Forcé de renoncer à son office de pasteur, à Helstone, un petit village du sud de l'Angleterre, le père de la jeune Margaret Hale est forcé de s'exiler à Milton, une ville industrielle du Nord. L'air y est différent,les gens y vivent autrement, les manufactures de coton rythment la vie de la ville. Alors qu'elle essaye de se faire à cette nouvelle vie, Margaret fait la connaissance de John Thornton, patron de l'une des manufactures de coton de la ville, qui se trouve très vite fasciné par le caractère de la jeune fille...
Il aura fallu une LC manquée, un voyage à Manchester, le challenge LDPA et Richard Armitage pour enfin me décider à lire ce classique de la littérature anglaise. J'avais tenté une première lecture l'année dernière pour une LC, et j'avais renoncé au bout de 2 pages pour je ne sais plus quelle raison. Finalement, j'ai décidé de me relancer pour le challenge LDPA auquel j'ai participé avec Vashta Nerada, et je ne regrette pas du tout, car ce livre s'est avéré être un coup de coeur!
A commencer parce que les personnages sont attachants, malgré (ou à cause de) leurs défauts : Margaret peut sembler hautaine et méprisante, mais elle est aussi volontaire et courageuse, et son caractère admirable la rend très agréable à suivre tout au long du roman. Thornton est un homme pragmatique, un "self-made man", terre à terre, parfois rude, mais son honnêteté et son amour pour Margaret le rendent très touchant. De la même façon, j'ai trouvé la famille Higgins très sympathique : la simple foi de Bessy en Margaret, la franchise parfois piquante de Nicholas...
Le principal intérêt du livre réside surtout dans la manière dont est présenté le choc des cultures entre les usages du Nord et du Sud. C'est d'autant plus intéressant que cette opposition n'est pas réellement frontale, mais plutôt présentée par touches, dans des détails, des comportements, des divergences d'opinion. Il y a bien plus qu'un simple antagonisme entre la frivolité du Sud et la simplicité pratique du Nord. On voit tout au long du roman à quel point les hommes, leurs idées et leurs coutumes sont le produit de leur environnement et de leurs conditions de vie, sans forcément présenter les uns comme meilleur que les autres.
Compte tenu des circonstances (la famille de Margaret qui vient s'installer à Milton) c'est évidemment le Nord qui est principalement mis en avant ici, et c'est à travers les yeux de Margaret que l'on voit toutes les différences entre la campagne du Sud de l'Angleterre dont elle est issue et la ville industrielle qu'est Milton. Elle y découvre un univers bien plus pragmatique, où la réussite personnelle et l'ascension sociale s'appuient sur le commerce et la réussite économique, des notions qui semblent peu attrayantes pour Margaret et ses valeurs chrétiennes. Mais c'est aussi un lieu où un homme peut partir de très peu et à force de travail, parvenir à se bâtir un nom et une réputation. Enfin, elle est également confrontée à la misère de la condition ouvrière, à l'opposition entre patrons et ouvriers, autant de choses qui lui sont inconnues dans le Sud, où tout n'est évidemment pas idyllique, mais où les problèmes sont très différents, car l'environnement est lui-même très différent.
Cette constante mise en regard entre les deux univers et la manière dont ils changent la vision de Margaret aurait sans doute déjà réussi à retenir à elle seule mon attention, mais c'est l'histoire d'amour (ou la non-histoire d'amour, difficile à dire) entre Thornton et Margaret, qui s'entrelace à toutes ces problématiques qui m'a véritablement conquise. D'abord parce que le caractère des deux personnages et la fierté qui les caractérise, en plus de les rendre profondément attachants, constitue également un obstacle de taille qu'il va leur falloir surmonter, et dès le départ, l'entreprise ne s'annonce pas simple (l'un comme l'autre pouvant s'avérer de véritables têtes de noeuds!)
Ensuite, il faut avouer que les circonstances n'aident pas non plus. Lorsque les personnages ont l'occasion de se retrouver face à face, ils se trouvent rarement (pour ne pas dire jamais...) sur un terrain d'entente. Et finalement, les événements ne font que les éloigner l'un de l'autre sans leur laisser d'occasion de s'expliquer. Entre quiproquos, gestes mal interprétés, paroles en l'air, souci de préserver des secrets ou une réputation... tout semble se mettre entre Thornton et Margaret. C'est particulièrement déchirant pour Thornton, qui ne parvient pas à renoncer à sa Margaret, et qui se trouve malgré lui victime d'apparences trompeuses. Il se produit à peu près au tiers du livre un événement qui va provoquer une réaction en chaîne, mettre en marche un engrenage dans lequel vont se trouver pris les personnages, et dans lequel on les voit s'enliser sans pouvoir rien faire. A partir de là, tout ce qu'ils font ou disent va être interprété de travers, par l'autre ou par leur entourage, et j'avoue avoir à plusieurs reprises envie de hurler, d'attraper Thornton et Margaret par la peau du dos et de les forcer à discuter.
Cette histoire un peu compliquée, les personnages auxquels on ne peut que s'attacher ainsi que les tragédies qui les frappent, portés par le style élégant et efficace d'Elizabeth Gaskell, tout cela est parvenu à me tenir en haleine, et si j'ai mis un certain temps à lire la première partie du livre, j'ai tout simplement englouti la dernière, et j'ai refermé le livre avec l'impression d'avoir été passée à la moulinette (ceci étant peut-être dû au fait que j'ai fini la deuxième moitié du livre en une nuit, incapable de le poser même pour aller dormir.)
Bref, c'est un véritable coup de coeur, que ce roman, et je remercie Vashta de me l'avoir proposé pour le LDPA, sans quoi il serait encore certainement resté longtemps dans ma PAL. Il me reste maintenant à voir l'adaptation, dont je n'ai vu que le premier épisode pour le moment et qui m'a servi de motivation pour entamer le roman (mais ça ne devrait pas être trop difficile ^^)
Pour voir l'avis de Vashta sur le livre qu'elle a lu pour ce challenge (donc Les Aventures de Tom Sawyer de Mark Twain, l'un de mes livres doudous) c'est par ici!
A commencer parce que les personnages sont attachants, malgré (ou à cause de) leurs défauts : Margaret peut sembler hautaine et méprisante, mais elle est aussi volontaire et courageuse, et son caractère admirable la rend très agréable à suivre tout au long du roman. Thornton est un homme pragmatique, un "self-made man", terre à terre, parfois rude, mais son honnêteté et son amour pour Margaret le rendent très touchant. De la même façon, j'ai trouvé la famille Higgins très sympathique : la simple foi de Bessy en Margaret, la franchise parfois piquante de Nicholas...
Le principal intérêt du livre réside surtout dans la manière dont est présenté le choc des cultures entre les usages du Nord et du Sud. C'est d'autant plus intéressant que cette opposition n'est pas réellement frontale, mais plutôt présentée par touches, dans des détails, des comportements, des divergences d'opinion. Il y a bien plus qu'un simple antagonisme entre la frivolité du Sud et la simplicité pratique du Nord. On voit tout au long du roman à quel point les hommes, leurs idées et leurs coutumes sont le produit de leur environnement et de leurs conditions de vie, sans forcément présenter les uns comme meilleur que les autres.
Compte tenu des circonstances (la famille de Margaret qui vient s'installer à Milton) c'est évidemment le Nord qui est principalement mis en avant ici, et c'est à travers les yeux de Margaret que l'on voit toutes les différences entre la campagne du Sud de l'Angleterre dont elle est issue et la ville industrielle qu'est Milton. Elle y découvre un univers bien plus pragmatique, où la réussite personnelle et l'ascension sociale s'appuient sur le commerce et la réussite économique, des notions qui semblent peu attrayantes pour Margaret et ses valeurs chrétiennes. Mais c'est aussi un lieu où un homme peut partir de très peu et à force de travail, parvenir à se bâtir un nom et une réputation. Enfin, elle est également confrontée à la misère de la condition ouvrière, à l'opposition entre patrons et ouvriers, autant de choses qui lui sont inconnues dans le Sud, où tout n'est évidemment pas idyllique, mais où les problèmes sont très différents, car l'environnement est lui-même très différent.
Cette constante mise en regard entre les deux univers et la manière dont ils changent la vision de Margaret aurait sans doute déjà réussi à retenir à elle seule mon attention, mais c'est l'histoire d'amour (ou la non-histoire d'amour, difficile à dire) entre Thornton et Margaret, qui s'entrelace à toutes ces problématiques qui m'a véritablement conquise. D'abord parce que le caractère des deux personnages et la fierté qui les caractérise, en plus de les rendre profondément attachants, constitue également un obstacle de taille qu'il va leur falloir surmonter, et dès le départ, l'entreprise ne s'annonce pas simple (l'un comme l'autre pouvant s'avérer de véritables têtes de noeuds!)
Ensuite, il faut avouer que les circonstances n'aident pas non plus. Lorsque les personnages ont l'occasion de se retrouver face à face, ils se trouvent rarement (pour ne pas dire jamais...) sur un terrain d'entente. Et finalement, les événements ne font que les éloigner l'un de l'autre sans leur laisser d'occasion de s'expliquer. Entre quiproquos, gestes mal interprétés, paroles en l'air, souci de préserver des secrets ou une réputation... tout semble se mettre entre Thornton et Margaret. C'est particulièrement déchirant pour Thornton, qui ne parvient pas à renoncer à sa Margaret, et qui se trouve malgré lui victime d'apparences trompeuses. Il se produit à peu près au tiers du livre un événement qui va provoquer une réaction en chaîne, mettre en marche un engrenage dans lequel vont se trouver pris les personnages, et dans lequel on les voit s'enliser sans pouvoir rien faire. A partir de là, tout ce qu'ils font ou disent va être interprété de travers, par l'autre ou par leur entourage, et j'avoue avoir à plusieurs reprises envie de hurler, d'attraper Thornton et Margaret par la peau du dos et de les forcer à discuter.
Cette histoire un peu compliquée, les personnages auxquels on ne peut que s'attacher ainsi que les tragédies qui les frappent, portés par le style élégant et efficace d'Elizabeth Gaskell, tout cela est parvenu à me tenir en haleine, et si j'ai mis un certain temps à lire la première partie du livre, j'ai tout simplement englouti la dernière, et j'ai refermé le livre avec l'impression d'avoir été passée à la moulinette (ceci étant peut-être dû au fait que j'ai fini la deuxième moitié du livre en une nuit, incapable de le poser même pour aller dormir.)
Bref, c'est un véritable coup de coeur, que ce roman, et je remercie Vashta de me l'avoir proposé pour le LDPA, sans quoi il serait encore certainement resté longtemps dans ma PAL. Il me reste maintenant à voir l'adaptation, dont je n'ai vu que le premier épisode pour le moment et qui m'a servi de motivation pour entamer le roman (mais ça ne devrait pas être trop difficile ^^)
Pour voir l'avis de Vashta sur le livre qu'elle a lu pour ce challenge (donc Les Aventures de Tom Sawyer de Mark Twain, l'un de mes livres doudous) c'est par ici!
Un livre qui compte également pour le challenge ABC 2014
Oh tu me donnes envie de m'y plonger … Superbe avis !
RépondreSupprimerVashta m'avait aussi convaincue en me le prêtant sur le chemin entre Manchester et Edinbourg. La fin est fort prévisible (on attend que ça lors des rencontres et joutes verbales). Le choc de 2 cultures mais aussi 2 éducations. J'avais tout autant adoré, preuve le souvenir presque intact de l'histoire et des ambiances qui me restent en mémoire!
RépondreSupprimerC'est sûr qu'on se doute dès le début comment ça va se terminer (et encore, j'ai eu des doutes à un moment, en voyant qu'il me restait cinq pages et que ça n'était pas encore arrivé xD) mais c'est tout le cheminement qui fait l'intérêt du livre! Et je suis d'accord, l'ambiance reste en tête, même maintenant, quand j'y pense, j'ai envie de m'y replonger!
SupprimerUn superbe roman, très bien écrit, des personnages captivants... Vraiment captivant, un gros coup de cœur !!
RépondreSupprimerSame there, un vrai coup de coeur avec des petits airs à la Pride and Prejudice.Vraiment une belle lecture
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