N'avez-vous jamais fait ce rêve étrange et glaçant : celui où vous savez pertinemment que vous n'êtes pas folle mais où personne autour de vous ne semble du même avis ?
Pour Brit, du haut de ses seize ans, ce cauchemar devient réel quand son père la conduit de force à Red Rock, un centre de redressement qui prétend mater les enfants rebelles. Brit doit y suivre une thérapie pour guérir des maux qui n'existent que dans la tête de son père.
Dans cet enfer d'humiliations et de brimades, Brit se raccroche à des amies qui vont l'empêcher de sombrer dans la folie. Des amies qui vont l'aider à survivre. Ensemble elles vont se redresser. Ensemble elles vont résister.
Pour Brit, du haut de ses seize ans, ce cauchemar devient réel quand son père la conduit de force à Red Rock, un centre de redressement qui prétend mater les enfants rebelles. Brit doit y suivre une thérapie pour guérir des maux qui n'existent que dans la tête de son père.
Dans cet enfer d'humiliations et de brimades, Brit se raccroche à des amies qui vont l'empêcher de sombrer dans la folie. Des amies qui vont l'aider à survivre. Ensemble elles vont se redresser. Ensemble elles vont résister.
Cela faisait un bon moment que ce livre traînait dans ma PAl, puisqu'il m'avait été offert par Mypianocanta à l'occasion de la deuxième édition du swap Lecture, thé et chocolat : drogues du Livraddictien (qui s'était déroulé en 2011 quand même, c'est dire si ça date...). Du coup, je la remercie encore une fois de m'avoir offert ce livre, parce qu'il s'est révélé au final plutôt sympathique, et j'ai été surprise de le finir en l'équivalent d'une soirée.
Il y a quelques bémols tout de même qui font que ce livre n'est pas un coup de coeur, et je vais râler tout de suite pour m'en débarrasser : j'ai trouvé beaucoup d'exagération dans le récit. Bien sûr, Red Rock n'est pas censé être un camp de vacances, mais on a rapidement l'impression que les personnages sont classés dans le camp des gentils et dans le camp des méchants sans possibilité de rédemption. Les personnages sont très peu nuancés, en dehors de quelques uns qui apparaissent trop peu. J'ai notamment beaucoup aimé le père de Brit et l'ambiguïté de ce personnage dont on ne sait trop si on doit le plaindre ou le mépriser (personnellement je penche plutôt pour la première option, même si on a parfois envie de le secouer pour lui faire regarder la vérité en face. Mais c'est un personnage très touchant que j'aurais aimé voir un peu plus développé (ne serait-ce que dans sa correspondance avec Brit.))
Les autres personnages principaux sont très vite brossés en quelques traits un peu caricaturaux : les jeunes filles victimes (toujours victimes d'ailleurs, il ne me semble pas que l'on croise ici de pensionnaire ayant véritablement de problèmes psychologique (enfin, sauf une, mais c'est particulier et potentiellement spoilerisant)... elles sont internées parce qu'elles sont rebelles, décalées, hors-norme, mais toujours parce qu'elles sont incomprises de leur entourage.) les adultes tortionnaires (et même un peu sadiques quand même...) et les autres pensionnaires vendues à l'ennemi et prêtes à livrer leurs camarades pour quelques privilèges supplémentaires. Le fonctionnement du centre lui-même est un peu extrême (quand on voit à quelles extrémités les pensionnaires en sont réduites, on ne me fera pas croire qu'il n'y a jamais eu d'accident auparavant pour amener les gens à se poser des questions...)
Mais bref, une fois passé ce petit détail, on s'attache tout de même très vite à Brit et à ses camarades d'infortune. La jeune fille elle-même est plutôt sympathique (même si parfois elle a des sautes d'humeur un peu agaçantes) et on ne peut s'empêcher de frémir à l'audace du petit groupe d'amies qui va tout faire pour échapper à l'enfer de Red Rock. Le côté caricatural de la chose a finalement un effet secondaire positif : toute tentative de rébellion est une véritable prise de risque, et l'on sait que si nos amies se font pincer, rien ne pourra leur venir en aide. Les adultes de Red Rock font figure de grands méchants loups, et cela rend l'environnement des jeunes filles véritablement hostile. D'autant que le principe de la délation y étant fortement encouragé, on sait d'emblée qu'elles ne pourront compter que sur elles-mêmes.
Ce que j'ai notamment aimé dans ce récit, ce sont les relations qu'entretient Brit avec son entourage, ainsi que sa relation à elle-même. Finalement, le noeud du problème tourne autour de sa famille, et surtout sa mère. Sans spoiler, on peut dire que les circonstances de la disparition de la mère de Brit sont loin d'être simples et la forcent constamment à s'interroger sur elle-même, allant parfois jusqu'à lui faire questionner sa propre santé mentale. Finalement, ajouté à l'environnement de peur et de suspicion de Red Rock, on peut dire que pour Brit, l'ennemi n'est pas seulement à l'extérieur, mais aussi à l'intérieur de sa propre tête, et cela n'est pas fait pour nous rassurer (à ce titre je préfère d'ailleurs le titre VO "Sisters in Sanity" qui pointe bien directement l'un des enjeux les plus brûlants du récit, pour Brit.)
Je passe rapidement sur les sentiments qui unissent très vite les filles du Club Fermé des Fêlées (c'est elles qui le disent, pas moi) ainsi que ceux qui se nouent (ou plutôt se renforcent) à distance entre Brit et Jed, le guitariste de son groupe : tout cela est très mignon, quoiqu'un peu niais parfois, mais dans l'atmosphère assez lourde qui plane à Red Rock, c'est plutôt rafraîchissant et bienvenu. J'ai d'ailleurs aussi beaucoup aimé Jed, notamment pour son ingéniosité et sa sensibilité. Cela dit, j'aurais aussi aimé que l'on développe un peu plus le personnage. Si la narration entièrement du point de vue de Brit permet de ressentir beaucoup d'empathie pour le personnage, cela empêche cependant de s'attarder sur des personnages extérieurs auxquels on aimerait donner un peu plus la parole (enfin, au bout d'un moment, je comprend que l'on soit obligé de faire des choix.)
Bref c'est un roman assez sympathique, avec des personnages pas forcément très originaux, mais attachants le temps que ça dure, le tout dans un concentré d'émotions. Et quand je dis concentré, c'est au sens propre, car c'est vraiment le gros reproche que je fais à ce livre. Tout y est posé trop vite, et brossé en forçant un peu trop le trait sans vraiment nuancer. Le résultat est que le livre est prenant, que les pages défilent sans que l'on s'en rende compte, mais qu'il manque tout de même un petit quelque chose à la fin. Néanmoins, c'est une lecture sans prise de tête qui me convenait parfaitement à ce moment là, et je ne dirais pas non à d'autres livres de l'auteur, s'il m'en tombait sous la main.
Il y a quelques bémols tout de même qui font que ce livre n'est pas un coup de coeur, et je vais râler tout de suite pour m'en débarrasser : j'ai trouvé beaucoup d'exagération dans le récit. Bien sûr, Red Rock n'est pas censé être un camp de vacances, mais on a rapidement l'impression que les personnages sont classés dans le camp des gentils et dans le camp des méchants sans possibilité de rédemption. Les personnages sont très peu nuancés, en dehors de quelques uns qui apparaissent trop peu. J'ai notamment beaucoup aimé le père de Brit et l'ambiguïté de ce personnage dont on ne sait trop si on doit le plaindre ou le mépriser (personnellement je penche plutôt pour la première option, même si on a parfois envie de le secouer pour lui faire regarder la vérité en face. Mais c'est un personnage très touchant que j'aurais aimé voir un peu plus développé (ne serait-ce que dans sa correspondance avec Brit.))
Les autres personnages principaux sont très vite brossés en quelques traits un peu caricaturaux : les jeunes filles victimes (toujours victimes d'ailleurs, il ne me semble pas que l'on croise ici de pensionnaire ayant véritablement de problèmes psychologique (enfin, sauf une, mais c'est particulier et potentiellement spoilerisant)... elles sont internées parce qu'elles sont rebelles, décalées, hors-norme, mais toujours parce qu'elles sont incomprises de leur entourage.) les adultes tortionnaires (et même un peu sadiques quand même...) et les autres pensionnaires vendues à l'ennemi et prêtes à livrer leurs camarades pour quelques privilèges supplémentaires. Le fonctionnement du centre lui-même est un peu extrême (quand on voit à quelles extrémités les pensionnaires en sont réduites, on ne me fera pas croire qu'il n'y a jamais eu d'accident auparavant pour amener les gens à se poser des questions...)
Mais bref, une fois passé ce petit détail, on s'attache tout de même très vite à Brit et à ses camarades d'infortune. La jeune fille elle-même est plutôt sympathique (même si parfois elle a des sautes d'humeur un peu agaçantes) et on ne peut s'empêcher de frémir à l'audace du petit groupe d'amies qui va tout faire pour échapper à l'enfer de Red Rock. Le côté caricatural de la chose a finalement un effet secondaire positif : toute tentative de rébellion est une véritable prise de risque, et l'on sait que si nos amies se font pincer, rien ne pourra leur venir en aide. Les adultes de Red Rock font figure de grands méchants loups, et cela rend l'environnement des jeunes filles véritablement hostile. D'autant que le principe de la délation y étant fortement encouragé, on sait d'emblée qu'elles ne pourront compter que sur elles-mêmes.
Ce que j'ai notamment aimé dans ce récit, ce sont les relations qu'entretient Brit avec son entourage, ainsi que sa relation à elle-même. Finalement, le noeud du problème tourne autour de sa famille, et surtout sa mère. Sans spoiler, on peut dire que les circonstances de la disparition de la mère de Brit sont loin d'être simples et la forcent constamment à s'interroger sur elle-même, allant parfois jusqu'à lui faire questionner sa propre santé mentale. Finalement, ajouté à l'environnement de peur et de suspicion de Red Rock, on peut dire que pour Brit, l'ennemi n'est pas seulement à l'extérieur, mais aussi à l'intérieur de sa propre tête, et cela n'est pas fait pour nous rassurer (à ce titre je préfère d'ailleurs le titre VO "Sisters in Sanity" qui pointe bien directement l'un des enjeux les plus brûlants du récit, pour Brit.)
Je passe rapidement sur les sentiments qui unissent très vite les filles du Club Fermé des Fêlées (c'est elles qui le disent, pas moi) ainsi que ceux qui se nouent (ou plutôt se renforcent) à distance entre Brit et Jed, le guitariste de son groupe : tout cela est très mignon, quoiqu'un peu niais parfois, mais dans l'atmosphère assez lourde qui plane à Red Rock, c'est plutôt rafraîchissant et bienvenu. J'ai d'ailleurs aussi beaucoup aimé Jed, notamment pour son ingéniosité et sa sensibilité. Cela dit, j'aurais aussi aimé que l'on développe un peu plus le personnage. Si la narration entièrement du point de vue de Brit permet de ressentir beaucoup d'empathie pour le personnage, cela empêche cependant de s'attarder sur des personnages extérieurs auxquels on aimerait donner un peu plus la parole (enfin, au bout d'un moment, je comprend que l'on soit obligé de faire des choix.)
Bref c'est un roman assez sympathique, avec des personnages pas forcément très originaux, mais attachants le temps que ça dure, le tout dans un concentré d'émotions. Et quand je dis concentré, c'est au sens propre, car c'est vraiment le gros reproche que je fais à ce livre. Tout y est posé trop vite, et brossé en forçant un peu trop le trait sans vraiment nuancer. Le résultat est que le livre est prenant, que les pages défilent sans que l'on s'en rende compte, mais qu'il manque tout de même un petit quelque chose à la fin. Néanmoins, c'est une lecture sans prise de tête qui me convenait parfaitement à ce moment là, et je ne dirais pas non à d'autres livres de l'auteur, s'il m'en tombait sous la main.
premier livre lu pour le challenge ABC de nanet
Je l'ai lu le mois dernier et ça été un coup de coeur pour moi.
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup ta chronique et ta façon d'écrire :)
Bon dimanche