vendredi 7 octobre 2011

Cabot-Caboche - Daniel Pennac




Courageux, Le Chien. Pas joli, joli, mais un sacré cabot ! Comme il se bagarre pour vivre ! Ce qu'il cherche ? Une maîtresse. Une vraie, qui l'aime pour de bon. Pomme lui plaît beaucoup, au Chien. Un grand rire, des cheveux comme un soleil... Hélas, elle est tellement capricieuse ! Une vraie caboche, cette Pomme. Comment Le Chien va-t-il l'apprivoiser ?

Encore un livre jeunesse de Daniel Pennac et encore une fois une très jolie découverte, très touchante, pleine de tendresse et d'émotion. Cela faisait un petit moment que je lorgnais dessus, et il m'avait été prêté depuis un certain temps avant que je me décide enfin à l'ouvrir. Finalement je me demande pourquoi j'ai attendu si longtemps car certains aspects de ce livre m'ont beaucoup rappelé L'Oeil du Loup (que j'ai adoré, encore une fois.)

Toute l'histoire est racontée du point de vue du chien, qui s'appelle tout simplement Le Chien, comme pour faire porter à ce personnage individuel la généralisation de l'espèce canine. L'expression est brève, percutante, ce qui est une manière de montrer la façon de penser simple et honnête du chien par rapport à celle des humains.

Des humains qui n'ont pas la part belle dans cette histoire, pour la plupart, du moins. Entre ceux qui essayent de noyer Le Chien dès la naissance, ceux qui s'occupent de ramasser les chiens errants dans la rue, pour les emmener à la fourrière, la capricieuse Pomme ou encore le Grand Musc et la Poivrée qui ne le voient que comme une nuisance, l'animal a fort à faire pour survivre et trouver sa place. D'autant que les humains sont en général totalement fermés aux véritables perception du Chien, qui considère parfois leur côté borné avec une certaine condescendance, ou parfois ce qui ressemble à de l'agacement. Cela crée un décalage dans le texte, entre ce que l'on devine que pensent les hommes et ce que pense vraiment le Chien, ce qui peut rendre le texte assez drôle, ou au contraire, un peu triste.

Les personnages humains sont d'ailleurs anonymes et désignés uniquement par leur odeur, la façon dont Le Chien les perçoit (Pomme, le Grand Musc, la Poivrée...). Tout le monde est ainsi redessiné en fonction des sens ou de la perception du Chien: les odeurs, les sensations, les souvenirs ou les associations d'idées liées à son expérience.

Le récit de la vie du Chien lui-même alterne entre des passages difficiles, souvent émouvants (la petite enfance du Chien et le sort de sa protectrice, la vie de chien errant, la fourrière, le comportement de ses maîtres) mais aussi d'autres moments plus heureux, plus reposants, comme l'apprivoisement de Pomme, ou encore la rencontre avec Le Hyéneux et Le Sanglier. Il est intéressant et touchant de suivre les rencontres du Chien, son apprentissage de la vie parmi les humains, l'éveil du sentiment de sa dignité jusqu'à son acceptation totale dans la famille et la réciprocité de sentiment qui finit par s'installer entre Le Chien et Pomme. Pennac introduit avec beaucoup de tendresse, encore une fois, l'idée que Le Chien n'est pas un animal bêtement fidèle, mais qu'il s'agit bien d'un échange entre le maître et son compagnon (il est d'ailleurs plutôt amusant de voir que dans ce livre, on considère que c'est Le Chien qui dresse son maître, et non l'inverse.)

Bref, ce livre raconte l'histoire toute simple d'un chien qui trouve sa place dans une famille, de ses aventures, de ses rencontres, racontées avec simplicité, parfois avec humour, mais toujours avec justesse. L'auteur nous livre d'ailleurs une très belle postface au sujet des chiens qui partagent ou ont partagé sa vie. En ce qui me concerne, c'est donc encore une fois un sans-faute pour Daniel Pennac.

Un petit extrait de la postface, pour la route:

"C'est fou le nombre d'idées toutes faites qui courent sur les amateurs de chiens! Un tas de gens affirment par exemple que l'amour des chiens et l'amour des chats est incompatible. Chiens ou chats, selon eux, il faut choisir, on ne peut pas aimer les deux. Dupont, Sarah, Gabrielle, Ti'Marcel, quelques-uns des chats de ma vie, doivent bien rigoler en entendant ça! Et quand un chien ou un chat rigolent, ça se voit...
    Je dis cela, parce que, pendant que j'écris ces lignes, Xango, le chien d'un ami, que je garde pendant quelques jours et qui est couché sous ma table, lève la tête et me regarde en se marrant. Je vous assure qu'il se marre! (d'ailleurs, il est comme moi, Xango, il adore les chats.)
    Voilà. C'est à peu près tout ce que j'avais à dire. Ah! un dernier mot tout de même: quand on choisit un chien, c'est pour la vie. On ne l'abandonne pas. Jamais. Mettez vous bien ça dans le coeur avant d'en adopter un." 

1 commentaire:

  1. Ma meilleure amie a deja lu ce conte et y avait un contrôle de rédaction sur, j'aii bien aimé sa rédaction alors peut-etre , je l'enregisterai de mon école, et merci pour ce site!!

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