Elle est née dans la fabuleuse dynastie Tang du VIIe siècle.
Elle a grandi au bord du fleuve Long, où elle apprenait à dompter les chevaux.
Elle est entrée au gynécée impérial où vivaient dix mille concubines.
Elle a connu les meurtres, les complots, les trahisons, elle est devenue Impératrice de Chine.
Elle a connu la guerre, la famine, l'épidémie.
Elle a porté la civilisation chinoise à son apogée, elle a vécu entourée de poétesses, de calligraphes, de philosophes. Elle a régné sur le plus vaste empire sous le ciel, dans le plus beau palais du monde.
Elle est devenue l'Empereur-Sacré-Qui-Fait-Tourner-la-Roue-d'Or.
Son nom a été outragé, son histoire déformée, ses mémoires effacées, les hommes se sont vengés d'une femme qui avait osé devenir Empereur, et pour la première fois depuis treize siècles, elle ouvre les portes de sa Cité Interdite.
Elle a grandi au bord du fleuve Long, où elle apprenait à dompter les chevaux.
Elle est entrée au gynécée impérial où vivaient dix mille concubines.
Elle a connu les meurtres, les complots, les trahisons, elle est devenue Impératrice de Chine.
Elle a connu la guerre, la famine, l'épidémie.
Elle a porté la civilisation chinoise à son apogée, elle a vécu entourée de poétesses, de calligraphes, de philosophes. Elle a régné sur le plus vaste empire sous le ciel, dans le plus beau palais du monde.
Elle est devenue l'Empereur-Sacré-Qui-Fait-Tourner-la-Roue-d'Or.
Son nom a été outragé, son histoire déformée, ses mémoires effacées, les hommes se sont vengés d'une femme qui avait osé devenir Empereur, et pour la première fois depuis treize siècles, elle ouvre les portes de sa Cité Interdite.
J'avais déjà découvert Shan Sa avec La Joueuse de Go, qui m'avait à l'époque beaucoup plu. C'était il y a déjà quelques années (trois ou quatre, il me semble... comme le temps passe!) et il m'en reste surtout l'impression d'un style très poétique et travaillé, même si l'histoire elle-même me laisse moins de souvenirs. C'est un peu différent pour Impératrice, car si j'ai à nouveau été transportée par le style de Shan Sa, le récit en lui-même m'a aussi énormément marquée, et c'est un quasi coup de coeur pour ce roman retraçant l'ascension d'une femme exceptionnelle dans la Chine du VIIe siècle.
Ce qui m'a frappée avant tout, ce sont les noms des personnages, dont la plupart, au lieu d'être donnés en chinois, sont traduits en français, ce qui donne au récit une tonalité un peu plus poétique, presque merveilleuse. On suit ainsi des personnages tels que Lumière, la narratrice, Pureté, Petit Faisan, Fidélité, Harmonie... Cela crée une certaine distanciation, et cette histoire, qui ne renvoie à première vue à aucun lieu, temps ou personne connue prend un peu des airs de conte de fée. Les noms conservés en chinois sont typiquement ceux auxquels la narratrice n'est pas attachée émotionnellement et qui n'ont qu'un rôle assez mineur dans l'histoire.
Tout comme dans mon souvenir de la Joueuse de Go, l'écriture de Shan Sa est très fluide, mélodieuse et élégante dans sa simplicité, et cela même lorsqu'elle évoque des réalités assez dures. Car Lumière ne devient pas impératrice du jour au lendemain, même si elle s'affirme dès le début par son caractère, son goût pour les lettres et pour la stratégie politique. Au début, elle est tout de même plus ou moins portée par les événements, "victime" de son statut de roturière, mais elle renverse peu à peu les rapports de force jusqu'à devenir la femme la plus puissante de Chine. La narration à la première personne nous permet de comprendre ses raisonnements, ses démarches, ses stratégies, et de nous la rendre plus humaine à des moments ou son inflexibilité a de quoi faire frémir.
Contrairement à la Joueuse de Go, que j'avais donc beaucoup aimé à la lecture mais dont l'histoire ne m'a malgré tout pas laissé un souvenir impérissable, j'ai vraiment été transportée dans ce roman par la plume poétique de Shan Sa, et par le personnage de Lumière et sa destinée hors du commun. Le cadre du récit doit certainement jouer dans ce ressenti, car clairement, la Chine du VIIe siècle a une allure bien plus romanesque et mystérieuse que celle des années 30 (peut-être des restes de Lettres Classiques qui font que plus c'est éloigné dans le temps, plus c'est intéressant pour moi :P)
Le roman est parfois un peu trop descriptif, il y a énormément de personnages qui croisent le chemin de Lumière, de près ou de loin, et parfois l'on s'y perd un peu, mais cela ne gêne pas à mon avis l'expérience de lecture, car tout l'intérêt réside surtout dans les descriptions de l'état d'esprit de la narratrice. Rien ne nous est épargné des complots et de la rude existence des femmes du gynécée impérial, puis de la solitude de la souveraine. Entre jalousie, rivalités, ambitions, trahisons, en passant par l'éveil de la sensualité, les amours saphiques, les violences, les relations incestueuses, on suit, année après année, le parcours social mais aussi psychologique de la future impératrice.
Finalement, le seul bémol que j'ai trouvé à cette lecture ce sont quelques longueurs que l'on peut ressentir à certains moments, notamment vers le milieu du livre. Parfois, les préoccupations personnelles de la narratrice sont occultées par la politique du pays, des événements historiques qui ont leur intérêt mais qui, il faut l'admettre, ont moins de charme que les événements qui touchent directement Lumière ou son entourage. Mais une fois passé cette étape un peu longue, on repart de plus belle, sur une deuxième moitié de roman un peu différente de la première mais non moins intéressante (même s'il faut avouer que la première partie, celle de l'ascension de Lumière proprement dite, est celle que j'ai préférée.)
Bref, en dehors de ces petites longueurs, j'ai vraiment adoré cette lecture et j'ai dévoré ce roman avec passion. L'écriture poétique, le personnage fascinant de Lumière, les tensions générées d'abord par son arrivée au gynécée impérial, puis son ascension à force de volonté, d'intrigue, et d'une pointe de bonne fortune mais aussi ses questionnements face à la vie, à la mort, à l'amour, tout cela nous offre un roman addictif, parfois dur, souvent touchant que je ne peux que recommander chaudement.
Ce qui m'a frappée avant tout, ce sont les noms des personnages, dont la plupart, au lieu d'être donnés en chinois, sont traduits en français, ce qui donne au récit une tonalité un peu plus poétique, presque merveilleuse. On suit ainsi des personnages tels que Lumière, la narratrice, Pureté, Petit Faisan, Fidélité, Harmonie... Cela crée une certaine distanciation, et cette histoire, qui ne renvoie à première vue à aucun lieu, temps ou personne connue prend un peu des airs de conte de fée. Les noms conservés en chinois sont typiquement ceux auxquels la narratrice n'est pas attachée émotionnellement et qui n'ont qu'un rôle assez mineur dans l'histoire.
Tout comme dans mon souvenir de la Joueuse de Go, l'écriture de Shan Sa est très fluide, mélodieuse et élégante dans sa simplicité, et cela même lorsqu'elle évoque des réalités assez dures. Car Lumière ne devient pas impératrice du jour au lendemain, même si elle s'affirme dès le début par son caractère, son goût pour les lettres et pour la stratégie politique. Au début, elle est tout de même plus ou moins portée par les événements, "victime" de son statut de roturière, mais elle renverse peu à peu les rapports de force jusqu'à devenir la femme la plus puissante de Chine. La narration à la première personne nous permet de comprendre ses raisonnements, ses démarches, ses stratégies, et de nous la rendre plus humaine à des moments ou son inflexibilité a de quoi faire frémir.
Contrairement à la Joueuse de Go, que j'avais donc beaucoup aimé à la lecture mais dont l'histoire ne m'a malgré tout pas laissé un souvenir impérissable, j'ai vraiment été transportée dans ce roman par la plume poétique de Shan Sa, et par le personnage de Lumière et sa destinée hors du commun. Le cadre du récit doit certainement jouer dans ce ressenti, car clairement, la Chine du VIIe siècle a une allure bien plus romanesque et mystérieuse que celle des années 30 (peut-être des restes de Lettres Classiques qui font que plus c'est éloigné dans le temps, plus c'est intéressant pour moi :P)
Le roman est parfois un peu trop descriptif, il y a énormément de personnages qui croisent le chemin de Lumière, de près ou de loin, et parfois l'on s'y perd un peu, mais cela ne gêne pas à mon avis l'expérience de lecture, car tout l'intérêt réside surtout dans les descriptions de l'état d'esprit de la narratrice. Rien ne nous est épargné des complots et de la rude existence des femmes du gynécée impérial, puis de la solitude de la souveraine. Entre jalousie, rivalités, ambitions, trahisons, en passant par l'éveil de la sensualité, les amours saphiques, les violences, les relations incestueuses, on suit, année après année, le parcours social mais aussi psychologique de la future impératrice.
Finalement, le seul bémol que j'ai trouvé à cette lecture ce sont quelques longueurs que l'on peut ressentir à certains moments, notamment vers le milieu du livre. Parfois, les préoccupations personnelles de la narratrice sont occultées par la politique du pays, des événements historiques qui ont leur intérêt mais qui, il faut l'admettre, ont moins de charme que les événements qui touchent directement Lumière ou son entourage. Mais une fois passé cette étape un peu longue, on repart de plus belle, sur une deuxième moitié de roman un peu différente de la première mais non moins intéressante (même s'il faut avouer que la première partie, celle de l'ascension de Lumière proprement dite, est celle que j'ai préférée.)
Bref, en dehors de ces petites longueurs, j'ai vraiment adoré cette lecture et j'ai dévoré ce roman avec passion. L'écriture poétique, le personnage fascinant de Lumière, les tensions générées d'abord par son arrivée au gynécée impérial, puis son ascension à force de volonté, d'intrigue, et d'une pointe de bonne fortune mais aussi ses questionnements face à la vie, à la mort, à l'amour, tout cela nous offre un roman addictif, parfois dur, souvent touchant que je ne peux que recommander chaudement.
Un livre lu dans le cadre du Challenge Coupe des Quatre Maisons
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