Les sept couronnes ne sont pas près de dormir sur leurs deux oreilles : Cersei, fidèle à elle-même, ourdit de nouveaux plans machiavéliques pour garder la bride sur Lannister, ce que la mort de Tywin et la fuite du nain Tyrion, son fils et meurtrier présumé, rendent délicat. Au mur, Samwell Tarly se voit confier par Jon Snow une mission qui l'enverra au-delà des mers. Et tandis que Brienne, la pucelle de Torth, poursuit sa quête de Sansa Stark, la sœur de cette dernière, Arya, prend le voile noir de l'ordre du dieu multiface, à Braavos. Et la situation n'est guère plus reposante dans les îles de fer, où la maison Greyjoy doit gérer une succession à tout le moins contestée.
Ce tome 4, celui que j'ai sans doute mis le plus de temps à lire pour le moment, est un tome assez particulier, puisqu'il se concentre simplement sur une partie des personnages, principalement autour de King's Landing et du Sud de Westeros, au moins jusqu'aux Iron Islands. Ce qui fait que beaucoup des points de vue présents dans ce tome sont nouveaux et d'autant plus intéressants. Pour la première fois nous avons ainsi un aperçu de l'intérieur de la famille Martell de Dorne (qui m'est, je dois bien l'avouer particulièrement sympathique), de la famille Greyjoy, d'une part par les yeux d'Aeron Damphair, le prêtre du Dieu Noyé, et d'autre part, ceux d'Asha Greyjoy, qui est remontée parmi mes personnages préférés. Les points de vue de Cersei et Brienne sont également présents, et cela apporte beaucoup d'éclairages très intéressants sur ces personnages.
La nouveauté de ce tome 4 est justement la multiplicité des personnages. Quelques points de vue étaient ajoutés d'un tome à l'autre jusque là, mais ici, même si l'on est privés du point de vue de certains personnages, à commencer par Tyrion (ouin!), Daenerys ou Jon Snow, le nombre de ceux qui s'ajoutent est tel que l'on a vite l'impression d'être submergé. Et d'autant plus lorsque, au lieu simplement du prénom d'un personnage, Martin s'amuse à mettre en titre de chapitre un surnom qui nous oblige à deviner de quel personnage il s'agit, et ce qui lui vaut ce sobriquet (The Kraken's Daughter, the Soiled Knight, the Iron Captain, the Queenmaker).
Non seulement désignés par leur nom, les personnages sont donc aussi désignés par leurs actes, et cela crée parfois un suspense supplémentaire, soit que l'on attende de voir pourquoi tel personnage est surnommé de telle façon, soit que l'on assiste aux événements par les yeux d'un personnage qui se fait passer pour quelqu'un d'autre. Dans tous les cas, cela ajoute une petite gymnastique à la lecture qui est très intéressante (mais parfois un peu fatigante avec toute cette abondance de personnages.)
Les grandes familles qui jusque là étaient un peu restées dans l'ombre et commencent à prendre de l'importance, sont principalement les Greyjoy et les Martell, deux familles qui justement vont être les premières à tendre une oreille plus attentive que les autres aux rumeurs concernant Daenerys Targaryen et ses dragons. Je trouve assez intéressant de faire intervenir ces deux familles à ce moment là, car ce sont justement deux territoires assez éloignés des intrigues de King's Landing. Les hommes (et femmes) des Iron Islands constituent presque une micro-société à eux tous seuls, avec leur propre Dieu, leur propre système de succession, leurs propres traditions et moeurs, et cela rend le point de vue de l'intérieur d'autant plus intéressant. De l'autre côté, Dorne (où se trouve toujours la princesse Myrcella, envoyée là bas par Tyrion dans le tome 2, si l'on se souvient bien) a un côté plus exotique que tous les autres des Sept Royaumes, avec également des codes différents, où par exemple, une femme peut hériter au même titre qu'un homme, et où les "paramours" des nobles ont droit à un véritable statut social.
Il est intéressant donc, de voir ces deux sociétés un peu marginales entrer dans la danse pour le pouvoir dans ce tome 4, à un moment où le pouvoir à King's Landing n'a jamais été aussi contesté. D'une part, le nouveau roi est le jeune Tommen, un garçon beaucoup moins psychologiquement instable que son aîné (heureusement) mais beaucoup trop jeune pour savoir ce que signifie vraiment gouverner. Ce gamin, plutôt sympathique au demeurant, n'est donc qu'un pion, d'une part entre les mains de Cersei, qui gouverne réellement à travers lui, mais aussi entre celles de Margaery Tyrell, qui fraîchement mariée à l'enfant, tâche de le soustraire aux manœuvres de la Régente, et de gagner son affection par des présents, tout en encourageant son indépendance. C'est là que la main de fer de Tywin Lannister commence à manquer cruellement, car Cersei, convaincue de son bon droit et de son intelligence, enchaîne les faux-pas, froisse les personne qu'il vaudrait mieux avoir dans sa poche, et complote à qui mieux mieux, sans se rendre compte qu'elle est sur une pente glissante et que toutes ses manigances finiront tôt ou tard par lui retomber dessus.
Comme toujours, ce tome se termine sur des cliffhangers en pagaille, laissant certains de nos personnages en fort mauvaise posture. Tout au long du livre, des personnages se croisent, parfois sans se reconnaître, et nous laissent à la fois plein d'excitation et de frustration. Au bout de quatre tomes, je devrais savoir que Martin aime jouer avec son lecteur et lui faire espérer des choses en vain, mais je me laisse avoir à chaque fois. Même si au niveau action telle qu'on l'entend (du genre grandes batailles, retournements de situations et autres grandes révélations) ce tome est assez tranquille, on ne peut pas dire pour autant qu'il soit reposant! On sent des crispations autour des luttes de pouvoir qu'il s'agisse de le prendre, de le garder, de le passer à d'autres, et les Sept Couronnes n'ont jamais semblé aussi fragiles. Certains personnages font leur petit bonhomme de chemin de leur côté et l'on ne sait pas encore trop où cela va les mener, comme Brienne, Arya qui se montre plus entêtée que jamais, ou encore Sansa, un personnage qui a apparemment du mal à se faire apprécier des lecteurs, mais auquel on ne peut refuser une force de caractère et une capacité d'adaptation très différentes de sa soeur, certes, mais bien dignes d'une Stark.
Bref, comme toujours, c'est un véritable plaisir de lire cette saga, et même si le tome le plus riche en émotions reste pour l'instant le tome 3, ce tome 4 n'est pas en reste, et les personnages et les intrigues de Martin, toujours aussi captivants, toujours aussi imprévisibles, continuent de nous emmener dans une aventure qui prend le lecteur aux tripes et ne le lâche plus. Je n'ai donc pas attendu avant de commencer le tome 5 de cette saga pour laquelle mon coup de coeur ne se dément pas!
La nouveauté de ce tome 4 est justement la multiplicité des personnages. Quelques points de vue étaient ajoutés d'un tome à l'autre jusque là, mais ici, même si l'on est privés du point de vue de certains personnages, à commencer par Tyrion (ouin!), Daenerys ou Jon Snow, le nombre de ceux qui s'ajoutent est tel que l'on a vite l'impression d'être submergé. Et d'autant plus lorsque, au lieu simplement du prénom d'un personnage, Martin s'amuse à mettre en titre de chapitre un surnom qui nous oblige à deviner de quel personnage il s'agit, et ce qui lui vaut ce sobriquet (The Kraken's Daughter, the Soiled Knight, the Iron Captain, the Queenmaker).
Non seulement désignés par leur nom, les personnages sont donc aussi désignés par leurs actes, et cela crée parfois un suspense supplémentaire, soit que l'on attende de voir pourquoi tel personnage est surnommé de telle façon, soit que l'on assiste aux événements par les yeux d'un personnage qui se fait passer pour quelqu'un d'autre. Dans tous les cas, cela ajoute une petite gymnastique à la lecture qui est très intéressante (mais parfois un peu fatigante avec toute cette abondance de personnages.)
Les grandes familles qui jusque là étaient un peu restées dans l'ombre et commencent à prendre de l'importance, sont principalement les Greyjoy et les Martell, deux familles qui justement vont être les premières à tendre une oreille plus attentive que les autres aux rumeurs concernant Daenerys Targaryen et ses dragons. Je trouve assez intéressant de faire intervenir ces deux familles à ce moment là, car ce sont justement deux territoires assez éloignés des intrigues de King's Landing. Les hommes (et femmes) des Iron Islands constituent presque une micro-société à eux tous seuls, avec leur propre Dieu, leur propre système de succession, leurs propres traditions et moeurs, et cela rend le point de vue de l'intérieur d'autant plus intéressant. De l'autre côté, Dorne (où se trouve toujours la princesse Myrcella, envoyée là bas par Tyrion dans le tome 2, si l'on se souvient bien) a un côté plus exotique que tous les autres des Sept Royaumes, avec également des codes différents, où par exemple, une femme peut hériter au même titre qu'un homme, et où les "paramours" des nobles ont droit à un véritable statut social.
Il est intéressant donc, de voir ces deux sociétés un peu marginales entrer dans la danse pour le pouvoir dans ce tome 4, à un moment où le pouvoir à King's Landing n'a jamais été aussi contesté. D'une part, le nouveau roi est le jeune Tommen, un garçon beaucoup moins psychologiquement instable que son aîné (heureusement) mais beaucoup trop jeune pour savoir ce que signifie vraiment gouverner. Ce gamin, plutôt sympathique au demeurant, n'est donc qu'un pion, d'une part entre les mains de Cersei, qui gouverne réellement à travers lui, mais aussi entre celles de Margaery Tyrell, qui fraîchement mariée à l'enfant, tâche de le soustraire aux manœuvres de la Régente, et de gagner son affection par des présents, tout en encourageant son indépendance. C'est là que la main de fer de Tywin Lannister commence à manquer cruellement, car Cersei, convaincue de son bon droit et de son intelligence, enchaîne les faux-pas, froisse les personne qu'il vaudrait mieux avoir dans sa poche, et complote à qui mieux mieux, sans se rendre compte qu'elle est sur une pente glissante et que toutes ses manigances finiront tôt ou tard par lui retomber dessus.
Comme toujours, ce tome se termine sur des cliffhangers en pagaille, laissant certains de nos personnages en fort mauvaise posture. Tout au long du livre, des personnages se croisent, parfois sans se reconnaître, et nous laissent à la fois plein d'excitation et de frustration. Au bout de quatre tomes, je devrais savoir que Martin aime jouer avec son lecteur et lui faire espérer des choses en vain, mais je me laisse avoir à chaque fois. Même si au niveau action telle qu'on l'entend (du genre grandes batailles, retournements de situations et autres grandes révélations) ce tome est assez tranquille, on ne peut pas dire pour autant qu'il soit reposant! On sent des crispations autour des luttes de pouvoir qu'il s'agisse de le prendre, de le garder, de le passer à d'autres, et les Sept Couronnes n'ont jamais semblé aussi fragiles. Certains personnages font leur petit bonhomme de chemin de leur côté et l'on ne sait pas encore trop où cela va les mener, comme Brienne, Arya qui se montre plus entêtée que jamais, ou encore Sansa, un personnage qui a apparemment du mal à se faire apprécier des lecteurs, mais auquel on ne peut refuser une force de caractère et une capacité d'adaptation très différentes de sa soeur, certes, mais bien dignes d'une Stark.
Bref, comme toujours, c'est un véritable plaisir de lire cette saga, et même si le tome le plus riche en émotions reste pour l'instant le tome 3, ce tome 4 n'est pas en reste, et les personnages et les intrigues de Martin, toujours aussi captivants, toujours aussi imprévisibles, continuent de nous emmener dans une aventure qui prend le lecteur aux tripes et ne le lâche plus. Je n'ai donc pas attendu avant de commencer le tome 5 de cette saga pour laquelle mon coup de coeur ne se dément pas!
lu dans le cadre du challenge ABC - Littératures de l'Imaginaire
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