Selon une ancienne prophétie, le royaume de Skala restera prospère tant qu'une descendante de la reine Ghërilain, fille de Thelatimos, en occupera le trône. Mais à la mort d'Agnalain, la reine folle, son fils Erius s'est emparé du trône de sa jeune soeur Ariani, et a fait éliminer discrètement toutes les descendantes de la lignée de Ghërilain. Aussi, lorsqu'Ariani met au monde une fille, le seul moyen de la protéger est de lui donner l'apparence d'un garçon, jusqu'à ce qu'elle soit en âge de prendre le pouvoir. Mais des forces plus puissantes que les sorciers d'Illior sont à l'oeuvre. Pourront-ils protéger Tobin d'une mère devenue folle, d'un esprit vengeur, et par dessus tout des espions du roi prêts à tout pour empêcher une fille de Thelatimos de remonter sur le trône?
Pour commencer, je ne m'étonne pas d'avoir trouvé une recommandation de Robin Hobb pour ce roman (sur la couverture, c'est écrit G.R.R. Martin, mais à l'intérieur, il y en a une de Robin Hobb, si si si!) car j'ai beaucoup pensé à mon auteur chouchou à la lecture. Pas vraiment à cause de ressemblances au niveau de l'histoire en elle-même, mais plutôt à cause de la manière de la raconter. Lynn Flewelling prend le temps de poser ses personnages et son intrigue, ce qui peut donner une impression de lenteur, alors qu'en fait, elle explore avec minutie la psychologie de ses personnages, et présente petit à petit les enjeux qui vont se nouer autour de Tobin et des personnages qui lui sont proches.
Ce premier tome fait un peu figure de roman initiatique, avec un récit qui suit d'une part, dans une moindre mesure, les deux magiciens principaux du récit, Iya et Arkoniel, qui auront chacun un rôle clé dans la destinée de Tobin, et enfin, principalement Tobin lui-même (ou elle-même, c'est difficile à dire.) Ici, on suit le jeune prince durant les premières années de sa vie, à peu près jusqu'à ses douze ans, une vie passée dans une forteresse reculée, loin des intrigues de la cour, entouré par un petit nombre de personnages de confiance que l'on apprend petit à petit à connaître et à apprécier : Tharin, le capitaine de la garde du duc Rhius, bienveillant et loyal, Lhel, la sorcière de la forêt, étrange, mystérieuse et malgré tout plus puissante qu'elle en a l'air, Nari, la nourrice de Tobin... un de mes personnages préférés, Ki, arrive un peu plus tard dans le récit, mais j'ai trouvé très touchante son amitié avec Tobin, son humour, et la façon dont il parvient très vite à gagner la confiance du jeune prince solitaire. Il a un caractère très rafraîchissant qui est très bienvenu dans l'atmosphère assez pesante qui entoure Tobin.
Car mine de rien, ce roman est aussi assez effrayant par moments, et il suscite parfois une angoisse ou un malaise. En particulier, le fantôme du jumeau mort de Tobin peut se manifester de façon parfois terrifiante, voire violente, et l'on comprend qu'il puisse en vouloir à Tobin et à tous ceux qui connaissent le secret de sa naissance. Il se comporte de manière impitoyable, parfois comme un enfant capricieux qui fait une crise de rage, mais on sent derrière ces manifestations une telle détresse qu'il est difficile, malgré tout, de ne pas s'attacher à ce personnage qui, même si personne ne le voit, reste omniprésent tout au long du roman.
D'autre part, un autre fantôme, plus insidieux, cette fois, est celui de la folie qui semble courir dans la famille de Tobin, celle de sa grand-mère Agnalain, celle de sa mère, qui peut pendant un moment se conduire comme une mère attentive et aimante, et la seconde suivante avoir des réactions totalement imprévisibles et dangereuses. Toutes ces choses étranges, qui font partie du quotidien de Tobin et de son entourage, alimentent à l'extérieur les rumeurs qui le dépeignent comme un enfant étrange, hanté, peut-être fou, comme sa mère ou sa grand-mère. Et l'on devine que cela ne s'arrangera pas lorsqu'il devra rejoindre la cour, un lieu où il courra un risque encore plus grand, et dont il ne connaît pas les usages et les codes.
Je dis sans arrêt "il" en parlant de Tobin, car tout au long de cette première partie, on s'occupe finalement assez peu du problème de genre (qui crève les yeux du lecteur, mais dont Tobin n'a, pour le moment, pas conscience.) Quelle va être la réaction de l'enfant lorsqu'on va lui apprendre qu'en réalité, il a toujours été une fille? Quels bouleversements psychologiques peuvent s'opérer chez un(e) gamin(e) à qui on apprend une chose pareille sans préparation? Le fait de justement se concentrer sur l'enfance de Tobin en tant que garçon, les idées qu'il peut se faire sur les questions amoureuses, sur son avenir, sur ses relations aux autres etc... permet de préparer le terrain pour la grande révélation, et l'impact qu'elle aura forcément sur la vie de Tobin. Le tome 2, à ce niveau, promet des développements assez intéressants.
Bref, c'est une excellente découverte que ce premier tome, et même s'il faut un peu de temps pour entrer dans le bain, une fois dedans, il est difficile de lâcher le livre avant d'avoir le fin mot de l'histoire. La fin est assez abrupte en revanche, ce qui explique que j'aie commandé le tome 2 aussitôt après avoir tourné la dernière page!
Ce premier tome fait un peu figure de roman initiatique, avec un récit qui suit d'une part, dans une moindre mesure, les deux magiciens principaux du récit, Iya et Arkoniel, qui auront chacun un rôle clé dans la destinée de Tobin, et enfin, principalement Tobin lui-même (ou elle-même, c'est difficile à dire.) Ici, on suit le jeune prince durant les premières années de sa vie, à peu près jusqu'à ses douze ans, une vie passée dans une forteresse reculée, loin des intrigues de la cour, entouré par un petit nombre de personnages de confiance que l'on apprend petit à petit à connaître et à apprécier : Tharin, le capitaine de la garde du duc Rhius, bienveillant et loyal, Lhel, la sorcière de la forêt, étrange, mystérieuse et malgré tout plus puissante qu'elle en a l'air, Nari, la nourrice de Tobin... un de mes personnages préférés, Ki, arrive un peu plus tard dans le récit, mais j'ai trouvé très touchante son amitié avec Tobin, son humour, et la façon dont il parvient très vite à gagner la confiance du jeune prince solitaire. Il a un caractère très rafraîchissant qui est très bienvenu dans l'atmosphère assez pesante qui entoure Tobin.
Car mine de rien, ce roman est aussi assez effrayant par moments, et il suscite parfois une angoisse ou un malaise. En particulier, le fantôme du jumeau mort de Tobin peut se manifester de façon parfois terrifiante, voire violente, et l'on comprend qu'il puisse en vouloir à Tobin et à tous ceux qui connaissent le secret de sa naissance. Il se comporte de manière impitoyable, parfois comme un enfant capricieux qui fait une crise de rage, mais on sent derrière ces manifestations une telle détresse qu'il est difficile, malgré tout, de ne pas s'attacher à ce personnage qui, même si personne ne le voit, reste omniprésent tout au long du roman.
D'autre part, un autre fantôme, plus insidieux, cette fois, est celui de la folie qui semble courir dans la famille de Tobin, celle de sa grand-mère Agnalain, celle de sa mère, qui peut pendant un moment se conduire comme une mère attentive et aimante, et la seconde suivante avoir des réactions totalement imprévisibles et dangereuses. Toutes ces choses étranges, qui font partie du quotidien de Tobin et de son entourage, alimentent à l'extérieur les rumeurs qui le dépeignent comme un enfant étrange, hanté, peut-être fou, comme sa mère ou sa grand-mère. Et l'on devine que cela ne s'arrangera pas lorsqu'il devra rejoindre la cour, un lieu où il courra un risque encore plus grand, et dont il ne connaît pas les usages et les codes.
Je dis sans arrêt "il" en parlant de Tobin, car tout au long de cette première partie, on s'occupe finalement assez peu du problème de genre (qui crève les yeux du lecteur, mais dont Tobin n'a, pour le moment, pas conscience.) Quelle va être la réaction de l'enfant lorsqu'on va lui apprendre qu'en réalité, il a toujours été une fille? Quels bouleversements psychologiques peuvent s'opérer chez un(e) gamin(e) à qui on apprend une chose pareille sans préparation? Le fait de justement se concentrer sur l'enfance de Tobin en tant que garçon, les idées qu'il peut se faire sur les questions amoureuses, sur son avenir, sur ses relations aux autres etc... permet de préparer le terrain pour la grande révélation, et l'impact qu'elle aura forcément sur la vie de Tobin. Le tome 2, à ce niveau, promet des développements assez intéressants.
Bref, c'est une excellente découverte que ce premier tome, et même s'il faut un peu de temps pour entrer dans le bain, une fois dedans, il est difficile de lâcher le livre avant d'avoir le fin mot de l'histoire. La fin est assez abrupte en revanche, ce qui explique que j'aie commandé le tome 2 aussitôt après avoir tourné la dernière page!
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