Les trois enfants Darling, Wendy, John et Michael vivent avec leurs parents, sous la responsabilité de leur nurse, une chienne nommée Nana, jusqu'au jour où Peter Pan pénètre chez eux, et emmène les trois enfants au Pays Imaginaire, pour faire de Wendy la maman des Enfants Perdus. Mais le Pays Imaginaire n'est pas sans danger, et le Capitaine Crochet, le dangereux pirate, ne porte pas Peter dans son coeur...
Une lecture fort agréable, même si, évidemment je n'ai pas pu m'empêcher d'être influencée tout au long du livre par le dessin animé de Disney qui a bercé mon enfance. Je trouve finalement que Disney ne s'en est pas trop mal sorti dans l'adaptation, même si évidemment, pas mal de libertés ont été prises, certaines choses gommées, d'autres accentuées. Mais globalement, d'un côté comme de l'autre, je n'ai pas été déçue.
Tout d'abord, j'ai adoré la manière dont l'histoire, tout au long du livre est racontée. Le narrateur ne s'efface pas, bien au contraire, il multiplie les interventions, pique la curiosité du lecteur, parfois le prend à parti, rappelant bien qu'il s'agit d'une histoire et qu'il peut disposer de ses personnages à sa guise (en cela, il m'a parfois fait penser à Jacques le Fataliste de Diderot, bien que les deux histoires n'aient rien à voir.). On a l'impression de se trouver face à un conteur, qui fait vivre l'histoire devant nos yeux, ménage le suspense, avec des apostrophes au lecteur qui parsèment tout le texte « Regardez! », « Que va t-il se passer? » « je pourrais vous raconter ceci, mais je vais plutôt vous raconter cela... ». L'écriture peut également parfois se révéler très ironique, ce qui est aussi très amusant à lire.
L'autre comparaison qui m'est venue à l'esprit assez vite, c'est Alice au Pays des Merveilles. Les enfant Darling se retrouvent en effet dans un monde où les choses les plus absurdes peuvent se produire, où les règles communes n'ont plus cours. C'est un monde d'enfants qui ne grandissent pas, tout y semble donc être un jeu, même les choses les plus sérieuses (Wendy qui fait semblant d'être maman, la nourriture imaginaire, jusqu'aux règles de combat entre pirates et Peaux-Rouges qui ressemblent aux règles d'un jeu bien orchestré.). Et tout cela nous est raconté de manière fort naturelle, y compris dans le monde « normal »: après tout, personne ne s'étonne de voir une chienne bonne d'enfant (tout au plus on s'inquiète de ce que vont en penser les voisins...) ni qu'une maman range l'esprit de ses enfants quand ils dorment... dans ces conditions, l'apparition de Peter finit par n'être plus vraiment surprenante.
Les personnages et la manière dont est traité ce thème de l'éternelle enfance sont très intéressants. Finalement, le Pays Imaginaire est loin d'être un lieu très accueillant. Il regorge de dangers, et d'ennemis à commencer par Crochet, et les enfants Perdus ne sont pas les moins dangereux de tous (ils n'hésitent pas à attaquer Wendy sur un prétendu ordre de Peter, ni à tuer des pirates sans remords). Quant à Peter, s'il n'est après tout qu'un petit garçon, il est également un personnage très ambigu. Il est très imbu de sa personne, parfois cruel ou inconscient et très imprévisible, mais peut aussi se montrer touchant, et l'on peut trouver très triste la fatalité qui veut qu'il oublie les choses et les gens au fur et à mesure. Le capitaine Crochet lui-même fait figure de grand méchant loup, mais fait preuve parfois de quelques faiblesses qui le rendent moins terrible que ce à quoi je m'attendais.
Bref, un classique assez court, mais finalement très riche, servi par une écriture et une narration qui m'ont beaucoup plu, des personnage très intéressants et un thème qui m'a beaucoup touchée.
Tout d'abord, j'ai adoré la manière dont l'histoire, tout au long du livre est racontée. Le narrateur ne s'efface pas, bien au contraire, il multiplie les interventions, pique la curiosité du lecteur, parfois le prend à parti, rappelant bien qu'il s'agit d'une histoire et qu'il peut disposer de ses personnages à sa guise (en cela, il m'a parfois fait penser à Jacques le Fataliste de Diderot, bien que les deux histoires n'aient rien à voir.). On a l'impression de se trouver face à un conteur, qui fait vivre l'histoire devant nos yeux, ménage le suspense, avec des apostrophes au lecteur qui parsèment tout le texte « Regardez! », « Que va t-il se passer? » « je pourrais vous raconter ceci, mais je vais plutôt vous raconter cela... ». L'écriture peut également parfois se révéler très ironique, ce qui est aussi très amusant à lire.
L'autre comparaison qui m'est venue à l'esprit assez vite, c'est Alice au Pays des Merveilles. Les enfant Darling se retrouvent en effet dans un monde où les choses les plus absurdes peuvent se produire, où les règles communes n'ont plus cours. C'est un monde d'enfants qui ne grandissent pas, tout y semble donc être un jeu, même les choses les plus sérieuses (Wendy qui fait semblant d'être maman, la nourriture imaginaire, jusqu'aux règles de combat entre pirates et Peaux-Rouges qui ressemblent aux règles d'un jeu bien orchestré.). Et tout cela nous est raconté de manière fort naturelle, y compris dans le monde « normal »: après tout, personne ne s'étonne de voir une chienne bonne d'enfant (tout au plus on s'inquiète de ce que vont en penser les voisins...) ni qu'une maman range l'esprit de ses enfants quand ils dorment... dans ces conditions, l'apparition de Peter finit par n'être plus vraiment surprenante.
Les personnages et la manière dont est traité ce thème de l'éternelle enfance sont très intéressants. Finalement, le Pays Imaginaire est loin d'être un lieu très accueillant. Il regorge de dangers, et d'ennemis à commencer par Crochet, et les enfants Perdus ne sont pas les moins dangereux de tous (ils n'hésitent pas à attaquer Wendy sur un prétendu ordre de Peter, ni à tuer des pirates sans remords). Quant à Peter, s'il n'est après tout qu'un petit garçon, il est également un personnage très ambigu. Il est très imbu de sa personne, parfois cruel ou inconscient et très imprévisible, mais peut aussi se montrer touchant, et l'on peut trouver très triste la fatalité qui veut qu'il oublie les choses et les gens au fur et à mesure. Le capitaine Crochet lui-même fait figure de grand méchant loup, mais fait preuve parfois de quelques faiblesses qui le rendent moins terrible que ce à quoi je m'attendais.
Bref, un classique assez court, mais finalement très riche, servi par une écriture et une narration qui m'ont beaucoup plu, des personnage très intéressants et un thème qui m'a beaucoup touchée.
Quinzième livre lu dans le cadre du Baby challenge Jeunesse
et douzième dans le cadre du challenge God Save the Livre
RépondreSupprimerJe suis ravie de voir que tu as, somme toute, apprécié ta lecture. Je connais également Peter pan pour avoir vu différentes adaptations, dont le dessin animé de Disney. Il y a longtemps que je
veux me plonger dans les texte original qui, semble-t-il, me réservera un bon moment de lecture ;)
RépondreSupprimerOui, j'ai beaucoup apprécié le texte original, même si j'ai parfois buté sur la signification de quelques termes (essentiellement parce que Barrie raconte avec tellement de naturel des choses
improbables que j'avais l'impression d'avoir mal compris le texte, alors que ce n'était pas le cas =p.). Mais l'écriture est très agréable, même si parfois un peu déroutante ^^! Bonne lecture!