce qui rendait ce personnage si glacial et antipathique a été comme une douche froide, sans doute aussi dans la mesure où cela m'a énormément fait penser à ce qui arrive à Fitz dans la seconde trilogie de l'Assassin Royal. [spoiler]On retrouve ici l'idée que la douleur, les épreuves sont aussi ce qui forge un caractère et une vie, et que l'on ne peut vivre complètement sans ces cicatrices. Mais là où l'incomplétude de Fitz le confinait à la passivité, celle de Kennit est au contraire ce qui le poussait à une ambition presque aveugle. Les deux personnages me sont apparus (peut-être abusivement, c'est vrai) comme deux facettes d'une même pièce.[/spoiler]
J'ai également beaucoup apprécié de voir enfin Wintrow embrasser complètement la vie de pirate et son lien avec Vivacia, mais aussi avec Kennit et Etta. Sa tendance à tergiverser m'agaçait pas mal dans les premiers tomes et le voir enfin s'affirmer et prendre sa destinée en main a été un vrai soulagement. Un revirement d'autant plus intéressant qu'il le place a priori en porte-à-faux avec sa propre famille, particulièrement Althea qui n'a pas renoncé à remettre la main sur Vivacia.
Par ailleurs, les liens entre cette trilogie et la série de l'Assassin Royal se font bien plus présents dans ce dernier tome, d'une part à travers le personnage de Jek, originaire des Six-Duchés, et les allusions fréquentes aux dragons de Verity, mais aussi le personnage d'Ambre (sur lequel pour le coup, il n'y a plus aucun doute quant à son lien avec l'autre saga.) J'ai trouvé qu'elle était très touchante particulièrement avec Parangon, auquel elle confie ses doutes avec bien plus de facilité, à ce qu'il m'a semblé. On comprend un peu mieux à quel point ce doit être difficile et frustrant d'essayer d'interpréter les signes sans vraiment les comprendre, de faire ce qui semble être juste sans savoir si elle fait le bon choix, en sachant l'importance des conséquences. On n'en apprend pas vraiment plus sur le personnage lui-même, mais bien plus sur ce qui se passe dans sa tête, et l'on n'en a pour elle que plus d'empathie.
Bref, un dernier tome qui se passe sur le fil du rasoir pour tous les personnages. Plus que des batailles épiques, c'est la négociation et la nécessité de trouver un terrain d'entente pour tout le monde qui sont mises à l'honneur ici, pour permettre la cohabitation entre Bingtown et Jamaillia, entre les hommes, les dragons et les vivenefs, entre le Gouverneur et les pirates... et ces négociations ne sont pas de toute repos. Cela nous permet d'apprécier pleinement l'évolution positive, mais aussi complexe de personnages comme Malta, Wintrow, mais aussi Serilla, Keffria, ou encore Selden. La convergence de tous les fils narratifs et les bouleversements permanents apportés à l'univers par l'arrivée des dragons sont également un important facteur de tension tout au long du roman, qui fait que l'on ne s'ennuie pas une seconde à la lecture. En un mot, un coup de coeur, comme pour à peu près tous les livres de Robin Hobb!
Un livre qui s'inscrit dans le cadre du challenge A L'Abordage
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